Aurélie Cabrel : "Je suis devenue celle que je rêvais d'être"

France Dimanche
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Pour patienter jusqu'à Noël, l'aînée des trois filles de Francis Cabrel nous offre un merveilleux conte de l'avent qui plaira aux petits comme aux grands…

Fille du chanteur de Petite Marie et Je l'aime à mourir, la pétillante jeune femme de 35 ans a sans conteste hérité de la fibre artistique de son célèbre papa. Passionnée et touche-à-tout, cette artiste se révèle avec brio dans bien des domaines. Et aujourd'hui, ce sont ses talents d'autrice pour bambins qui sont mis en avant avec L'Effet Noël, un merveilleux conte de l'Avent à lire chaque soir avant le jour J. Après l'incroyable succès de son premier opus Zélie la pirate, qui est toujours disponible, Aurélie continue pour notre plus grand plaisir de faire briller nos yeux d'enfant.

France Dimanche : Comment est née l'idée de ce très bel ouvrage ?

Aurélie Cabrel : L'an dernier, avec ma société Baboo Music, on avait déjà sorti le conte musical pour enfants, Zélie la pirate. J'avais adoré m'évader dans cet univers jeunesse tellement magique. Et plus encore depuis que je suis maman de deux enfants de 6 et 3 ans (Mona et Raphaël). J'ai du coup appelé ma meilleure amie, Fanny Dupin, et on s'est lancées dans l'aventure toutes les deux.

FD : Devenir maman vous a rendue plus sensible à ce monde de l'enfance ?

AC : Oui, ça a été une révélation ! Très portée sur l'art depuis longtemps, je me suis toujours attachée à lire de jolis livres à mes enfants. J'adore ces moments de lecture, comme l'histoire du soir par exemple. Chez nous, c'est une vraie tradition. J'ai toujours été attirée par l'univers enfantin, mais devenir maman a développé plus encore cette hypersensibilité. Et puis écrire pour les enfants est tellement plus simple. Si, pour les adultes, plein de barrières viennent se mettre en travers de la création, pour les plus jeunes, à part celle de notre imaginaire, il n'y a aucune limite. On peut tout se permettre. Ce qui offre à la grande enfant que je suis toujours de pouvoir rêver follement.

FD : À quel moment avez-vous « contracté » cette fibre artistique ?

AC : Avec mon père, bien sûr, j'ai baigné dans la musique. À la maison, il y avait toujours une guitare qui traînait, un piano, et lui, très grand bosseur, répétait sans cesse. Il y avait donc toujours de la musique en bruit de fond. Et puis, à l'époque déjà, dans le Sud-Ouest, on vivait tous ensemble chez ma grand-mère, chez qui il y avait une très grande cheminée... Ma première scène où je soûlais tout le monde avec mes spectacles. Car petite, j'adorais me déguiser, parler, chanter, danser... Donc oui, je suis née avec cette fibre, qui n'a ensuite fait que grandir en moi. Et en hyperactive de la création, je suis devenue une vraie touche-à-tout.

FD : Oui, vous chantez, écrivez, dessinez, produisez... et avez même ouvert un restaurant, Le Square ?

AC : En effet, j'ai rouvert un hôtel-restaurant appartenant à ma famille, qui était malheureusement fermé depuis pas mal de temps. Mon petit village d'Astaffort, où l'on vit d'ailleurs toujours les uns près des autres, avait grand besoin que cet établissement renaisse avec sa façade illuminée... J'en avais tellement marre de voir cet endroit abandonné que j'ai décidé de me lancer ce défi. Et quel défi dans ce contexte !

FD : Vous n'avez jamais eu envie de quitter votre Sud-Ouest natal ?

AC : Si, j'ai fait plein de choses, j'ai eu plusieurs vies, un peu partout d'ailleurs... J'ai managé des groupes de musique, je suis beaucoup partie sur les routes, etc. Mais lorsqu'avec mon mari [le musicien Esthen Dehut, ndlr], on a décidé d'avoir des enfants, j'ai eu comme un appel, ce qui doit faire partie de mon ADN, de retour à la maison. Et comme je suis très famille et adore quand on vit les uns avec les autres, voilà... J'aime cette idée de faire quelques pas et d'arriver dans la cuisine de mes parents ou de voir mes sœurs, croiser mes oncles et tantes dans les vignes... C'est notre côté italien.

FD : Comment vous êtes-vous construite à l'ombre, ou plutôt dans la lumière de ce papa que l'on connaît tous ?

AC : De manière la plus normale qui soit. Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir une vie différente des autres. Mes parents m'ont très bien éduquée, avec de bonnes valeurs humaines et de travail. Dans la famille, on est tous de gros bosseurs, et c'est aussi ce que j'inculque à mes enfants. J'aime les personnes méritantes, donc j'essaie d'en être une.

FD : Il est vrai que vous êtes passionnée de pyjama et de thé au coin du feu ?

AC : Tout à fait. Je n'ai pas du tout le côté paillettes. Quand je quitte mon bureau, je suis très heureuse de rentrer à la maison, m'allumer un feu, enfiler de grosses chaussettes, mon pyjama, et savourer un petit thé. Ça me fait rire d'entendre tous ces gens se plaindre de l'hiver qui arrive, alors que moi je m'en délecte ! Et comme je suis très à l'eau de rose, je regarde tous les téléfilms de Noël, c'est le grand bonheur !

FD : Quelles rapports entretenez-vous avec votre papa ?

AC : Des relations complètement normales, avec du respect mutuel et de nombreuses passions en commun. Beaucoup de timidité et de pudeur aussi. Rien d'incroyable finalement, juste une jolie relation père-fille. J'ai des parents passionnés, qui aiment la vie, et c'est très chouette de partager tout ça avec eux.

FD : Envisagez-vous aussi de rechanter ?

AC : Pour l'instant, non. Là, je suis vraiment dans l'écriture, et puis, comme tout le monde je pense, ces deux années m'ont un peu mise à genoux. Étant encore en état de choc, je ne saurais pas quoi dire. Cette pandémie sans fin ne me donne pour le moment pas très envie d'écrire des choses pour les adultes. Je préfère m'évader et courir très très loin dans l'imaginaire enfantin.

FD : Comment vous rêviez-vous petite fille ?

AC : En Mary Poppins ! Comme elle, je rêvais d'avoir un grand sac duquel je pouvais faire sortir tout ce que je voulais. Et je crois bien que le sac de Mary Poppins est un peu ma vie à l'heure actuelle. Je suis une jeune femme qui a les deux pieds sûr terre et fait tout ce qu'elle aime, se donne les moyens, aime prendre des risques, les étudie plus ou moins, s'éclate dans sa vie de famille... Bref, oui je pense être devenue celle que je rêvais d'être !

Infos : retrouvez les ouvrages d'Aurélie à la Fnac, en librairie ou sur www. leffetnoel.com et www.zelielapirate.com

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Caroline BERGER

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