Emmanuel Macron : Son incroyable conversion !

France Dimanche
Emmanuel Macron : Son incroyable conversion !

Adolescent, 
Emmanuel Macron 
a vécu une crise mystique 
dont il n’avait jamais parlé.

Si certains l’ont surnommé Jupiter, la divinité qui gouvernait la terre et le ciel chez les Romains, le chef de l’État s’était toujours montré discret quant à ses croyances. Sans doute cette attitude est-elle liée à son nouveau rôle. En tant que président de la République, Emmanuel Macron a une double casquette, défendant à la fois la liberté de conscience et le respect de la laïcité.

Depuis la loi de 1905, l’Église (comprenez catholique) et l’État sont en effet séparés. Les pouvoirs publics doivent donc, du moins en théorie, s’en tenir à une stricte neutralité à l’égard des différents cultes. Une situation que celui qui n’était alors que candidat à la magistrature suprême résumait en ces termes lors d’un meeting à Montpellier, en octobre 2016 : « L’intransigeance quant au respect des lois de la République est absolue. [...] On ne négocie pas les principes élémentaires de la civilité. On ne négocie pas l’égalité entre les hommes et les femmes. On ne négocie pas la liberté. »

“Quête d’un absolu"

Des propos qui rappellent la primauté des règles instaurées par les hommes, s’imposant à tous, sur celles suivies par les fidèles des différentes religions, relevant de la sphère privée. Ce discours, conforme aux devoirs imposés par sa fonction, laisse une question en suspens. Emmanuel Macron, en tant que simple citoyen, croit-il en une quelconque transcendance ?

Pense-t-il que nous serons tous un jour, celui du Jugement dernier, comptables de nos actes devant un tribunal divin ? Est-il de ceux qui croient au ciel ou de ceux qui n’y croient pas ? La réponse à ces questions se trouve en grande partie dans le dernier numéro de notre confrère L’Express, qui revient sur un épisode méconnu de la vie du nouveau maître de l’Élysée.

Présent lors du 500e anniversaire de la Réforme en septembre dernier, comme à l’occasion du dîner de rupture du jeûne du Ramadan en juin ou auprès de juifs pendant les fêtes de Yom Kippour, ce président œcuménique, qui n’a pourtant rien d’un bigot, a évoqué ce que l’on pourrait appeler sa « crise de foi ». Marron, rappelle l’hebdomadaire, sans jamais trop chercher à s’étendre sur ce sujet, avait déjà confessé, si l’on peut dire, comment il avait, à l’âge de 12 ans, contre l’avis de son père, choisi de se faire baptiser.

« Je suis allé tout seul à l’église, a-t-il raconté dans L’Obs en 2017. Ce fut le début d’une période mystique qui a duré plusieurs années. Après quoi, je me suis éloigné de la religion. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les motifs de sa soudaine conversion ne sont pas explicites. Voulait-il s’opposer à son père ? Le besoin de croire en l’existence d’une âme immortelle s’était-il imposé dans l’esprit du jeune adolescent ? Nous ne le saurons peut-être jamais. En revanche, il est sûr que sa réponse à Samuel Pruvot, auteur du livre 2017, les candidats à confesse (éd. du Rocher), montre que l’actuel chef de l’État reste imprégné de croyances religieuses.

« Je suis revenu à un certain agnosticisme [une philosophie selon laquelle il est impossible de prouver l’existence ou l’inexistence du divin, ndlr], affirme-t-il. Pour autant, je reste réceptif à la présence de la transcendance. [...] Il est certain que nos vies sont enrichies par la quête d’un absolu qui nous dépasse. »

Ambivalence

Ce n’est donc pas vraiment un hasard si Emmanuel Macron s’est recueilli au lendemain de sa déclaration de candidature au pied de la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France, avant de se comparer à Jeanne d’Arc lors d’un meeting à Orléans, quelques jours plus tard. Il ne faut pas non plus oublier qu’avant de devenir banquier puis homme politique, le président de la République a été l’assistant du grand philosophe Paul Ricœur, qui s’intéressait, entre autres, à l’existentialisme chrétien et à la théologie protestante.

Une rencontre qui l’a marqué, mais moins, sans doute, que celle avec Brigitte, son épouse, issue d’une famille pratiquante et qui, juste après la cérémonie d’investiture de son mari, le 14 mai 2017, avait déclaré aux représentants des cultes invités pour l’occasion : « Priez pour mon mari, priez beaucoup. »

Mais si l’on veut résumer en une seule image le doute, l’ambivalence qui semblent habiter Emmanuel Macron face au ciel et au paradis, il suffit de se souvenir de son attitude devant la dépouille de Johnny Hallyday en l’église de la Madeleine le 9 décembre. Après avoir hésité à saisir le goupillon, il finit par poser ses mains sur le cercueil du rocker.

Ainsi soit-il !

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Claude LEBLANC

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