Leonardo DiCaprio : “J’aimerais que la Terre tourne rond !”

France Dimanche
Leonardo DiCaprio : “J’aimerais que la Terre tourne rond !”

À l’affiche, ce mercredi 24 février 2016 de “The Revenant”, l’acteur le plus � écolo � de Hollywood, Leonardo DiCaprio nous livre ses engagements et ses combats : la planète, bien sûr, mais aussi la famille et les femmes…

Dans le rôle-titre du dernier film d’Alejandro González Iñárritu, le beau Leonardo DiCaprio prouve une fois de plus qu’il est un immense comédien.

Sa prestation est si époustouflante qu’elle pourrait rapporter – enfin ! – un Oscar au héros de l’inoubliable Titanic. Rencontre avec un homme spontané, ardent défenseur de la cause verte...

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France Dimanche (F.D.) : Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce rôle ?

Leonardo DiCaprio (L.D.) : D’abord le fait que cette période [les années 1820, ndlr] n’a pas été souvent traitée au cinéma. Il faut savoir que, dans cette partie du Canada, un territoire immense et sans loi, des hommes s’efforçaient de survivre. À travers l’histoire de Hugh Glass, mon personnage, Alejandro voulait aussi « dénoncer » la manière dont les Natives [les Indiens, ndlr] ont été dépossédés de leur terre et comment nous, les hommes blancs, avons sacrifié leur culture sur l’autel du profit.

F.D. : Certaines scènes sont d’une rare violence. Quelle a été la plus difficile à tourner ?

L.D. : Je dois avoir un certain penchant pour les films d’une violence extrême ! Pour autant, dans The Revenant, elle n’est pas gratuite ! À cette époque, les trappeurs du grand Nord canadien vivaient dans un monde impitoyable où la seule chose qui avait de la valeur n’était pas la vie de ces pauvres bougres, mais les peaux de bêtes ou l’huile des baleines qu’ils collectaient ! Le plus grand défi de mon rôle a été de supporter le froid. Nous avions beau disposer de machines, des sortes de gros ventilateurs soufflant de l’air chaud, pour éviter l’hypothermie, quand il faisait moins 20 degrés, nous le sentions tout de même ! Même les caméras et le matériel avaient parfois du mal à fonctionner...

Méconnaissable dans la peau du trappeur dans "The Revenant".

F.D. : Rassurez-nous, quand on vous voit dévorer du poisson cru tout juste pêché, c’est du chiqué ?

L.D. : Oui, comme je n’ai pas non plus été attaqué par un vrai grizzli ! J’ajoute que, à la fin de la journée de tournage, je regagnais ma chambre d’hôtel bien chauffée ! En revanche, j’ai vraiment mangé du foie de bison chaud...

F.D. : À 41 ans, vous avez déjà réalisé de grandes choses. Que souhaiteriez-vous accomplir aujourd’hui ?

L.D. : À titre personnel, je suis un homme comblé. Mais j’aimerais que la Terre tourne rond ! Nous avons, si j’ai bien compris, accusé deux degrés de plus que ce que les scientifiques avaient prévu... C’est terrifiant ! Et cela a pour conséquence un emballement climatique qui frappe toute la planète ! Il nous faut agir avant que cela soit irréversible ! Il est urgent de changer nos comportements : nos ressources naturelles ne sont pas en libre-service, elles s’épuisent...

F.D. : La fondation que vous avez créée en 1998 soutient de nombreuses causes environnementales et vous avez été nommé « messager de la paix » par l’ONU. Avez-vous toujours été écologiste ?

L.D. : Cela fait vingt ans que je m’implique vraiment en faveur de la cause verte. Mais ma « conscience » écologique remonte à bien plus loin... Je vais vous faire un aveu : toute mon enfance, j’ai rêvé de devenir océanologue. Quand j’avais 10 ans, l’un de nos professeurs nous a demandé quel métier on voulait exercer. J’ai répondu sans hésiter : « Me faire embaucher par le commandant Cousteau pour sauver les baleines, les dauphins ainsi que ces millions de méduses qui s’échouent lamentablement sur les plages ! »

F.D. : Vous êtes une star internationale... Vous est-il arrivé d’avoir recours à des artifices pour passer inaperçu ?

L.D. : La règle numéro 1 pour rester incognito c’est de se fondre dans la masse. Je connais des stars qui se plaignent parce qu’elles se font constamment harceler par des hordes de fans. Il est évident que si vous descendez de votre limousine avec chauffeur et gardes du corps à vos côtés pour aller chercher une miche de pain ou un cornet de glace à une heure de pointe, vous risquez d’ameuter tout le quartier. Rien ne remplace la discrétion et la normalité !

F.D. : Est-il vrai que votre père a eu une énorme influence sur vous ?

L.D. : Je lui dois beaucoup : mon éducation, mon ouverture sur le monde... C’est la personne la plus cultivée que je connaisse. Encore aujourd’hui, je bois ses paroles ! C’est lui qui m’a appris à prendre des risques, à oser. Nous nous voyons très souvent, et chaque été nous nous rendons à l’école primaire de Downtown L.A. que je fréquentais quand ma famille était complètement fauchée ! Histoire de me rappeler le chemin que j’ai parcouru... Cela fait maintenant dix ans que nous effectuons ce « pèlerinage » !

F.D. : Et votre mère ? Vous n’en parlez pour ainsi dire jamais...

L.D. : Ma mère est comme le vin ! Plus elle vieillit, plus elle acquiert du caractère ! Elle est aussi très allemande dans sa façon de fonctionner ! À l’instar de ma grand-mère, elle ne prend pas de gants quand elle a quelque chose à vous dire... Parfois, elle est tellement directe avec des gens que je connais que je suis obligé de passer derrière elle pour tenter d’adoucir ses propos. Il lui est arrivé de me mettre dans des situations vraiment embarrassantes ! Un jour, je sais que je serai comme elle. C’est dans mon ADN. Je ne suis pas programmé pour mentir !

Leonardo DiCaprio avec notre reporter

F.D. : Vous considérez-vous comme un séducteur ?

L.D. : En définitive, je pense que, quoi que vous fassiez, ce sont les femmes qui ont les cartes en main ! Ce sont elles qui mènent la danse ! Leur force, leur vrai talent, c’est de vous laisser croire que c’est vous qui contrôlez tout, alors qu’il n’en est rien...

F.D. : Pourriez-vous tomber amoureux d’une femme qui ne partage pas vos principes ?

L.D. : Si elle n’a pas une conscience « verte » et envie de protéger la planète, les chances que nous restions ensemble sont très minces !

F.D. : Est-il facile, lorsqu’on a votre notoriété, de faire la différence entre une femme qui vous aime pour ce que vous êtes et quelqu’un qui sort avec vous par intérêt ?

L.D. : Vous mettez le doigt sur un point sensible ! Heureusement, un jour ou l’autre les masques finissent par tomber et la réalité vous saute aux yeux. La grosse difficulté dans mon métier, c’est que je voyage beaucoup. Ce n’est pas donc pas évident d’avoir une relation stable !

F.D. : En souffrez-vous ?

L.D. : Non, parce que ma vie est riche de tellement d’autres choses !

De notre correspondant à Los Angeles Frank Rousseau

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