Frédéric : “Mon ex-femme a étouffé notre petite fille !”

France Dimanche
Frédéric : “Mon ex-femme a étouffé notre petite fille !”

En dépit de ses mises en garde auprès de la justice, Frédéric a connu le pire des cauchemars.

Frédéric, Carcassonne (Aube)

 Voici le cri de détresse d’un papa anéanti par la perte de son enfant, qui aurait sans doute pu être évitée, si seulement on l’avait écouté...

« Le 24 mai dernier, ma vie a basculé dans l’horreur. A 15 h 30, un gendarme m’annonçait au téléphone, que Muriel*, mon ex-femme, avait tué Alizée, notre fille de 9 ans. Elle avait mis le feu à son appartement, puis avait fui au volant de sa voiture et étouffé ma petite fille avec un oreiller. Pour finir, elle avait tenté de se suicider en se tailladant les veines. J’étais anéanti.

Pendant des années, j’avais pourtant confié mes craintes et prévenu la justice et la police que toute cette histoire allait mal finir. Muriel avait déjà eu des tendances suicidaires, mais personne ne m’a écouté.

"Pendant des années, j’avais pourtant confié mes craintes et prévenu la justice et la police que toute cette histoire allait mal finir."

J’ai rencontré Muriel sur Internet. En moins de deux mois, elle a proposé de venir habiter chez moi. Je lui ai présenté mes parents et j’ai rapidement compris qu’ils ne la “sentaient" pas. Elle ne leur faisait pas bonne impression. Mais comme ils sont gentils et compréhensifs, ils l’ont acceptée.

Et puis notre petite Alizée a vu le jour en août 2007, pour mon plus grand bonheur. Malgré tout, je me sentais piégé : Muriel m’imposait beaucoup de choses et voulait décider de tout. C’était oppressant. Notre couple n’y a pas résisté et, en décembre 2008, elle a quitté le domicile conjugal avec notre fille. Là, les choses ont dégénéré.

Elle ne me laissait jamais la garde de notre enfant et prétextait toujours des imprévus. Je le signalais à la police, mais on me faisait comprendre que ça ne servait à rien : ma fille n’était pas en danger puisqu’elle était avec sa mère...

En juin 2010, un jugement précis est enfin venu régir mon droit de garde. Je pouvais avoir Alizée avec moi un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Muriel n’était pas d’accord. Pour empêcher de me confier ma fille, elle m’a accusé de ne pas lui verser sa pension alimentaire, d’avoir fait du scooter avec la petite alors qu’elle n’avait que trois ans, etc.

Mais le pire m’est tombé dessus en novembre 2014. Un jour, je reçois une convocation au commissariat. Naïf, je pensais que mon dossier avançait enfin et que les autorités mesuraient le danger pour Alizée de rester avec sa mère. En fait, j’étais dans les locaux de la police parce que Muriel avait déposé plainte contre moi pour viol sur mineur. Elle m’accusait d’avoir violé ma petite fille !

"Chaque samedi matin, les gendarmeries et commissariats sont remplis de papas qui viennent déposer plainte pour non-présentation d’enfants."

La police a vu que j’étais de bonne foi et la plainte a été classée sans suite. Pour autant, je ne voyais toujours pas Alizée. La dernière fois, c’était en février 2014... Muriel a déménagé et s’est installée à l’insu de tous en Moselle. J’ai mis des mois à savoir où elle était.

Puis il y a eu le drame. Dans une lettre, elle a écrit avoir été poussée à bout par les contraintes de la vie. C’est intolérable ! Je me suis occupé de notre fille à plein temps durant ses deux premières années pendant que sa maman était au travail. Alors pourquoi m’a-t-on refusé le droit de garde quand je l’ai demandé ? Parce que la loi protège les mères, pas les pères, ni les enfants.

Chaque samedi matin, les gendarmeries et commissariats sont remplis de papas qui viennent déposer plainte pour non-présentation d’enfants. Ça suffit ! Je veux que toute la vérité soit faite pour que justice soit rendue à mon enfant. Mes paroles sont dures, mais j’ai la haine. J’ai perdu ma fille à jamais. Il ne me reste que ses dessins et quelques photos... »

Marine Mazéas et Julien Mignot

* Muriel demeure présumée innocente dans l’attente de son procès.

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