Salut les Copains : 100 % CLOCLO

France Dimanche
Salut les Copains : 100 % CLOCLO

Il y a 40 ans, le 11 mars 1978, la France était frappée de sidération. Elle venait de perdre son idole pop, Claude François, 39 ans seulement…

Aujourd’hui encore, la star des dance­floors, c’est toujours lui. Alexandrie, Alexandra est le tube le plus diffusé en discothèque. Et pour cause, Claude François ce n’était pas seulement une voix, c’était aussi un danseur hors pair !

Chanter et danser jusqu’à l’épuisement, répéter à l’infini une chorégraphie réglée au millimètre, tyranniser ses danseuses et ses musiciens... Aucun artiste n’aura poussé le perfectionnisme à ce degré obsessionnel, écœurant les uns après les autres tous ses collaborateurs, dans une spirale délirante d’exigence mégalomaniaque. 

Infatigable, indestructible, Cloclo va donner, entre le 18 décembre 1962, date de son premier concert à Paris et le 24 février 1978, jour de sa dernière représentation à Lyon, la bagatelle de 1 188 spectacles... Soit 74 dates par an.

« Laissez-moi finir le show ! » hurle la bête de scène enragée aux médecins qui lui portent assistance alors qu’il vient de s’effondrer devant son public.

En 1967, un journaliste américain du New York Times, qui assiste à ses concerts, écrit qu’il est « bigger than life », « plus grand que la vie »...

« Je suis caractériel et cruel, certes, déclare-t-il à Salut les copains, mais c’est par amour du public. Je ne laisse rien passer : le spectacle doit être parfait. Lors des répétitions, je hurle très fort mais je ne vire jamais personne, car mon équipe est pour moi une famille. À l’exception de quelques super-cracks, comme Sammy Davis Jr., devant lesquels tout le monde s’écrase, finalement les Américains seraient plutôt en retard sur nous. Certains – ce n’est pas moi qui le dis – pensent que je suis le meilleur. »

Immodeste, Claude François ? Rattrapé par la grosse tête ? Non, mais revenu de très, très loin. Car un seul chanteur français a mis l’Amérique à ses pieds. Avec son physique de crevette, son gros nez bosselé et sa voix de canard, ce n’était pas gagné d’avance.

L’Amérique, c’était la terre promise d’Antoine, un rêve à saisir pour Joe Dassin, une enfance dans un ranch inventée par Johnny, la route de Memphis d’Eddy Mitchell, la java de Broadway menée par Michel Sardou, un simple drapeau américain pour C. Jérôme...

Finalement, le seul d’entre tous à ne l’avoir jamais chanté, reste le seul à l’avoir conquise : Claude François. Comment ? En composant le plus grand tube français de tous les temps, la chanson la plus reprise au monde : Frank Sinatra, Paul Anka, Elvis Presley, Ray Charles, Luciano Pavarotti, Sid Vicious... l’ont chanté. My Way, Comme d’habitude, sortie en 1967, rapporte aujourd’hui encore 1 million d’euros chaque année.

Chapeau Cloclo !

Philippe BONNEL
Directeur de la rédaction

Le sommaire de ce numero COLLECTOR

Premiers pas
Quelle revanche sur la vie !

L’artiste
Une bête de scène, un monstre d’exigence.

Culte
Ses Clodettes le vénèrent toujours comme un dieu !

Son paradis
Quand Claude nous ouvrait les portes de sa maison de campagne.

Reportage
Et soudain, un incendie criminel ravage le moulin...

Ses amours
À travers toutes celles qu’il a aimées, il cherchait l’ange blond de ses 10 ans !

Les posters à détacher.

Révélations
La mort l’avait averti de sa venue !

Compte à rebours
Les dernières 24 heures de Claude François.

Reportage
Les obsèques du prince de la pop.

Souvenirs
Histoires de fans.

Questions / réponses
Cloclo, l’interrogatoire.

Passion
“La danse, c’est ma vie !"

Jardin secret
Il mettait en scène ses conquêtes dans le plus simple appareil !

Décryptage
101 secrets de Claude François

Hommages
Cloclo Forever

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