Nikos Aliagas : Prêt à mourir pour sa fille !

France Dimanche
Nikos Aliagas : Prêt à mourir pour sa fille !

Pour l’animateur, il y a un avant et un après ce 29 novembre 2012 où Nikos Aliagas est devenu père, à 43 ans.

Les livres publiés par les people se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. La majorité d’entre eux ne sont qu’une suite d’anecdotes plus ou moins intéressantes, plus ou moins bien emboîtées les unes dans les autres... Heureusement, parfois, il en arrive un qui va plus loin, creuse plus profond pour atteindre à l’émotion véritable, tente d’exprimer des choses réellement intimes et donc précieuses.

C’est exactement le cas de Ce que j’aimerais te dire, le livre que Nikos Aliagas vient de voir paraître aux éditions Nil.

Mais qui est donc ce « te » à qui il dédie ce bel ouvrage ? Elle s’appelle Agathe ; elle ne lira le livre que dans des temps lointains puisqu’elle n’a pas encore 2 ans : elle est la fille de Nikos. À 41 ans, dans le tourbillon de sa ­carrière, l’animateur d’origine grecque n’avait jamais pris le temps de se demander sérieusement s’il souhaitait avoir des enfants. Alors de là à en faire...

Et puis arrive ce jour de 2010 où les hasards de l’existence l’amènent à faire la rencontre d’une jeune femme médecin, d’origine grecque elle aussi, Tina Grigoriou. Là, il se produit une chose extraordinaire, que Nikos Aliagas raconte dans son livre, en s’adressant directement à sa fille : «Quand j’ai rencontré ta maman, nous avions à peine échangé depuis dix minutes que je lui demandais pourquoi elle n’avait pas encore d’enfant. [...] Le désir d’enfant, très relatif et lointain pour moi, s’est imposé brutalement et de manière indiscutable, comme une évidence. »

Le 29 novembre 2012, l’évidence se fait chair ; elle sera prénommée Agathe. Cette naissance bouleverse de fond en comble l’existence, jusqu’ici insouciante, de Nikos ; non seulement son existence, mais lui-même en tant qu’homme. Et le pire, c’est qu’il a bien failli rater cet instant unique et sublime, comme il vient de le révéler, dans un entretien accordé au magazine Parents : « Je rentrais de tournage, il était 4 heures du matin, j’avais enchaîné trois nuits de travail, j’étais éreinté, quand ma femme me dit : “C’est le moment !" On fonce à la maternité... »

livre aux éditions de l'Acanthe

Catastrophe

Mais là-bas, soudain, Nikos Aliagas a l’impression qu’un poids de trois tonnes lui tombe sur les épaules : en consultant son agenda, il s’aperçoit que, en cette même matinée, il doit réaliser une interview de Céline Dion. Catastrophe : il ne sera pas là pour voir naître sa fille ! La mort dans l’âme, il s’éloigne du lit où l’on vient d’allonger Tina. Mais le destin veille : « Je croise ma mère et ma sœur dans le couloir, qui me demandent où je vais.

Je leur explique que je dois repartir car j’ai un rendez-vous professionnel et elles remettent vivement les pendules à l’heure : “Tu prends le risque de laisser ta femme accoucher seule parce que tu as une interview ?" Elles m’ont aidé à réaliser où sont les priorités. » De fait, Nikos n’en finira jamais de remercier les deux femmes pour lui avoir fait faire demi-tour à ce moment crucial.

Car ce qu’il va vivre dans la salle d’accouchement chamboulera son existence, comme il le dit dans Parents : « Je pense qu’au moment même où je coupais le cordon ombilical de ma fille, si on m’avait demandé de donner ma vie pour qu’elle puisse vivre, je l’aurais fait sans hésitation. C’était nouveau pour moi, sa naissance m’a dépossédé de mes certitudes. »

De cette paternité, il dit aussi : « C’est la foudre qui est tombée sur ma tête, un séisme qui m’a fait renaître une seconde fois. [...] Le plus grand bonheur de ma vie, c’est de regarder vivre ma fille. » Ce bonheur, le livre de Nikos Aliagas en est imprégné à chaque page. Et si la petite Agathe représente l’avenir, elle est aussi, pour son père, l’occasion de remonter vers son passé de fils d’immigrés grecs, de revivifier ses propres racines.

Finalement, il n’y a guère qu’une chose qui nous demeure inconnue : est-ce que, oui ou non, Nikos Aliagas a pu réaliser tout de même son interview de Céline Dion ?

Pierre-Marie Elstir

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