Afida Turner : “On me critique mais personne n’est capable de faire ce que je fais !”

France Dimanche
-Afida Turner (collection personnelle)

L'incroyable Afida Turner revient sur le devant de la scène, là où personne ne l'attendait, avec une pièce qui se jouera au théâtre de Trévise à partir du 17 janvier.

Afida Turner est de retour en France. La pétillante diva s’apprête à monter sur scène dans Requiem pour une conne, pour une pièce aussi décapante que touchante. Elle y incarnera le rôle d’une star des années 90 sur le déclin, qui se bat pour exister entre trahison et désillusion. Un rôle qui colle étrangement à la peau d’Afida... 

France Dimanche : Afida, en France personne ne s'attendait à vous voir sur scène. Comment appréhendez-vous cette première expérience ? 

Afida Turner : Je n’appréhende rien du tout. Je crois que ce sont ceux qui me critique qui appréhendent de me voir. Ici, les gens vous mettent dans des cases. Personne n’a eu le courage de me donner ma chance.  

FD : Vous avez fait le Cours Florent, vous revenez à vos premiers amours finalement ? 

AT : Exactement, j’ai fait le Cours Florent de mes 19 à mes 21 ans et en même temps, je faisais quelques cachets pour Canal +, notamment dans la série culte «H». J’ai toujours aimé le cinéma mais c’est surtout le contact avec le public que j’adore, que ce soit au travers du cinéma ou de la musique. Je ne me suis pas inventé un métier. Même si le public m’a connu au travers d’une émission très populaire, j’avais un métier à la base. 

FD : Votre personnage dans la pièce vit une trahison. Vous qui avez été très exposée médiatiquement, avez-vous vécu la même expérience ? 

AT : Oui, ce rôle me colle à la peau. C’est un métier de requins de toute façon. Il n’y a que des promesses, on vous utilise un maximum et lorsque vous avez besoin d’une faveur, il n’y a plus personne. C’est malheureusement un milieu très très faux. Heureusement, il y a encore quelques gens bien, j’en ai rencontré mais on peut les compter sur les doigts d’une main. 

FD : Cette star a une vie privée chaotique, qu’en est-il de la vôtre ? 

AT : Dans ma jeunesse, j’ai eu beaucoup d’amours et de désillusions. Des personnes qui ont profité de ma générosité et de mon honnêteté. Je n’ai jamais été une marie-couche-toi-là, mais j’ai fait confiance à des hommes qui ont abusé de moi sexuellement, mentalement et physiquement. 

FD : Et avec votre mari Ronnie Turner, comment ça se passe ? 

AT : On est marié depuis 2007. Contrairement à ce que certains connards ont pu dire et écrire, je suis toujours marié et je m’appelle toujours Turner !  

FD: Tina Turner votre belle-mère, elle est comment dans la vie privée ? 

AT : Je dirais qu’elle est comme moi en pire. Afida avec un budget illimité, vous imaginez ? (Elle éclate de rire, ndlr). On nous dit qu'on a beaucoup de similitudes au niveau du caractère mais Tina c’est une rock star, ce n’est pas une belle-mère. Mais je l'aime beaucoup. Je crois qu’il n’y avait que moi qui pouvais être sa belle-fille. Je crois que j’ai été choisie. Je ne suis pas une belle-fille normale pour une belle-mère normale.  

FD: Afida Turner, elle rêvait de quoi dans les années 90 ? 

AT : Je suis partie de la DASS à 17 ans, j’ai pris un aller simple de Lille pour la gare du Nord à Paris. Je dormais dans un hôtel pourri de la gare de Saint-Denis et j’ai pris un travail pour me payer le Cours Florent. Je voulais juste sortir un disque, je n’avais pas imaginé la vie que j’ai aujourd’hui. J’écrivais des textes, ceux qu’on retrouve dans les trois albums que j’ai sortis. Je crois que j’écrivais pour noyer ma peine lorsque j’étais jeune.  

FD : Que dites-vous aux mauvaises langues qui vous ont dénigré à longueur de temps ?

AF : J’ai tourné des clips, j’ai fait trois albums, j’ai bossé pour Canal +, ils ne savent rien de tout ça. Même si j’ai passé trois semaines dans une émission pour sortir un clip, il est où le problème ? Le problème, c’est que quand on vient d’un milieu défavorisé et qu’on est métisse, on ne vous facilite pas la tâche, on vous met dans des cases. Comment vous expliquez qu’après vingt deux ans de carrière, je remplisse encore des salles de concert sans maison de disque ? Je n’ai rien à prouver, je veux juste faire mon métier et jusqu'à présent, ca marche.  

FD : Vous avez tout de même un sacré destin ! 

AT : On ne m’a rien donné, j’ai tout fait toute seule jusqu’ici. Déjà j’étais orpheline et ensuite ni la télé, ni les maisons de disques ne m’ont soutenue. Mais j’ai la chance d’avoir Dieu à mes côtés et il a fait des miracles. Dieu et 4 ou 5 anges gardiens. 

FD : Vous êtes passée par des choses très difficiles dans votre vie mais aussi par des jours heureux. À 45 ans, vous vous sentez comment dans votre peau ? 

AT : Moi je suis au top de mon "game" ! Je ne connais personne comme moi ! Je suis "la best" dans ma catégorie. I love my life, i love me, i love me very much ! J’ai eu des moments très très durs mais je vis aussi des moments magiques. Le seul problème, c’est le "up and down", un jour vous êtes au Ritz, le lendemain à l’Ibis, mais ça c’est comme ça, quand vous n’êtes pas la “fille de"... 

Requiem pour une conne, à partir du 17 janvier 2022. Théâtre Trévise, 14 rue de Trévise, 75009 Paris. www.theatre-trevise.com / Born An Angel - Afida Turner

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Andréa Meyer

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