Charlotte de Turckheim : Bienvenue au gîte !

France Dimanche
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Charlotte De Turckheim a ouvert une maison d'hôtes à Eygalières, et c'est Zaman, son troisième mari, qui se met aux fourneaux pour faire partager ses savoureuses recettes afghanes…

Quand Charlotte de Turckheim ne joue pas la comédie, elle se mue en maîtresse de maison hors pair d'un petit paradis des Alpilles provençales, à Eygalières (Bouches-du-Rhône). « Le plus beau village du monde ! » a-t-elle coutume de préciser.

Ce bonheur tout simple qu'elle partage avec son mari et toute sa tribu, elle avait depuis longtemps envie de le faire connaître aux autres. Il y a six ans lui est venue l'idée d'ouvrir une maison d'hôtes et, depuis, le mas Notre Dame, ne désemplit pas !

Cet immense gîte, composé de cinq suites de prestige et de quatre chambres luxueuses, niché au milieu de deux hectares d'amandiers, de chênes truffiers et d'oliviers, a été pensé par Zaman, son troisième mari venu d'Afghanistan, qui en a imaginé les lignes contemporaines. Ceux qui ont eu la chance d'y séjourner s'en souviennent sans doute encore. Dès l'aube, il n'est pas rare de voir Charlotte « plonger les mains dans la terre » et s'occuper avec amour de son potager, comme elle vient de le raconter au Journal du dimanche, en toute simplicité.

Dans cette Provence rurale où elle a passé toute son enfance, la propriétaire de ce havre de paix est dans son élément. Un retour aux sources qui l'émerveille : « C'est une vraie vie à la campagne avec un grand jardin potager en permaculture. Il est passionnant de voir évoluer des éléments simples et vitaux », affirme-t-elle son tuyau d'arrosage à la main. Pour faire son marché, c'est pratique, elle n'a plus qu'à se baisser avant de filer aux fourneaux ! Dans sa grande cuisine ouverte trône un gigantesque plan de travail autour duquel elle s'affaire dès la matinée pour concocter de la tapenade, une mijotée de fèves, des artichauts à la barigoule, une omelette à l'oseille ou bien un gigot qu'elle enduit d'herbes, de cumin et de coriandre ! À ses côtés, son époux s'active déjà à la préparation de succulents mets afghans qui régaleront leurs hôtes lors de dîners pris à la lueur des bougies, dans le jardin : boulettes de viande, légumes à l'ail, salade de concombre et de tomates rehaussée de menthe et de coriandre fraîches, sans oublier le kabuli palaw, le plat national à base de riz pilaf mélangé à des raisins secs, des carottes et de l'agneau. De vraies délices !

Son mas, très cosy, Charlotte le voulait à son image : plein de vie et de générosité. La décoration est un savant mélange de styles. « L'ensemble du mobilier est plutôt bohème chic et très coloré, avec beaucoup d'objets de mes tournages ! J'ai d'énormes chandeliers récupérés de mon film Les Aristos que le décorateur avait lui-même conservés du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola. J'ai aussi beaucoup d'affiches, celles que m'a offertes mon père des films de Pagnol, d'autres d'une comédienne argentine des années 50 que m'a ramenées ma fille », explique l'actrice de 66 ans dans le magazine C™tŽ maison. La demeure principale, ainsi que ses dépendances où dorment les invités, regorge aussi de meubles provençaux hérités de sa grand-mère qui sont « la mémoire d'une partie de [sa] famille, la branche avignonnaise ». Preuve que cette terre colle aux semelles de tous ceux qui la foulent : son père Arnaud, qui était subitement parti faire le tour du monde en 4 x 4 et en voilier avec la sœur de Gérard Lanvin quand elle avait 13 ans, avait fini par revenir à Eygalières avec sa nouvelle compagne. La mère de Charlotte les avait même accueillis à bras ouverts et les deux femmes étaient devenues, selon Charlotte, les « meilleures amies du monde »

La célèbre gérante du mas Notre Dame a pensé à tout pour permettre à sa clientèle de passage de lâcher prise. Ainsi une masseuse peut venir apaiser les tensions accumulées par la vie citadine. L'après-midi, tout le monde paresse au bord des deux piscines, « une pour les enfants et une pour les sans-enfants ! » précise Charlotte.

À 3, 4 et 6 ans, ses petits-enfants font la joie de cette grand-mère attendrie qui porte un bracelet breloque avec leurs trois prénoms. « Habitués à voir des poissons rectangulaires dans leur assiette, ils découvrent avec étonnement la forme des framboises et des petits pois parfaitement alignés dans leur cosse », s'amuse cette cuisinière hors pair qui aime leur servir les produits de son jardin. Lorsque son clan est au complet, ça fait du monde à table !

Entre ses filles, nées de son union avec Jean-Marc Piaton, celle de son chéri Zaman, ses gendres, leurs bam-bins et Françoise, sa maman de 91 ans, la discussion est logiquement animée. « Nos filles ont entre 19 et 36 ans. Elles m'offrent un éclairage souvent à rebours de mes convictions. On n'est pas forcément d'accord. Mais on finit souvent par faire un pas les unes vers les autres », concède la sexagénaire.

Pour vivre des vacances inoubliables dans un décor idyllique et une ambiance qui n'engendrent pas la mélancolie, on pose ses valises au mas Notre Dame à Eygalières. Dépaysement et bonne humeur assurés !

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Valérie EDMOND

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