Claire Chazal : Désespérément seule !

France Dimanche
Claire Chazal : Désespérément seule !

Un an après son éviction de TF1, et à l’aube de ses 60 ans, Claire Chazal, l’ex-reine du 20 h a � tout perdu �…

C’est quelque chose de terrible, ces moments de l’existence où tout semble s’écrouler autour de vous, fuir, se dissoudre, disparaître, même ce qui vous paraissait le plus solide ou les gens que vous pensiez auprès de vous pour toujours. Les mains battent alors l’air, avec une forme de frénésie, mais ne trouvent rien à quoi se raccrocher. Dans ces instants sombres, on se sent alors bien seul. Tragiquement et désespérément seul.
C’est hélas ce que vit Claire Chazal, en cette rentrée 2016. La plus triste, sans doute, qu’elle ait eue à affronter depuis vingt-cinq ans. La première fois, en un quart de siècle, qu’à l’issue de ses congés d’été, elle n’a pas retrouvé son siège de présentatrice d’un grand journal télévisé. Bien sûr, à peine rentrée à Paris, Claire a commencé à préparer activement la nouvelle saison d’Entrée libre, le magazine culturel qu’elle anime sur France 5, revenu à l’antenne dès lundi.
Hélas, une cruelle déception l’attendait. Cette première, avec Vincent Cassel pour invité, n’a attiré que 341 000 spectateurs, soit 1,5 % de part de marché. Un score insuffisant pour lui faire oublier que ce 12 septembre est la veille d’un bien lugubre anniversaire, puisque, le 13 de l’année dernière, elle présentait son ultime journal sur TF1...

Même son fils François lui a tourné le dos !

Cette mélancolie, cette impression de ne plus être au cœur de l’événement, d’être presque « sur la touche », la journaliste l’a confiée sans détour au magazine Télé-Loisirs, dans une interview aux tonalités douces-amères. Elle y dit notamment ceci : « Je ne peux pas vous cacher qu’il arrive que l’actualité me manque, surtout quand elle a été aussi dense que cette année. Pendant ces grandes vacances, j’ai réalisé que j’allais vivre ma première année sans être au cœur de l’actualité, sans avoir par exemple l’excitation d’essayer de décrocher une interview du président de la République. »
Et l’on sent bien que, même si elle s’efforce, comme elle le dit elle-même, de regarder davantage vers l’avenir que vers le passé, Claire Chazal n’a pas encore, un an après, digéré son éviction brutale : « Je ne crois pas que ce soit mon âge qui ait motivé mon départ, hasarde notamment la journaliste de 59 ans. Pour dire les choses clairement, il n’y avait aucun motif professionnel à cette décision. C’est une décision personnelle du président de TF1. Cela étant, je savais bien que ça allait arriver un jour. C’est la règle de notre métier. »
Mais, ensuite, Claire a dû faire cet amer constat : ce n’est pas parce que l’on est au courant d’une chose qu’on la supporte mieux le jour où elle arrive. « J’y pensais souvent, poursuit-elle, car ce poste est très exposé et convoité. Mais je n’imaginais pas que cela puisse intervenir si tôt. Ça a été une épreuve très difficile, je ne vais pas vous mentir. J’ai eu le sentiment de perdre une famille, car la rédaction représentait beaucoup pour moi, et, évidemment, mon lien privilégié avec les téléspectateurs. »
Quand on perd sa famille professionnelle, le plus sûr moyen de ne pas sombrer dans un chagrin trop profond, de ne pas s’enfoncer dans les gouffres de la dépression, c’est de se raccrocher à cette autre famille, que l’on pourrait appeler la « vraie » : parents, enfants, conjoint, etc. Hélas, ce cocon protecteur, qui adoucit si bien les coups du sort, s’est lui aussi dérobé. Et Claire s’est retrouvée dramatiquement seule pour affronter le bouleversement de toute son existence.

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Il y a d’abord eu ces deux deuils tragiques, presque coup sur coup. En 2012, Claire Chazal a perdu son père. Puis, en 2015, décidément une année terrible, c’est sa mère adorée qui a rendu l’âme à son tour. Il est déjà très éprouvant de se retrouver orphelin, quand, par ailleurs, votre vie vous donne toute satisfaction et de grands bonheurs. Mais quand le glas sonne dans une période où tout s’effondre autour de vous, la solitude qui en résulte peut devenir atroce.
De cette double perte irréparable, Claire s’efforce courageusement de dégager le seul aspect positif qu’elle ait su lui trouver : « Je suis bien contente qu’ils n’aient pas assisté à mon départ, dit-elle dans Télé-Loisirs en évoquant ses parents. Ils l’auraient vécu de façon encore plus violente que moi et ils auraient été extrêmement inquiets. J’aurais dû prendre en charge leur angoisse, ça aurait été compliqué pour moi. »
Ce que Claire ne dit pas, mais qu’elle laisse tout de même entendre à qui sait lire entre les lignes, c’est que, cette angoisse, elle aurait bien été obligée d’en porter le fardeau toute seule. D’abord parce que le véritable homme de sa vie, son fils François, n’est plus auprès d’elle constamment, comme il l’a été durant les années de bonheur : à 21 ans, parti poursuivre ses études à Londres, il vole de ses propres ailes et ne rentre que de loin en loin au nid familial...
Un nid dans lequel Claire Chazal s’endort et se réveille donc seule, depuis que, en juin de l’année dernière, elle a annoncé s’être séparée d’Arnaud Lemaire. À ce jour, aucun autre homme ne semble avoir su percer le mur de sa solitude, comme elle en fait elle-même l’aveu, toujours à mots couverts : « C’est vrai qu’il y a des âges qui sont plus difficiles à traverser que d’autres [...] Quand une femme vieillit, elle suscite beaucoup moins d’intérêt, constate-t‑elle avec une légère amertume. Mais ça peut ressurgir à tout moment. Il suffirait qu’il y ait des changements dans ma vie privée pour que ça reparte... »
Ce « il suffirait que » semble bien prouver que, pour l’instant, un tel changement dans l’existence de Claire Chazal n’est pas encore survenu. Alors que, à la veille de la soixantaine, c’est le genre de bouleversement dont elle semble avoir un profond besoin.
Pierre-Marie ELSTIR

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