Diana : Ç’aurait dû être son dernier nid d’amour !

France Dimanche
Diana : Ç’aurait dû être son dernier nid d’amour !

C’est à Paris, dans l’hôtel particulier où ont vécu le duc et la duchesse de Windsor, que Diana avait l’intention de s’installer avec  Dodi Al-Fayed.

Par une belle après-midi, samedi 30 août 1997, une Range Rover franchit les grilles du magnifique hôtel particulier du boulevard Richard-Wallace, baptisé la villa Windsor. À son bord, la princesse Diana et son compagnon Dodi Al-Fayed. La jeune femme, émerveillée, découvre pour la première fois la haute bâtisse blanche et grise, entourée de marronniers, qui doit devenir, pour elle et pour Dodi, la maison du bonheur.

Un bonheur auquel la princesse commence à croire depuis son coup de foudre pour le séduisant play-boy sur le Jonikal, le fabuleux yacht du père de Dodi, l’homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed.

Après un mariage houleux avec le prince Charles, et la fin de sa romance avec le chirurgien Hasnat Khan, Lady Di a en effet retrouvé la joie de vivre auprès de ce charmant jet-setter, qui, de son côté, est tombé éperdument amoureux de cette sexy lady aux exquises manières.

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Alors que Diana s’avance dans l’allée qui mène à la villa, les images de ce fol été lui reviennent en mémoire. Semaine après semaine, les deux amants ont passé le mois d’août à sillonner la mer, à nager, à s’embrasser tels des adolescents, comme si leurs vacances ne devaient jamais finir.

Avant de pénétrer dans la maison endormie, la princesse imagine son avenir avec Dodi. Un avenir qu’elle voit en rose. Il sera fait de voyages impromptus en jet privé, et de croisières sur le Jonikal. Avec son chéri, ils vivront sur tous les continents au gré des saisons mais surtout à Paris, dans cette villa, qui abritera leur passion contre vents et marées.

Parias

C’est Dodi qui a décidé d’installer leur nid d’amour dans ce bel hôtel particulier dont son père est devenu l’heureux locataire en 1986. Un hôtel rempli de souvenirs d’un autre couple d’amoureux célèbres : construite en 1880 par l’architecte Gabriel Jean Antoine Davioud, la demeure a été mise en 1953 à la disposition du duc et la duchesse de Windsor.

Mais à en croire le passionnant ouvrage de Bertil Scali intitulé Villa Windsor, les lieux ont accueilli, en 1944, un autre hôte illustre... le général de Gaulle. Rentré de son exil londonien, le chef de la France libre y avait en effet installé son état-major. Il y recevait tous ceux et celles qu’il souhaitait voir reconstruire avec lui le pays de demain. Un spahi marocain conduisait les invités au salon où les accueillaient le Général, en uniforme, et tante Yvonne, vêtue d’une longue jupe noire et d’une tunique brillante.

Ce n’est pourtant pas au libérateur de Paris auquel Diana pense alors qu’elle pénètre à l’intérieur de la maison à la suite de son amant. En parcourant les pièces somptueuses de sa future résidence, la princesse songe avec émotion à Edward VIII, qui, en 1936, avait abdiqué pour pouvoir épouser la femme qu’il aimait. Diana, qui a glissé son bras sous celui de Dodi, est bouleversée en découvrant toutes les œuvres d’art et objets précieux, témoins de la folle passion qui a uni jusqu’à leur dernier souffle les plus célèbres parias du royaume de Grande-Bretagne et d’Irlande.

En contemplant le monde extravagant des Windsor, dont l’amour avait triomphé de la Couronne, elle ne peut cependant pas s’empêcher de trembler. Tout l’été, la presse britannique, que ce soit le Times ou le Daily Telegraph, s’est en effet déchaîné contre elle et Dodi. Au Royaume-Uni, on a crié au scandale devant les photos de leur bonheur, de ce long baiser passionné échangé sur le pont du Jonikal.

Mais son angoisse se dissipe peu à peu tandis que Diana poursuit sa visite, comme si la maison lui chuchotait qu’elle allait dorénavant vivre heureuse dans ses murs. Rassurée, c’est avec beaucoup d’émotion qu’elle contemple les trésors légués par la duchesse à l’Institut Pasteur. Trésors que Mohamed Al-Fayed, qui s’est engagé à rénover à l’identique cette demeure historique, a rachetés à cette illustre institution.

Le propriétaire du Ritz et de Harrods a également tout fait pour retrouver le mobilier des Windsor chez des particuliers, dans les boutiques d’antiquités et lors de ventes aux enchères à Paris, Londres ou New York, dans le but de rendre hommage à ce couple mythique. « Il a engagé des décorateurs de l’époque, la maison Jansen, afin de donner à la villa son éclat passé. Il a fait restaurer un à un les objets que ses émissaires sont allés chercher aux quatre coins du monde », explique Bertil Scali dans son livre.

À la suite de Dodi, Diana continue à explorer la maison. La jeune femme se penche sur ces objets de famille, boutons de ­manchette, étuis à cigarette, médailles, pendentifs, théières, presse-papiers, bagues, colliers, qui racontent tous l’histoire d’un grand amour.

La Princesse des cœurs a même les larmes aux yeux face à la photo du duc et de la duchesse lors du réveillon de 1949, lui en smoking, elle en robe du soir, dansant amoureusement joue contre joue.
Mais si Diana est émue devant les merveilles dont la villa Windsor regorge, Dodi, lui, n’en veut pas. Il est hors de question pour lui de vivre au milieu des souvenirs d’Edward et Wallis. Sur ce point, il a été très clair, et son père est tombé d’accord. « La vente des objets est déjà prévue pour le mois de septembre. Tout sera à nouveau disséminé », écrit Bertil Scali.

Tendres projets

Pour Dodi, cette maison doit en effet être désormais le témoin d’une autre histoire, celle de son amour pour cette belle princesse dont il est éperdument épris. À lui et à Diana de remplir ce temple dédié à leur couple d’objets qu’ils auront eux-mêmes choisis. Des objets qui leur rappelleront tous les moments heureux de leur mariage, voyages, fêtes d’anniversaire ou même, pourquoi pas, la naissance de leurs futurs enfants.

Car ce play-boy, qui a enchaîné jusque-là les relations de courte durée avec des starlettes et des mannequins, a la ferme intention de s’unir avec Diana pour le meilleur et pour le pire. En accompagnant sa chérie dans sa découverte de la maison, il repense donc à la bague que tout à l’heure, après avoir quitté sa princesse, il ira chercher chez le bijoutier Repossi, place Vendôme, en face du Ritz.

De son côté, alors qu’elle admire les pierres portées jadis par Wallis Simpson, Diana songe à cette bague fabuleuse que Dodi et elle ont choisie quelques jours plus tôt à Monte-Carlo et qu’elle a glissée à son doigt. Sertie d’un diamant en forme de rectangle entouré de dizaines de brillants, elle fait partie de la collection de bagues de fiançailles « Dis-moi oui ».

Un « oui » que Diana a bien l’intention de répondre ce soir à son amoureux, lorsque Dodi lui demandera d’être sa femme, dans son appartement de l’Étoile. Le lendemain, ils iront déjeuner tous les deux dans leur nid d’amour et feront de tendres projets. Elle s’imagine déjà décorant une chambre d’enfant dans des tons rose pastel. Car, cette fois, elle aura peut-être une fille, issue de son amour pour Dodi, cet homme épris et attentionné qui la comble de bonheur.

Ce bonheur s’est hélas brisé au petit matin du 31 août, où Diana et Dodi ont été fauchés dans la fleur de l’âge. La villa Windsor est restée vide, sans vie. Elle pleure toujours les amants disparus.

Catherine Venot

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