Philippe Etchebest : Sa vie aurait pu être un cauchemar !

France Dimanche
Philippe Etchebest : Sa vie aurait pu être  un cauchemar !

Le père de Philippe Etchebest lui a donné le goût de la cuisine, la boxe lui a appris l’endurance, et sa femme, Dominique, la tendresse. Mais seule sa volonté �l’a aidé à surmonter les épreuves…

Il vient d’ouvrir son tout premier restaurant, place de la Comédie, à Bordeaux, sa ville chérie ! Pour ce chef de 48 ans, élu l’un des meilleurs ouvriers de France en 2000, et deux fois étoilé au guide Michelin, en 2002 et en 2008, dans son Hostellerie de plaisance à Saint-Emilion, en Gironde, l’événement est de taille ! Le Quatrième Mur est, selon l’intéressé, « un vrai lieu de vie », une table d’hôtes, ouverte tous les jours de 8 h à minuit. Un défi pour ce touche-à-tout,-amateur de boxe, de rugby, de bricolage, de batterie et de moto, - qu’il n’a pas eu peur de relever, malgré sa rentrée chargée sur M6. D’ailleurs, Philippe Etchebest, non sans humour, se définit ainsi : « Je suis l’homme parfait. On m’appelle le couteau suisse. » L’homme parfait ? Peut-être ... En tout cas, un fonceur doué d’une autorité naturelle et d’une capacité de travail hors-normes, qui a hérité du génie de la cuisine. Son père, Jean-Pierre, toqué lui aussi, a ouvert en 1979, à Bordeaux, Le Chipiron. Dès l’âge de 12 ans, Philippe a mis la main à la pâte : « J’y ai appris mes premiers gestes de cuisinier », vient en effet de raconter le héros de Cauchemar en cuisine au Parisien. Mais si le chef au caractère bien trempé est tombé dans la saucière quand il était petit, il n’a pas eu pour autant un parcours aussi lisse qu’une sauce blanche...

Aux médicaments à vie, il a préféré une opération du cœur... qui s’est déroulée sans anesthésie

Un accident de voiture a bien failli lui coûter la vie, alors qu’il n’avait que 16 ans ! Installé à l’arrière du véhicule, il n’avait pas attaché sa ceinture, et le choc aurait pu lui être fatal : « Ma tête a heurté l'appui-tête, et mon genou gauche a violemment cogné le siège. Je suis sorti en panique, l'arcade éclatée et incapable de me tenir debout. » Heureusement, le visage de celui qui affirme ne pas être pas un sex-symbol en sortira indemne... Philippe Etchebest est d’ailleurs si peu convaincu de ses atouts physiques, que lorsqu’il rencontre, en 1994, Dominique, qui deviendra sa femme cinq ans plus tard, le roi des pianos mise sur ses talents culinaires pour la séduire : « Je lui ai confectionné un bouquet de roses en chocolat, a-t-il confié. Elle a dû apprécier puisqu’elle est restée ! » Mais que pense l’épouse du chef des nombreuses fans de son époux ? Car repousser les appétits soudains de certaines admiratrices de son monsieur muscle au grand cœur n’a pas toujours été une partie de plaisir. « Pour moi, affirme Philippe, un peu étonné d’inspirer tant de gourmandise de la part de ses aficionadas, ce n’est pas très compliqué dans la mesure où je suis très clair : je ne lis même pas les messages que je reçois. Maintenant pour ma femme, ça a pu être plus compliqué. Au restaurant, elle a reçu des appels un peu agressifs de nanas qui voulaient mon numéro. », vient-il de raconter dans Voici. Gageons qu’elles ont dû être bien reçues ! D’autant que, pour ce mari et père exemplaire, la famille est ce qui compte le plus au monde. D’ailleurs, bien qu’il soit très pris entre le tournage de ses émissions, son nouveau restaurant et la promotion de Je ne lâche rien, son autobiographie, sortie cet été aux éditions Michel Laffon, Philippe Etchebest passe du temps avec Oscar-Louis, son fils, âgé de 12 ans. Le juré de Top Chef, dont le père était très occupé par son métier, et qui en a souffert, veut voir grandir cet enfant que, avec Dominique, ils ont tant désiré : « Je ne suis pas aussi présent que je le souhaiterais, mais quand je suis là, j’y suis à 100 %, nous avait-il confié en février. J’assiste à tous ses entraînements de rugby, on fait ses devoirs ensemble, même s’il n’aime pas trop car je manque un peu de patience. »

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Une patience dont, pourtant, celui qui, à l’écran, n’aime pas qu’on lui résiste, a su faire preuve pour devenir papa. Car Oscar n’est pas le fils biologique du cuisinier et de son épouse, et le couple a attendu cinq ans avant de pouvoir, enfin, en 2001, apprendre qu’ils seraient bientôt les heureux parents de ce petit garçon venu du Mexique, qu’ils aiment aujourd’hui de tout leur cœur : « C’a été le parcours du combattant, a-t-il aussi confié dans Voici. Tant qu’on n’est pas concerné, on ne peut pas imaginer ce que c’est. Avec Dominique, on a rencontré beaucoup de couples, parfois à la limite de la dépression, face à tant de difficultés. C’est ce qu’on a vécu avec ma femme. Il ne faut jamais baisser les bras. Et si c’était à refaire, on relèverait à nouveau le défi. »
Décidément, rien, ni personne, ne semble pouvoir arrêter cette force de la nature. Et encore moins l’effrayer ! Lorsque, en 2000, l’on décèle chez Philippe Etchebest des extrasystoles (un trouble du rythme cardiaque, ndlr), il refuse la solution la plus sûre : prendre un traitement à vie. Pourquoi perdre du temps, n’est-ce pas ? Celui que son ami et bras droit en cuisine, Frédéric Bernou, appelle “Monsieur Tout de suite", demande donc à son médecin : « Vous ne pouvez pas plutôt m’opérer ? » Aussitôt exigé, aussitôt fait ! Mais l’ancien boxeur n’est pas près d’oublier cette intervention qui s’est déroulée sans anesthésie : « Ils passent une sonde par l’artère fémorale. On ressent une chaleur intense, l’impression que votre poitrine va exploser. Et puis plus rien. Problème réglé. »
Dieu sait ce que nous réserve la prochaine saison de Objectif Top Chef (concours de jeunes espoirs de la cuisine régionale), et les nouvelles aventures de Cauchemar en cuisine, ce qui est sûr c’est que celui qui explique : « Etche en basque, c’est maison. Et best en anglais c’est meilleur », n’a pas fini de nous mettre l’eau à la bouche !
Clara Margaux

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