Alexandre Devoise : “Sa mort a été d’une violence inouïe !”

France Dimanche
Alexandre Devoise : “Sa mort a été d’une violence inouïe !”

L’animateur du “Téléshopping” Alexandre Devoise revient pour nous sur le suicide de son complice Philippe Vecchi.

C’est à l’occasion de Glisse en cœur, cette belle aventure caritative qui allie ski et concerts au profit des enfants malades, que nous avons rencontré l’animateur du Téléshopping (TF1) qui, depuis les pistes immaculées du Grand-Bornand (Haute-Savoie), s’est confié, entre autres, sur la tragique disparition de celui qui fut longtemps son compère, Philippe Vecchi.

France Dimanche : Glisse en cœur est un événement que vous connaissez bien ?

Alexandre Devise : Oui, c’est ma ­cinquième participation, et je suis, une fois de plus, très heureux d’être là ! J’aime la montagne et je viens dans cette région depuis de nombreuses années. C’est donc tout naturellement que je me suis laissé séduire par cette aventure à la fois familiale et conviviale. Et surtout, chaque occurrence permet de mettre en lumière une nouvelle association qui œuvre pour les enfants malades et de lui venir en aide. Mais tout ça sans pleurnicher, avec du soleil, du ski, des équipes rock’n’roll, des concerts... Le tout s’étend sur tout un grand week-end, au service d’une bonne cause et dans une ambiance de folie ! Et ça prend de l’ampleur. Lors de la première édition, en 2008, pour l’association Grégory Lemarchal, je me souviens qu’on avait atteint environ 30 000 € de dons. Aujourd’hui, pour TFA [une structure qui s’efforce de procurer un indispensable répit aux familles des jeunes malades, ndlr], on a dépassé les 400 000 € !

FD : Sinon, vous êtes toujours aux commandes du Téléshopping ?

AD : Oui, ça fait quatre ans maintenant, et j’y prends toujours autant de plaisir. Je n’ai pas tout à fait atteint mon but, car j’aimerais renouveler encore un peu le genre, en tout cas continuer ce qu’on a commencé il y a quelques mois, à savoir emmener les équipes en extérieur, sur les marchés, dans les campings, à la rencontre des gens... Tout ça m’excite beaucoup ! Avec, vous vous en doutez bien, la contrainte de vendre des produits. Je suis quand même là pour ça... Et je m’amuse énormément !

FD : Croyez-vous à tous les articles que vous présentez ?

AD : Obligé ! Si on n’y croit pas, on ne peut pas les présenter. On fait des réunions de référencement en amont, lors desquelles différents articles sont mis en avant, et on est une quarantaine à voter à main levée. Logiquement, au mois de janvier, on ne propose pas un tuyau d’arrosage, et en juin, un appareil à raclette. Et on ne veut pas conseiller de produits à la c... Tous sont testés à la maison, y compris par moi. Si on propose un aspirateur, par exemple, il a intérêt à tout bien aspirer. Sinon, Marie-Ange [Nardi, son binôme, ndlr] présente plutôt les produits pour la minceur, les crèmes de beauté ou les ­soutiens-gorge. Quant à moi, je vais davantage m’occuper des articles auto ou bricolage. Mais tout se fait très naturellement.

FD : Passe-t-on facilement de Nulle part ailleurs (Canal +) au Téléshopping ?

AD : Sans problème ! Quand on m’a proposé le Téléshopping, je n’ai dit ni oui ni non, et lorsque j’ai présenté un premier produit en test, ça m’a éclaté. En plus, j’ai aussi la chance d’intervenir aussi sur l’artistique, ce qui me plaît beaucoup. Je ne sais pas si je le ferai encore dix ans, mais c’est une très belle expérience. En vingt-six ans de carrière, je suis passé de Mister Pub – un personnage qui sautait dans tous les sens – à Nulle part ailleurs, et de fil en aiguille par Le journal du hard et, aujourd’hui, le Téléshopping... J’aime toucher à tout !

FD : Vos potes ont quand même bien dû se moquer un peu de ?

AD : Bien sûr, au début ils étaient morts de rire de me voir là-dedans ; et maintenant ils m’appellent tous pour me demander : « Dis-moi, tu peux m’en dire plus sur ce truc ? Ça a l’air vachement bien ! »

FD : Qu’avez-vous ressenti en apprenant le décès de votre ancien acolyte sur Nulle part ailleurs, Philippe Vecchi ?

AD : Un choc d’une violence inouïe [l’animateur s’est suicidé le 24 octobre 2017, ndlr]. On était toujours restés en contact, je l’avais même eu en ligne quelques jours avant. Philippe était quelqu’un de très fragile et l’issue est malheureusement terrible. Après le succès fulgurant qu’on a connu sur la chaîne – assez exceptionnelle à l’époque – qu’était Canal, Philippe a eu bien du mal à rebondir. Moi, je n’avais jamais rencontré une télé comme celle-ci avant, et je ne pense pas revivre un jour un truc pareil. Tous les deux, on a toujours été comme cul et chemise, vivant douze ans de notre vie ensemble, un peu comme un couple. On bossait ensemble, on partait en week-end et en vacances ensemble, on était plus que des potes. Pour tout vous dire, je pressentais depuis très longtemps un drame, et en même temps, quand ça arrive, on ne s’y attend jamais. C’est super triste.

FD : Aviez-vous toujours voulu travailler dans les médias ?

AD : Non. De 4 à 17 ans j’ai fait du judo, et parallèlement j’étais fan de radio. Ado, mon père m’avait d’ailleurs dégoté une table de mixage avec deux platines sur laquelle je m’entraînais dans ma chambre à faire l’animateur, et même le DJ. Et puis un jour, la question s’est posée : judo ou radio ? Certes, je n’étais pas Teddy Riner, mais je commençais à avoir un bon petit niveau. Pourtant, j’ai abandonné et choisi la radio. Un choix difficile, que je n’ai cependant jamais regretté. J’ai ensuite démarché les stations, décroché un stage de standardiste, rencontré Arthur sur Fun Radio, puis Jean-Luc Delarue, et j’ai appris ce métier sur le tas. Ensuite, la télé est arrivée, que j’apprécie aussi beaucoup. Mais si vous me demandiez de choisir entre télé et radio, j’opterais pour la radio [il anime Le grand réveil sur M Radio, chaque matin de 6 h à 9 h, ndlr]. Ça m’éclate plus !

Caroline BERGER

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