Chantal Goya : Elle nous raconte ses plus beaux souvenirs !

France Dimanche
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Pour le bonheur des petits et des grands, Chantal Goya revient avec un “Soulier qui vole” ciré à neuf par Jean-Jacques Debout. L’occasion de se confier.

Si les petits fans de Marie-Rose ont bien grandi et sont devenus parents, Le soulier qui vole, lui, n’a pas pris une ride. Quarante ans après sa création par Jean-Jacques Debout, il s’apprête de nouveau à nous faire rêver sur la scène du Palais des congrès de Paris, ces 5 et 6 octobre, puis en tournée dans tous les Zéniths de France jusqu’à la fin 2020. Avec, le 25 novembre prochain, la sortie du DVD de ce spectacle mythique. Et la première surprise est bien sûr Chantal Goya : « Je n’aurais jamais imaginé que mon Soulier volerait toujours en 2019-2020 dans le ciel de vos souvenirs. » À cette occasion, elle revient sur quatre décennies d’amitiés inoubliables.
 

SAMMY DAVIS JR

« La première fois que Sammy [artiste américain aux multiples talents de chanteur, danseur, acteur, imitateur, musicien, ndlr] est venu dîner à la maison, il m’a demandé de lui chanter Pandi-Panda. Il adorait cette chanson, à tel point que le jour où il m’avait invitée à un gala de l’Unicef, il m’a fait la surprise de la chanter. Il fallait le voir, entouré de son grand orchestre arrivé des États-Unis, passer de New York, New York à Pandi-Panda. J’étais fière et c’était un joli pied de nez à tous ceux qui, à l’époque, se fichaient un peu de moi. »
 

SERGE GAINSBOURG

« Serge était un très bon copain qu’on raccompagnait chez lui, rue de Verneuil, car il était souvent pompette. Mais évidemment, il débarquait toujours à a maison avec son “102 !", à savoir ses deux bouteilles de Pastis 51 sous le bras. Ensemble, on a aussi joué dans une adaptation des Dossiers de l’agence O de Georges Simenon. À l’époque, j’étais toute jeune, à peine fiancée à Jean-Jacques, et lorsqu’il me raccompagnait, il essayait de me prendre par le cou. Mais, je lui lançais : “Ça ne va pas ! Tu ne vas quand même pas me tenir comme ça, je suis déjà mariée !" Ce à quoi il répondait : “C’est bien la première fois que je prends un râteau." Avant d’ajouter à Jean-Jacques : “Tu as vraiment épousé une bonne sœur !" »

MICHEL SERRAULT ET JEAN POIRET

« Michel Serrault m’aimait beaucoup. On avait tourné ensemble Les gaspards de Pierre Tchernia, en 1974, où il s’était montré très paternaliste et affectueux. Avec son complice de La cage aux folles, ils adoraient venir à mes spectacles, comme des gosses ! Et je peux vous dire que lorsqu’ils étaient là, le show était autant sur scène que dans la salle. »
 

JEAN-CLAUDE BRIALY

« Jean-Claude était un grand ami de Jean-Jacques, on le voyait beaucoup. Il faisait partie de notre bande de copains dont énormément sont aujourd’hui disparus. Quand je regarde ces photos, je me dis qu’ils sont tous partis et ça me rend triste. »

BARBARA

« Cette grande dame me disait : “Dans trente ans, ton public sera toujours là, et toi, tu seras une institution." Je n’en croyais évidemment pas un mot, et pourtant... Mais elle voyait tout, c’était un grand médium. Et lorsqu’elle venait me voir en spectacle, elle invitait tout son village à l’accompagner, elle payait tout. Elle avait le cœur sur la main. »
 

BRIGITTE BARDOT

« Brigitte a toujours été bienveillante envers moi. À mes débuts, elle m’avait d’ailleurs prévenue que ce serait difficile. “Reste celle que tu es, avec ton éducation et tes valeurs !" m’avait-elle conseillée. Et aussi, elle m’avait invitée à mettre de l’argent de côté, au cas où, pour la suite... Là, je ne l’ai pas écoutée, j’aurais peut-être mieux fait. On est aujourd’hui encore très amies et on s’appelle souvent. »

LOUIS DE FUNÈS

« Louis est venu me voir au Palais des congrès avec sa petite-fille. J’ai alors prévenu tous les enfants de sa présence, les invitant à crier : “Louis de Funès, on t’aime !" Lorsque l’un d’eux a lancé : “Fais-nous des grimaces !" “Elles sont dans le placard !", a-t-il bougonné. Ensemble, on avait aussi un beau projet. C’est lui qui avait imaginé un dessin animé où il aurait été ma bonne conscience. Un Jiminy Cricket qui, assis sur mon épaule, m’aurait dit : “Fais pas si, fais comme ça..." Malheureusement, il est parti trop tôt. »
 

MARITIE ET GILBERT CARPENTIER

« Un jour où Brigitte Bardot leur avait fait faux bond sur une de leurs émissions, Maritie et Gilbert ont demandé à Jean-Jacques de les dépanner. C’est ainsi qu’il m’a écrit Adieu les jolis foulards et que je suis montée chanter à Paris avec tous les gosses de mon village. Suite à ça, plus de 500 000 lettres sont arrivées à TF1, et Maritie de me dire : “Il faut absolument que tu fasses un disque, tout le monde te réclame !" C’est là que tout a commencé. Moi qui voulais être journaliste et surtout pas connue, ça commençait bien ! » [Rire]

L’ABBÉ PIERRE

« Là, c’est notre première rencontre à Europe n °1. Je lui dis : “Bonjour Monsieur l’Abbé !" Mais il ne me répond pas et je le vois qui marmonne dans sa barbe : “Qui c’est, celle-ci ?" Je retente : “ Bonjour Monsieur l’Abbé !"“Mais qui êtes-vous ?", me demande-t-il. “Ben, Chantal Goya". “Oh, formidable ! s’exclame-t-il alors, vous êtes merveilleuse. Venez auprès de moi faire une photo." Et il ne me lâchait plus la main. »
 

REBECCA HAMPTON

« Rebecca, qui joue aujourd’hui dans Plus belle la vie !, a participé, toute jeune, à mon premier Soulier qui vole. Dans le nouveau, la petite fille en vert porte d’ailleurs sa robe de l’époque. Et j’ai promis à Rebecca qu’une fois mon tour de chant terminé, je la lui offrirai. Elle en a pleuré. »
 

DOROTHÉE

« Les gens croyaient qu’on se détestait, alors qu’on s’aimait beaucoup. Cette situation nous amusait énormément et on adorait lancer des paris sur ce que les journalistes allaient bien pourvoir encore inventer. Et au lieu de démentir, on jouait le jeu à fond la caisse. »
 

MIREILLE MATHIEU

« Avec Mireille, on a fait de nombreux duos. Et comme, par rapport à elle qui a un bon coffre, j’ai une toute petite voix, elle prenait soin de toujours chanter un ou deux tons au-dessous. “Sinon, on ne l’entendra plus !", disait-elle avec son accent. »

GÉRARD LENORMAN ET CLAUDE FRANÇOIS

« J’ai eu mon premier Disque d’or lors d’une émission de Michel Drucker, en présence de Claude François, que ça n’amusait pas du tout. Il était très jaloux. Quant à Gérard Lenorman, il habitait tout près de chez nous, à la campagne, et nous avait un jour ramené une chèvre. Mais comme on n’avait pas d’enclos, elle avait mangé un hectare du champ de maïs du voisin. Ainsi, au lieu de faire réparer notre toiture qui fuyait, il fallait dédommager le paysan d’à côté. Bref, on avait fini par la faire rentrer dans le salon, où elle s’asseyait, tranquille, dans le canapé. Du coup, Jean-Jacques l’appelait “la baronne bique" et elle adorait regarder Guy Lux à la télé. »

SYLVIE VARTAN ET JOHNNY HALLYDAY

« Johnny était un ami de toujours, qu’on n’a malheureusement plus vu à partir du moment où il a épousé Læticia. Ce que je regrette, car on a connu de très bons moments ensemble. Avec Sylvie, on était enceintes de nos aînés en même temps, Jean-Paul, étant du 19 juin 1966 et David, du 14 août. Lorsque j’attendais ma fille Clarisse, née en juillet 1968, on habitait rue des Saints-Pères, et je me revois dans les gaz lacrymogènes des événements de mai. Jean-Jacques et Johnny allaient manifester avec les copains et ne manquaient pas une occasion de ramener à la maison tous ceux qui s’étaient ramassé des pavés. Du coup, avec Sylvie, entre pansements et bandages, on jouait les infirmières. Tout en leur disant : “Vous n’allez quand même pas nous ramener toute la rue !" Et Sylvie d’ajouter : “Sinon, Chantal va finir par accoucher dans le salon !" »

CHANTAL, ENFANT

« Quand j’étais petite, ma grand-mère m’emmenait avec elle à la messe où j’adorais faire la quête et lancer tout fort à ceux qui ne donnaient pas grand-chose : “Ben dites donc, pour quelqu’un qui a un château, ce n’est vraiment pas beaucoup !" Je n’ai jamais été gênée par les principes. Quand maman était malade et n’avait pas le courage de nous faire à manger, qu’à cela ne tienne, je montais voir le voisin du dessus pour nous faire inviter, tous les cinq ! Je ne voyais pas le mal. Comme à 12 ans, quand maman me demandait d’aller promener ma petite sœur au square. Ça me barbait tellement que je prenais mes patins à roulettes en cachette, et après avoir confié Béatrice à une gentille dame qui tricotait sur un banc, lui prétextant que j’avais une petite course à faire, je filais faire du patin dans Paris avec mon frère et on revenait trois heures plus tard. Je n’avais peur de rien. »

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Caroline BERGER

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