Jean-Pierre Foucault : Il fait ses adieux

France Dimanche
Jean-Pierre Foucault : Il fait ses adieux

À 70 ans, Jean-Pierre Foucault a décidé de laisser la place aux jeunes.

Il l’avait déjà annoncé dans nos colonnes en décembre dernier. Après quarante-deux ans de bons et loyaux services sur le petit écran, et même si Jean-Pierre Foucault aime toujours son métier, l’animateur estimait qu’à 70 ans, il n’y avait pas que la télévision dans la vie.

« J’ai désormais envie de prendre le temps de profiter de ma famille, de mes amis et de voyager, avait-il confié à notre reporter. En plus, je n’arrête pas complètement, puisque TF1 me fait la gentillesse de me laisser certains programmes, comme le Loto ou Miss France, que j’affectionne particulièrement. Donc je suis ravi ! Je vais enfin pouvoir réaliser des rêves que j’ai depuis longtemps, mais que je n’avais pas pu réaliser auparavant. Comme en avril dernier, où j’ai pu parcourir la Route 66 en Harley. »

“Évolution logique"

Bref cet éternel supporter de l’Olympique de Marseille avait décidé de lever le pied, de se mettre en semi-retraite pour laisser la place aux jeunes et peut-être aller encore plus souvent soutenir au stade Vélodrome les « minots » de son équipe fétiche.

Et c’est sans la moindre nuance d’amertume que l’animateur à l’enthousiasme contagieux abordait cette nouvelle phase de son existence. « Je n’ai aucune nostalgie, nous déclarait-il encore. Je suis plutôt quelqu’un qui va de l’avant, qui fonce. Et s’il m’arrive de me retourner de temps en temps, c’est juste pour voir ce qu’il s’est bien passé, et me dire encore une fois combien j’ai de la chance d’avoir vécu tout ça. »

Et comme Jean-Pierre n’est pas du genre à revenir sur ses choix, à jouer, comme certains artistes, à l’éternel retour après avoir fait ses adieux à la scène, eh bien sachez que, trois mois plus tard, il n’est pas revenu sur sa décision, ainsi qu’il l’a confessé dans les colonnes de notre confrère Le Parisien : « C’est l’évolution logique de la vie. On ne reste pas danseuse étoile jusqu’à l’âge de la retraite. C’est sain de céder sa place aux jeunes, explique-t‑il. Et puis je n’ai pas forcément l’entrain nécessaire pour faire la télé d’aujourd’hui. [...] J’en ai longuement parlé avec Michel Drucker. Lui, il est moins prêt. Mais ce sont des cheminements personnels. »

En attendant de tirer pour de bon sa révérence, il a vécu une sacrée soirée vendredi dernier. Entouré de tous ses confrères, très ému, Jean-Pierre a en effet reçu la médaille d’honneur du travail, en guise de récompense pour ses trente ans de carrière au sein de la Une. Car c’est en 1987 qu’Étienne Mougeotte, vice-président de la chaîne à l’époque, a décidé de débaucher celui qui présentait alors L’académie des neuf sur Antenne 2.

Et les patrons actuels de TF1 ont profité du Grand concours des animateurs pour rendre hommage à l’un des doyens du PAF. L’objet de cette délicate attention n’a pas caché sa surprise quand il a appris la nouvelle : « Je n’étais absolument pas au courant, a-t-il précisé, toujours dans Le Parisien. Tout a été organisé dans mon dos. »

Mais ce vieux briscard des plateaux ne boude pas son plaisir pour autant et éprouve même une certaine fierté quand il regarde dans le rétroviseur : « J’ai passé de très bons moments dans cette entreprise. »

Qui oserait dire après une telle déclaration que Jean-Pierre ne mérite pas aussi le titre d’employé du mois ?

En douceur

Alors que certains de ses collègues quittent du jour au lendemain le champ des caméras, lui, en bon Méridional, préfère s’en aller en douceur, lever le pied avant de se ranger des voitures (et surtout des projecteurs) une fois pour toutes. Conscient de ne plus avoir l’énergie inépuisable de ses 20 ans, il se ménage, notamment avant la soirée marathon des Miss France. « Ce sont trois heures de direct qui nécessitent beaucoup de concentration, raconte notre fringant septuagénaire. Je vais en vacances juste avant pour être bien reposé. C’est pour ça que j’étais bronzé à l’écran [lors de l’édition 2017 du concours, ndlr]. »

Et comme Jean-Pierre apprécie de se retrouver entouré de reines de beauté, il a rempilé pour une saison de plus et sera là en décembre prochain pour l’élection de la plus belle fille du pays. Son cœur est assez bien accroché pour supporter cette épreuve, et d’ailleurs, prendre de l’âge ne lui fait pas peur : « Petit, je voyais les gens de 70 ans comme des vieillards, se souvient-il. Maintenant, j’y suis. Je me rassure en me disant qu’aujourd’hui on vieillit moins vite [...]. Et dans ma tête, j’ai beaucoup moins que 70 ans. »

Avant que le rideau ne tombe sur plus d’un demi-siècle d’une carrière bien remplie, je me permets d’adresser un message personnel à Jean-Pierre : aurait-il l’obligeance d’annoncer que je viens de gagner la cagnotte du Super Loto ?

Merci d’avance et encore bravo...

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Claude LEBLANC

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