Adriana Karembeu : Son enfance rime avec souffrance !

France Dimanche
Adriana Karembeu : Son enfance rime avec souffrance !

Le père d'Adriana Karembeu, qui lui préférait sa sœur cadette, lui disait sans cesse qu’elle n’était qu’une “bonne à rien”.

C’est l’une des rares stars à ne pas cacher le visage de son bébé... à montrer sur les réseaux sociaux la bouille magnifique de sa petite Nina qui aura bientôt un an. Bizarre ? Peut-être pas tant que ça. Quand on lit son autobiographie, Je viens d’un pays qui n’existe plus, parue au Seuil, on se rend compte en effet combien le célèbre mannequin n’a pas été choyé autant qu’un enfant devrait l’être. Que l’environnement dans lequel elle a grandi, dans l’ex-Tchécoslovaquie, était dur, aride, et pas seulement parce que sa famille n’était pas riche. Un climat familial froid dû, surtout, à la présence glaçante de son père. L’ex-top model explique que, pour ce dernier, ses deux filles – Adriana et sa sœur, Natalia, de six ans sa cadette – étaient « une charge ».

Après quelques années de bonheur dans une ferme à la campagne auprès de grands-parents à qui elles sont très tôt confiées, les deux petites filles découvrent la vie dans une cité minière. La mère est médecin, le père ingénieur, des métiers qui, dans un régime communiste, n’ont rien de prestigieux et ne sont en aucun cas rémunérateurs. L’argent manque, mais aussi les denrées, et tout le reste...

Dans cette vie où rien n’est facile, c’est la maman qui confectionne les vêtements et les rideaux. Dans les rues, le patriarche oblige ses deux filles à baisser la tête et à fixer attentivement le caniveau. « Regardez par terre, leur lance-t-il, vous finirez bien par trouver quelque chose... » Oui, à force de scruter le sol, l’aînée découvre un trésor : « J’ai trouvé un lacet avec un médaillon ! », s’écrie Adriana, fière de sa découverte. Mais en fait de bijou, il s’agit d’une ficelle de saucisson... En guise de récompense, elle reçoit une gifle.

En fait, le père marque nettement sa préférence pour la petite Natalia. Une attitude assumée, dont il ne cherche évidemment pas à se cacher, et qui meurtrit l’aînée qui, par voie de conséquence, ne se trouve pas belle.

Et comment le pourrait-elle puisque son existence est littéralement niée par son géniteur ? « Il inventait pour moi des “punitions caricaturales" », écrit-elle, comme de lui faire copier cent fois certaines phrases ! Les claques volent, pour un oui ou un non, la petite fille se plonge dans son travail scolaire. « Les seuls jours où nous avions la paix, c’est quand il y avait du foot à la télé », dit-elle. Mais il n’y a pas tous les jours du sport au programme, et son père ne se lasse pas de répéter à son aînée qu’elle n’est « bonne à rien ».

Pourtant, à 17 ans, elle obtient son bac, avec la formidable note de 20/20 que le paternel commente ainsi  : « Ça ne sert à rien, va plutôt bosser ! » Adriana entame alors des études de médecine à Prague, pour faire comme sa mère. Son existence est rude : elle doit vivre avec l’équivalent de trois euros par mois ! Pour elle, pas de café sur la jolie place Venceslas. Elle se contente d’« un biscuit, sur un banc public ».

Pour survivre, elle travaille à la cantine où elle récure les marmites. Aucun petit boulot ne la rebute. Elle travaille aussi à la poste, à la station de train, dans l’immense boulangerie industrielle, où elle passe ses week-ends à « manipuler des pains brûlants », jusqu’à « avoir des cloques et le bout des doigts brûlés »... Quant à son logement, il s’agit d’un foyer d’étudiantes où elle partage un dortoir avec quatre autres filles.

Mais qu’importe cette vie difficile. Pour Adriana, l’essentiel est de prouver à son père qu’il s’est trompé, et qu’elle est capable de réussir. Elle suit la même route que sa mère, mais aussi ses conseils, comme celui de « se mettre de la farine en guise de fond de teint » sur le visage...

Grâce à sa volonté et sa capacité de travail, elle réussit brillamment sa première année d’études, elle est reçue avec la mention très bien ! Elle attend fébrilement la réaction de son père mais « [celui-ci] s’en foutait. Il ne m’a pas dit un mot pour me féliciter », écrit-elle.

Avec la rage au ventre, la jeune femme s’accroche. Et alors qu’elle termine sa troisième année de médecine, un inconnu lui propose de tenter sa chance pour devenir mannequin... La suite, on la connaît. Sa réussite fabuleuse de top model. Sa beauté naturelle, sans une ombre d’arrogance. Et son bonheur aujourd’hui d’être la maman de la petite Nina.

En réaction à cette enfance dépourvue d’amour, Adriana a sûrement très envie aujourd’hui de laisser éclater au grand jour les sentiments qu’elle éprouve pour sa fille. Telle une revanche. Comme si sa véritable fierté était de pouvoir offrir cet amour qui, un jour, lui a tant manqué.

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Laurence PARIS

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