Patrick Sébastien : Il ne veut pas mourir comme sa mère

France Dimanche
Patrick Sébastien : Il ne veut pas mourir comme sa mère

La vie est parfois cruelle. Surtout quand elle touche à sa fin. Et pourtant, dans certains cas, on aimerait presque que la mort arrive plus rapidement, que la trop longue souffrance d'une maladie, par exemple, cesse au plus vite. Patrick Sébastien ne dira pas le contraire...

C'est du moins ce que Patrick Sébastien a essayé d'expliquer dans son nouveau livre, qui vient de paraître aux éditions Florent Massot. Un récit émouvant, intitulé Tu m'appelles en arrivant ? qui relate notamment la fusion exceptionnelle entre sa regrettée maman et lui. Andrée Boutot, dite Dédée, a disparu en novembre dernier.

Cinq mois plus tard, la douleur de son fils unique est toujours aussi vive. L'animateur semble néanmoins avoir du mal à accepter le décès de celle qu'il considérait comme la première femme de sa vie. Mais s'il reste en effet difficilement consolable, c'est surtout la manière dont Dédée est partie qui le laisse aujourd'hui totalement désemparé.

Car c'est à la « maladie de Vaquez » qu'Andrée a succombé. Les symptômes de cette maladie rare sont caractérisés par une surproduction de globules rouges entraînant une hyperviscosité du sang et une grave hypertension. Ce qui provoque d'inquiétants signes neurologiques, de sérieux maux de tête, des vertiges...

->Voir aussi - Patrick Sébastien : Son bouleversant hommage à sa mère disparue !

Pour supporter tout cela, Patrick a évidemment tenu à être au chevet de sa mère... jusqu'à son dernier souffle ! Un chemin bien trop pénible à son goût.

« Le toubib avait beau me dire qu'elle ne souffrait pas, raconte-t-il dans Gala, il n'en savait rien. Tous réunis dans la maison, on a vécu 17 heures de calvaire. Je sais qu'elle n'aurait jamais voulu qu'on la voie ainsi. Je regrette de ne pas avoir eu la force d'abréger ses souffrances. »

Ce n'était pourtant pas faute d'en avoir parlé longuement avec elle du temps où celle-ci était encore suffisamment consciente...

Promesse

« Maman m'a toujours fait promettre, si un jour la déchéance était trop grande, écrit-il dans son livre, de ne pas la laisser partir en miettes [...] Nous avons parlé sans gravité du choix ultime. Sans solennité. Nous avons évoqué cette libération éventuelle avec presque des sourires... » Autant dire qu'après une épreuve aussi marquante, la position de Patrick sur le débat complexe concernant l'euthanasie est très claire.

Il s'offusque même qu'une loi n'ait toujours pas été votée chez nous, en France. « Pour maman, insiste-t-il, on aurait pu éviter ces longues heures en réunissant la famille autour du médecin, d'un homme de loi, afin " d'encadrer" la décision d'abréger ses souffrances. Seulement, le vide juridique sur le sujet est tel que ça se passe sous le manteau. »

Remonté comme jamais, l'animateur serait même prêt à se servir de son statut d'homme public pour alerter les gens sur ce sujet sensible. « Je profite aujourd'hui de ma médiatisation, et du côté insoupçonnable de mon amour pour ma mère, pour apporter ma pierre à ce débat de société, explique-t-il encore dans TV Magazine. Je suis prêt à tout écouter. »

À tout écouter, oui ! Et à tout dire aussi. Même s'il s'agit d'aborder... sa propre mort ! Une mort qui pourrait curieusement arriver par le suicide : « Je me donne la permission de passer à l'acte, a-t-il encore lâché dans Gala. Cela ne veut pas dire que je vais le faire. C'est un choix qui n'est pas d'actualité. La mort ne me fait plus peur. Depuis que la force de ma mère est autour de moi, je veux croire que, lorsque je partirai à mon tour, je resterai autour de mes enfants. C'est peut-être ça l'éternité. »

Son avenir, Patrick a du mal à l'imaginer serein. « J'ai trois options, déclare-t-il. Un, je continue à me surcharger d'activités pour conserver le même niveau de vie et ma liberté d'action, comme je le fais aujourd'hui. Deux, c'est la corde au bout d'un arbre. Trois, cela consiste à prendre un billet " aller" pour un coin du bout du monde ...»

Il n'a pas encore fait son choix : pourvu qu'il fasse le bon ! Et surtout que Patrick Sébastien ne laisse pas, à leur tour, tous les gens qui l'aiment dans une profonde tristesse...

Jean Joyon

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