Éric Cantona : Il ne se sent 
plus français !

France Dimanche
Éric Cantona : Il ne se sent 
plus français !

À l’approche 
de l’élection présidentielle, 
l’ex-footballeur 
Éric Cantona est parti vivre au  Portugal  et
 y coule des jours heureux en famille.

Il est loin le temps où il portait fièrement le maillot de l’équipe de France. Connu pour ses déclarations fracassantes, l’ex-footballeur qui a connu son heure de gloire au sein du club britannique de Manchester United, a finalement joint le geste à la parole. À force de décrier le système politique français, Éric Cantona a décidé de fuir pour de bon son pays, notre pays.

En effet, depuis avril dernier, l’ex-attaquant des Bleus (de 1987 à 1995), reconverti en comédien, est installé à Lisbonne, au Portugal. Un pays où il entend vivre enfin en toute quiétude.

À en croire une interview accordée l’été dernier au quotidien britannique The Guardian, la vie qu’il menait ici lui pesait de plus en plus : « Je m’en fous de la France. En termes de football, je suis anglais. J’ai dans mes veines ce sang noble qui coule [...] Je me sens vivant [à Lisbonne]. »

->Voir aussi - Éric Cantona : Paralysé !

Ses proches l’ont suivi dans son exil : son épouse, la comédienne et réalisatrice Rachida Brakni, ainsi que leurs deux enfants, Émir, 7 ans, et Selma, 3 ans. La décision de celui que l’on surnomme « King Eric » a été prise en accord avec sa dulcinée. Ce projet de déménagement l’a elle aussi comblée de bonheur.

Déchéance de nationalité

« J’aime profondément mon pays, a déclaré Rachida dans Télérama, mais j’ai ressenti le besoin de le quitter quand il a commencé à être question de déchéance de nationalité. Il y a des gens sur qui l’environnement, l’ambiance, les décisions politiques glissent. Pas sur moi. »

Ce serait donc très récemment, lorsque la déchéance de nationalité a été adoptée dans le cadre d’un projet de loi constitutionnel suite aux attentats terroristes, que l’idée d’aller s’installer ailleurs leur est venue. Pourtant, c’est sans doute avec le cœur gros qu’ils ont dû quitter leurs amis et leurs familles respectives avec l’espoir de reconstruire une nouvelle vie. Fort heureusement, les premiers mois sur leur terre d’adoption les ont convaincus qu’ils avaient fait le bon choix.

« Mon fils et ma fille sont au lycée français, précise Rachida, on vit au bord de la mer, à deux heures de Paris seulement, il y a le soleil, la bonne bouffe, la mixité sociale. [...] Lisbonne nous offre un cadre de vie idyllique. »

Retour

Mais si la famille Cantona se porte désormais pour le mieux, que vont devenir ceux qui avaient fondé jusqu’à présent beaucoup d’espoir sur les projets humanistes du natif de Marseille ? Comme ces migrants qui, il y a deux ans, ont été accueillis, grâce à lui, dans une maison de 50 m2, avec un jardin de 200 m2. Éric Cantona s’était aussi assuré que tous auraient de quoi se nourrir, expliquant que « pendant un an, ils n’ont pas le droit de travailler, donc si on héberge quelqu’un qui n’a pas le droit de travailler, il faut bien qu’il mange ».

Nul doute que les fans d’Éric Cantona aimeraient aussi savoir si son retour dans l’Hexagone est envisageable. La réponse se trouve dans une récente déclaration de Rachida, avouant que tout est possible. « Je reviendrai en France parce que j’aime ce pays et qu’il est peuplé de gens merveilleux qui font contrepoids, dit-elle. Mais là, comme en amour, j’ai besoin de mettre de la distance pour mieux revenir. » On imagine que cette décision se prendra, encore une fois, en famille.

Jean Joyon

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