Camille Lacourt : Sa tumeur 
est encore 
là !

France Dimanche
Camille Lacourt : Sa tumeur 
est encore 
là !

Alors qu’il vient de décrocher une  médaille d’or  aux derniers championnats du monde, le nageur Camille Lacourt révèle qu’il souffre toujours de son cancer de la hanche.

Cet homme-là va-t-il, un de ces jours, rater quelque chose ? Connaîtra-t-il l’échec ou, au contraire, est-il condamné à réussir tout ce qu’il entreprend ? Car, pour l’instant, Camille Lacourt, le plus célèbre (et séduisant !) nageur que la France ait jamais produit, n’a que d’éclatants succès à son tableau d’honneur.

Il l’a encore prouvé, dimanche dernier, à Budapest, aux championnats du monde, en remportant la médaille d’or du 50 m dos : cinquième sacre mondial, après ses titres sur 100 m dos en 2011, 50 m dos en 2013 et 2015, et 4 x 100 m quatre nages en 2013.

C’est sur cet ultime triomphe que le prodige narbonnais de 32 ans met le point final à sa carrière dans les piscines du monde entier. Pour se lancer dans une nouvelle aventure, d’un genre tout différent, dans laquelle il espère briller tout autant que dans la première... si toutefois la menace qui plane au-dessus de sa tête lui en laisse le loisir.

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Une menace terrible, effrayante, qui a déjà failli tuer son ascension sportive, voilà trois ans, et qui reste suspendue telle une meurtrière épée de Damoclès. Cette menace, nous vous en parlions dans France Dimanche dès le mois d’octobre 2014. Seulement, nous ignorions alors qu’elle allait se prolonger jusqu’à aujourd’hui... et même hélas au-delà. Au moment où nous vous la révélions, nous pensions sincèrement que le problème était déjà réglé, et définitivement.

Handicap

Malheureusement il n’en était rien, si l’on en croit l’aveu fait par Camille Lacourt lui-même dans le journal L’Équipe, lundi dernier : « En avril 2014, je rentre de six mois en Australie, je fais des bons temps aux championnats de France, mais en ayant mal à la hanche. On a mis six mois à trouver ce que c’était... »

C’était une tumeur, mot qui fait si peur à chacun de nous. Les médecins ont beau s’empresser d’affirmer qu’elle est bénigne, cette tumeur, c’est-à-dire non cancéreuse, le choc n’en est pas moins terrible pour le jeune dieu des bassins. « C’était très dur à vivre... », confirme-t-il aujourd’hui.

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D’autant plus dur, sans doute, que ce cruel coup du sort lui est asséné à une période où il « nage » en plein bonheur : papa d’une petite Jazz depuis le 20 octobre 2012, il a, en août de l’année suivante, épousé la ravissante maman, Miss France 2008, Valérie Bègue. Et c’est dans ce ciel sans nuage que résonne soudain ce terrifiant coup de tonnerre !

Terrifiant, il le serait pour tout le monde. Mais il l’est mille fois plus encore pour un sportif de haut niveau, car la tumeur peut devenir un handicap suffisant pour mettre toute sa carrière par terre. C’est ce que comprend rapidement Camille Lacourt. « Le médecin m’a déclaré : “On peut opérer, tu remarcheras en boitant en avril [2015], au moment des sélections pour les Mondiaux de Kazan." J’ai dit non. »

C’est un pari à très haut risque que prend alors Camille. Mais il est prêt à tout tenter plutôt que de s’imaginer, après de longs mois d’immobilité, en train de boitiller le long des bassins... Pourtant, ce qu’on lui propose à la place n’a rien pour rassurer non plus : « Ils ont essayé un nouveau produit sur moi, un genre de chimio qu’ils donnaient aux personnes atteintes d’un cancer des os en phase terminale, pour recalcifier l’os. Lorsque j’ai demandé aux médecins s’il y avait des effets secondaires, ils m’ont dit qu’ils ne savaient pas, puisque ces personnes étaient en phase terminale, avant de se reprendre et de me dire que non. Humour de chirurgien... Je les aurais baffés ! »

Ces incertitudes plutôt angoissantes n’empêchent pourtant pas le nageur de se jeter à l’eau et de se soumettre au traitement... lequel marche tellement bien que, dès le mois de novembre, le champion peut se remettre à l’entraînement ! C’est d’ailleurs à ce stade qu’en étaient les choses lorsque nous vous avons parlé la toute première fois de cette méchante tumeur. D’où l’optimisme que nous affichions alors.

Fidèle

Hélas, les révélations que vient de faire le principal intéressé dans le quotidien sportif nous montrent que la réalité de ce qu’il vit est beaucoup plus sombre : « II m’arrive encore d’avoir des douleurs, mais avec une aspirine ça passe. La tumeur se résorbe petit à petit. Elle peut disparaître ou rester. » « Elle peut disparaître ou rester » : quelle phrase terrible !

Elle veut dire que rien n’est vraiment résolu et que tout l’avenir de Camille Lacourt reste conditionné par cette maudite tumeur, au moment même où il se lance avec courage dans une vie entièrement nouvelle.

Nouvelle, elle l’était déjà depuis octobre dernier puisque, à cette date, malheureusement, Valérie Bègue et lui n’ont pu que constater l’échec de leur couple et se résoudre au divorce, malgré le ciment d’amour que formait entre eux leur petite Jazz.

Nouvelle, elle l’est encore plus depuis avril. C’est en effet au printemps de cette année que, anticipant la fin de sa carrière sportive, Camille a ouvert le Fidèle, un restaurant-bar de nuit très branché, dans le VIe arrondissement de Paris. L’inauguration fut un triomphe, puisque s’y pressaient des figures du cinéma, comme Patrick Timsit ou Tomer Sisley, de la télévision, tels Nagui, Victor Robert ou Pauline Lefèvre, et bien entendu du sport, tous amis avec notre nageur reconverti en oiseau de nuit !

Cette nouvelle existence, Camille Lacourt va-t-il la réussir aussi brillamment que la première ? On parierait volontiers sur un « oui » franc et massif. S’il n’y avait cette tumeur en sourdine. Qui peut disparaître... ou rester...

Pierre-Marie Elstir

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