Audrey de The Voice :  “Je veux offrir du bonheur !”

France Dimanche
Audrey de The Voice :  “Je veux offrir du bonheur !”

Cette chanteuse de bar qui participe à The Voice, Audrey, est une vraie  diva de la soul.

Cette exubérante éducatrice pour jeunes enfants Audrey chante avec ses tripes. Avec des modèles tels qu’Aretha Franklin ou Ella Fitzgerald, il ne pouvait guère en être autrement. Pourtant, au départ, rien ne prédestinait cette fille de pilote de ligne, née sur l’île de La Réunion il y a trente-trois ans, à partir sur les traces de ces reines de la soul, sinon une envie farouche de communier avec le public qu’elle ensorcelle désormais au gré des festivals de jazz.

Les coachs de The Voice (sur TF1, le samedi à 20 h 55) vont-ils, eux aussi, succomber à sa voix fascinante ?

->Voir aussi - Lily Berry (The Voice) : "Ma passion, c'était le sport !"

France Dimanche (F.D.) : Quand avez-vous compris que chanter deviendrait la passion de votre vie ?

Audrey (A.) : À 10 ans, j’ai eu une surprenante révélation en voyant le film The Blues Brothers. J’y découvrais tous les grands noms de la musique afro-américaine : Ray Charles, James Brown, Aretha Franklin. C’était un choc. D’autant que mes parents n’étaient pas du tout intéressés par tout ça, et encore moins par le jazz. J’avais bien remarqué qu’à l’école, lorsque je chantais pendant les cours de musique, je faisais mon petit effet. Et très vite, j’ai compris que j’avais une voix. Mais je fredonnais seule dans mon coin, ça s’arrêtait là...

F.D. : Comment avez-vous démarré ?

A. : Quand j’ai quitté le nid familial pour voler de mes propres ailes, j’ai débarqué à Poitiers pour y suivre une formation d’éducatrice sociale. Le soir, j’allais dans les bars pour écouter toutes sortes de groupes. J’avais envie, moi aussi, de mettre le feu à une salle. Un soir, j’ai demandé, au culot, à des musiciens si je pouvais me joindre à eux le temps d’une chanson. Ils ont accepté et je me suis mise à entonner un standard de Ray Charles. Je réalisais enfin mon rêve. Les gens dans l’assistance semblaient apprécier puisqu’ils se sont mis à danser sur les tables et les chaises ! C’était il y a dix ans, et depuis, je n’ai plus quitté ces fameux musiciens.

->Voir aussi - Quiz The Voice : Connaissez-vous bien l'émission ?

F.D. : Votre groupe, Audrey et les faces B, sillonne toujours les bars et les festivals de l’Hexagone...

A. : Oui, depuis le soir béni de notre rencontre, on n’arrête pas. J’ai tout appris à leurs côtés. Je leur dois beaucoup, moi qui n’ai jamais pris de cours de chant. J’ai tout découvert sur le tas. C’est la meilleure des écoles. Le bouche-à-oreille aidant, on se produit devant de plus en plus de monde, jusqu’à faire dernièrement la première partie de Sanseverino, un artiste français que j’adore. Je l’ai vécu comme une consécration.

F.D. : Oui, mais c’est seule que vous tentez votre chance à The Voice...

A. : C’est vrai, et ça me fait très peur. Je suis tellement habituée à ce que mes musiciens soient derrière moi pour me soutenir. Mais je suis très déterminée. J’ai bien l’intention de tout donner. J’ai envie de me tester, de me pousser dans mes retranchements, de bousculer mes habitudes. Les garçons ne m’en veulent pas, au contraire. Ce sont eux qui m’ont convaincue d’y participer. Moi, même si j’aime beaucoup Zazie et Mika, deux artistes que j’admire pour leur créativité, j’étais plutôt réticente.

F.D. : Qu’attendez-vous de l’émission ?

A. : De nouvelles dates de concert, tout simplement ! En dehors de la musique, je travaille dans une crèche en tant qu’éducatrice auprès d’enfants de moins de 3 ans. Tout cela me passionne, bien sûr, mais j’aimerais vivre totalement du chant, la grande aventure de ma vie. Avec le groupe, on a réussi à sortir quelques albums auto produits. Grâce à The Voice, j’espère ­passer à la vitesse supérieure. Et puis, j’ai tant de bonheur à offrir...

F.D. : Vous cultivez une allure excentrique, avec des robes à fleurs très colorées et l’éventail qui ne vous quitte jamais sur scène.

A. : Cet éventail, c’est ma marque de fabrique. Sans lui, je suis perdue. Au départ, quand j’ai commencé à chanter dans les bars, on pouvait encore y fumer, et je m’en servais pour m’éventer. C’est devenu un jeu. Cet accessoire me sert à suivre le rythme, à prendre des poses. Mes amis m’en ramènent des quatre coins du monde. J’en possède toute une collection...

Sophie Marion

En vidéo