Emmanuel Macron : Ses rendez-vous secrets

France Dimanche
Emmanuel Macron : Ses rendez-vous secrets

Le chef de l’État Emmanuel Macron retrouve régulièrement, 
à l’abri des regards, un conseiller 
à la  réputation sulfureuse.

S’il se montre constamment à l’écoute de ses collaborateurs, le nouveau président de la République semble toujours savoir ce qu’il veut. Et depuis son élection à la fonction suprême, en mai dernier, Emmanuel Macron a prouvé que, malgré son jeune âge, il savait si besoin taper du poing sur la table.

Celui qui, depuis le début de sa longue campagne, s’est fait le chantre de la transparence paraissait être du genre à agir en pleine lumière, sans jamais chercher à cacher à ses concitoyens les rapports qu’il entretenait et l’influence que pouvait avoir sur lui telle ou telle personnalité. Pourtant le chef de l’État se permet de faire une entorse à cette règle en organisant des rendez-vous secrets avec un homme à la réputation sulfureuse, mais qui n’en garde pas moins une influence considérable sur les décideurs du monde entier.

Ce conseiller, ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), a pendant des mois été à la une des journaux, mais pas dans les pages politiques ou économiques sur lesquelles son nom apparaissait d’ordinaire. C’est dans la rubrique faits divers que Dominique Strauss-Kahn a défrayé la chronique. Car celui que retrouve en catimini Emmanuel Macron n’est autre que ce libertin avoué, un temps soupçonné d’être un prédateur sexuel.

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Personne n’a en effet oublié ce 14 mai 2011, quand toute la planète apprenait que l’homme politique venait d’être arrêté, après la plainte déposée par Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, qui l’accusait d’avoir voulu abuser d’elle dans la suite 2806 qu’il occupait alors. Trois mois plus tard, le 23 août, les juges relaxaient l’ex-directeur du FMI. Mais ce dernier n’était pas sorti de l’auberge pour autant.

Son procès, ultramédiatisé, avait en effet mis à jour d’autres dossiers dans lesquels il était visé. Accusé de viol et tentative de viol par Tristane Banon, ainsi que par la journaliste italienne Myrta Merlino, DSK s’était aussi retrouvé impliqué dans un cas de proxénétisme aggravé dans le procès du Carlton de Lille. Si son innocence a pu à chaque fois être prouvée, ces affaires de mœurs ont nui à sa carrière : elles lui ont notamment coûté sa place au FMI et l’ont empêché de se présenter à l’élection présidentielle de 2012.

Côté vie privée, elles ont aussi brisé son mariage avec Anne Sinclair, dont il a divorcé en 2013. Et même innocenté, le socialiste a longtemps paru infréquentable pour la grande majorité des politiques français. Mais notre président actuel n’a pas voulu couper les ponts avec cet homme devant lequel toutes les portes se refermaient.

Brigitte était-elle au courant des relations privilégiées entre son mari et DSK ? On peut le penser, puisque ce dernier n’a pas de secret pour elle. Et la première dame n’avait de toute façon aucun souci à se faire, car ce ne sont pas les mœurs du personnage qui intéressaient Emmanuel, mais ses compétences unanimement reconnues dans le domaine économique. Au point qu’il est devenu le conseiller des gouvernements serbe, tunisien et congolais. Sans parler des nombreuses conférences qu’il donne également de par le monde.

Assagi

Les deux hommes se sont rencontrés grâce à un ami commun, Ismaël Emelien, actuel conseiller en communication du président de la République et ancien élève de l’économiste, lequel ne tarit pas d’éloges sur son cadet que, selon un de ses amis, il considère comme « supérieurement intelligent » et « très bon ». Le courant est si bien passé entre eux que lors de la dernière campagne électorale, le chef de file d’En marche !

Et l’ancien directeur du FMI ont fait plus que se croiser au détour d’un couloir, comme l’a confié un proche de ce dernier au Parisien : « Si vous écrivez qu’ils se sont vus régulièrement pendant cette période, vous ne commettrez pas d’erreur. » Assagi, celui qui a dit « oui » pour la vie à Myriam L’Aouffir le week-end dernier, couronnant ainsi quatre années de bonheur, semble apprécier son rôle de mentor.

Ainsi, le mardi 3 octobre, les deux hommes se sont retrouvés dans l’hémicycle du CESE (Conseil économique, social et environnemental) pour rendre hommage à la sénatrice Nicole Bricq, décédée le 6 août dernier. À cette occasion, Dominique Strauss-Kahn, proche de la disparue, a prononcé un discours à sa mémoire.

Et, au cours de cette allocution, il a mis en garde le nouveau gouvernement : « La droite et la gauche ne se confondent pas [...]. Ceux qui ont été adversaires peuvent se retrouver mais peuvent aussi redevenir des adversaires à nouveau », a-t-il en effet déclaré. S’agissait-il d’un avertissement amical, comme l’assurent certains ? Ou d’un « malentendu », comme le chef de l’État l’aurait confié à un proche ? L’avenir nous le dira.

D’autant que, ne serait-ce qu’au gré du calendrier des grands-messes économiques, d’autres rendez-vous sont à prévoir entre Emmanuel Macron et DSK, ces hommes de pouvoir.

Lili Chablis

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