Claire Chazal : Minée par une terrible maladie !

France Dimanche
Claire Chazal : Minée par une terrible maladie !

En se confiant à son ami Marc-Olivier Fogiel, la journaliste Claire Chazal a révélé qu’elle souffrait de blessures profondes et d’une redoutable pathologie…

L’entrée dans la soixantaine est un cap délicat à franchir pour nombre de femmes. Quand, en outre, ce passage vient s’accompagner de la perte de tous vos repères ou presque, aussi bien professionnels que sentimentaux, cela devient franchement périlleux, et il n’est pas interdit de craindre le pire. Claire Chazal a eu 60 ans en décembre dernier.

Quelques mois plus tôt, elle avait dû dire adieu au 20 heures de TF1, dont elle était la « grande prêtresse » depuis un quart de siècle : une épreuve qu’elle a affrontée seule puisque, peu de temps avant ce coup très rude, elle avait elle-même annoncé s’être séparée d’Arnaud Lemaire, le jeune homme qui avait pourtant su lui rendre foi en l’amour.

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Voilà qui faisait tout de même beaucoup ! Et l’on se demandait si la journaliste allait trouver en elle suffisamment de force pour surmonter tant d’épreuves à la fois. Le moins que l’on puisse dire est que le long entretien qu’elle vient d’accorder à Marc-Olivier Fogiel, dans Paris Match, n’est pas fait pour rassurer les admirateurs de Claire, même si elle s’efforce constamment de se montrer optimiste et positive.

Car, entre deux belles phrases sur son attachement à la liberté et son amour de l’indépendance, elle laisse transparaître une certaine inquiétude face à un terrible mal.C’est un mal qui a déjà tué et qui, hélas, tuera encore. Principalement des femmes. Cette maladie, Claire Chazal n’hésite pas à en prononcer elle-même le nom devant Marc-Olivier Fogiel : anorexie.

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Comme elle le fait durant tout cet entretien, elle met d’abord en avant les aspects positifs de son parcours. Un peu comme si elle cherchait à se convaincre elle-même, tout en s’adressant à son interlocuteur.

Avec Marc-Olivier Fogiel dans l'émission "Le divan"

Ainsi, quand Marc-Olivier lui dit que les choses se sont arrangées pour elle et qu’elle semble désormais mieux dominer ses anxiétés, voici ce que Claire commence par répondre : « Oui. J’ai surmonté beaucoup de peurs parfois très handicapantes, des peurs irrationnelles, physiques, physiologiques, métaphysiques. Il y a une forme de fatalisme, de philosophie qui vient avec l’âge. Avoir peur de disparaître est moins prégnant aujourd’hui. Ce qui doit arriver arrive. »

Faim

Déjà, on notera que Claire choisit le terme de fatalisme et non d’optimisme... De plus, dès la phrase suivante, elle est bien obligée d’admettre que cette victoire qu’elle dit avoir remportée sur ses peurs et ses anxiétés ne l’a été que par une lutte de tous les instants : « Contrôler son physique, sa forme, renforcer son corps. Mon travail et ma discipline quotidienne me donnent le sentiment d’être plus forte. »

C’est alors que Marc-Olivier Fogiel rebondit sur ce que Claire vient de révéler et lui pose une question essentielle : « Cette discipline, également alimentaire, va jusqu’à la privation, lui dit-il. C’est particulier, non ? »

On s’attendrait, là, à voir Claire Chazal protester, se récrier. Au lieu de ça, elle livre une réponse en forme d’aveu : « Il y a beaucoup de femmes, et des hommes aussi, qui ont cette exigence. Il y a comme un plaisir à l’assèchement, l’ascèse, à l’idée qu’on se tient, même qu’on s’affame. Les anorexiques, hélas, éprouvent aussi une forme de jouissance à se sentir secs. J’ai plus de plaisir à me priver qu’à être rassasiée. J’aime vivre sur la faim, sur l’effort. »

Avoir plus de plaisir à se priver qu’à être rassasié... Éprouver de la jouissance à se sentir affamé... Ce sont là, en effet, les marques de l’anorexie, des symptômes qui, poussés à l’extrême, peuvent conduire ses victimes jusqu’aux portes de la mort. Certes, Claire Chazal n’en est pas là, elle semble même en être très loin. Mais il convient de garder présent à l’esprit que se trouver très éloigné du bas de la pente signifie tout de même qu’un risque existe bel et bien...

Du reste, il faut bien dire que la tonalité générale de cette longue conversation avec son ami Marc-Olivier n’est pas la gaîté, ni l’optimisme, encore moins la sérénité. Même si Claire s’efforce à nouveau de nous convaincre du contraire. Provient-elle d’une femme apaisée et sereine, cette méditation sur l’avenir : « Il y a forcément une peur de faire face seule à la vieillesse, la maladie, la mort. L’absence de compagnonnage peut être vertigineuse. Je suis admirative des couples de grands anciens qui ont du plaisir à aller au cinéma, à partir en vacances ensemble. Une histoire et une confiance partagées, c’est très beau. Moi, je ne suis pas parvenue à le faire... Il faut l’assumer. C’est un choix de liberté. »

Échec

Ce qu’on vient de lire semble tout de même présenter une certaine contradiction. Claire évoque un « choix de liberté », mais, juste avant, elle avoue qu’elle n’est pas parvenue à construire une histoire d’amour durable. Il paraîtrait donc plus exact, plutôt que de choix, de parler d’échec. Mais ce mot « choix » revient sans cesse dans la bouche de la journaliste. Il y revient tellement que cela finit par devenir presque suspect.

Comme, par exemple, quand Marc-Olivier, faisant allusion à son fils, François, lui demande pourquoi elle ne lui a pas donné de frère et sœur : « Je ne sais pas trop l’expliquer mais c’est un choix, répond Claire. Parfois m’est venu à l’esprit qu’il était mieux de donner un frère ou une sœur à un enfant, mais j’ai choisi. Peut-être par peur que la famille se détruise. J’ai toujours eu peur de l’abandon, de la tension, de la séparation. »

Là encore, Claire parle de « choix », mais ce qui semble se dégager de ces quelques lignes serait plutôt le mot « peur ». D’ailleurs, à un autre moment, alors qu’il est question de son fils, justement, Claire finit par reconnaître à demi-mot que cette liberté qu’elle ne cesse de mettre en avant, cette liberté qu’elle dit avoir choisie, ne l’est peut-être pas tant que cela.

« Paradoxalement, reconnaît-elle après une longue hésitation, moi qui ai voulu cette liberté, ça me rassurerait qu’il construise une vie de famille. » Ces contradictions, ces déchirements, on sait que Claire Chazal a en elle suffisamment de force pour les surmonter. Mais elle ne pourra le faire qu’en écartant d’abord le spectre de l’anorexie.

Valérie Bergotte

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