Loin de nos comportements des dernières décennies, la permaculture mérite que l’on s’y intéresse. Si Laurent Cabrol vous parle aujourd’hui de cette méthode d’« agriculture permanente », ce n’est évidemment pas pour être « tendance ».
Prenant racine dans celle de nos ancêtres – qui ne cherchaient pas à tout prix à dompter le sol comme nous pouvons hélas le faire aujourd’hui avec excès –, cette approche n’ignore pas les connaissances modernes.
Tomates au potager !
Alors de quoi s’agit-il ? La permaculture, c’est à la fois accepter la nature telle qu’elle est et profiter du cycle végétatif. Bref, c’est faire du bio en plus rigide et plus exigeant. Voici les grandes lignes de ce jardinage des temps modernes qui s’inspire du savoir-faire de nos aïeux.
Apprendre à bien connaître son environnement et le climat du jardin. Par exemple, un grand mur exposé au sud régalera les plantes frileuses. D’une cuvette dans votre jardin, vous pouvez faire une petite mare. Le vent a ramené les feuilles d’automne dans un coin ? Ne cherchez plus, vous avez là le secteur le plus abrité de votre terrain. Pratique pour y planter les plantes les plus fragiles...
Choisir les plantes qui s’adaptent à la nature du sol. Une simple analyse de la terre vous le dira très vite. À effectuer soi-même ou la demander à sa jardinerie. Faire en sorte que le sol soit riche en humus. Pour cela, il vous faut le recouvrir d’une couverture de paillis pour permettre aux insectes, champignons, acariens et autres, de la décomposer afin de produire de l’humus. Ceci permet notamment de délivrer les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des végétaux.
Ne plus travailler son sol. Au risque de vous surprendre, il est important de ne pas retourner la terre pour ne pas bousculer l’équilibre naturel. Vous éviterez ainsi de mettre en plein air les couches souterraines (et donc de les asphyxier) et d’enfouir les couches aériennes. Si on ne laboure plus, on peut alors recouvrir le sol avec des tontes de gazon, des feuilles mortes ou un paillis quelconque. Ceci afin de confectionner le lit de vos plantations. Dans l’idéal, il est bon d’ajouter un peu de compost.
Comme je l’ai déjà dit maintes fois dans France Dimanche, notez bien que tous vos déchets peuvent être compostés... Jouer avec les petites bêtes qui ont un rôle essentiel d’équilibre. Attirez les butineurs (abeilles, bourdons, papillons...) Sauvegardez les hérissons, lézards ou coccinelles. Pour préserver ce mode animal, laissez par exemple des brindilles pourrir.
Par Laurent Cabrol
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