Dès le premier jour, la croisette est déjà en pleine ébullition. Comme chaque année, la traditionnelle cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes marque le coup d’envoi de l’événement incontournable du cinéma français et international. Mais tout ne s'est pas exactement passé comme prévu.
Pour cette 69e édition, le comédien Laurent Lafitte a été désigné pour animer la cérémonie. L’acteur a opté pour un ton décalé et jovial pour démarrer le festival sur les chapeaux de roues, suscitant des rires dans le public. Sauf qu’une blague a crée un certain malaise dans la salle.
S’adressant au réalisateur américain Woody Allen, présent pour son film "Cafe Society", présenté hors compétition, Laurent Lafitte a balancé une phrase qui a fait l’effet d’une bombe. « Et puis ça fait plaisir que vous soyez en France. Ces dernières années, vous avez beaucoup tourné en Europe. Alors que vous n’êtes même pas condamné pour viol aux Etats-Unis. »
En réalité, Laurent Lafitte fait référence aux accusations d’agressions sexuelles de la fille de Woody Allen, Dylan Farrow, à l'époque mineur. Les réactions du public sont mitigées, entre gêne et rires. Le principal intéressé n'a en tout cas pas réagi, le visage placide, alors que la caméra s'empresse d'immortaliser sa réaction.
Cette histoire familiale remonte à l'été 1992. Dylan Farrow a alors sept ans. Soutenue par sa mère Mia Farrow, elle accuse son père Woody Allen d'attouchements sexuels. Tandis que le couple est en procédure de séparation, Mia Farrow réclame la garde des enfants. Une enquête criminelle est ouverte, mais les charges sont abandonnées. Finalement, la petite Dylan est élevée par sa mère.
Une phrase qui a fait grincer quelques dents. Dont celles de l'actrice Emmanuelle Seigner, en couple avec le réalisateur Roman Polanski, accusé lui aussi de viol sur mineur. La comédienne a pris la défense du cinéaste, traitant le présentateur de "gros blaireau".
Woody Allen ne semble pas avoir été plus touché que ça par la blague de Laurent Lafitte. Il estime qu'en tant que comédien, le présentateur a le droit de dire ce qu'il veut. Je suis complètement d'accord pour que les comédiens fassent les blagues qu'ils veulent. Je ne suis pas une personne qui juge les autres ou une personne qui censure les blagues. Je suis moi-même un comique et je pense qu'ils devraient être libre de faire les blagues qu'ils souhaitent. Il m'en faut plus pour me choquer" explique le réalisateur américain.
Cyril Coantiec
Ce scandale est loin d'être le premier à éclabousser le festival de Cannes. Depuis sa création, la grand-messe du cinéma mondial a connu bien des polémiques. Saurez-vous retrouver lesquelles ?
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