Didier Barbelivien : Souvenirs, souvenirs…

France Dimanche
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Dans un réjouissant recueil, Didier Barbelivien, l’homme aux 2 000 chansons évoque ses plus belles rencontres. Grands Moments et répliques qui tuent !

Il a écrit pour lui, mais surtout pour les autres, de Johnny à Patricia Kaas, en passant par Gilbert Bécaud, Julien Clerc ou Claude François. À 65 ans, dont cinquante de carrière, ce surdoué du refrain efficace vient de publier chez Albin Michel Pleure pas nostalgie, florilège de moments cocasses, cruels ou tendres vécus dans l’intimité des stars. Extraits choisis...

Charles AZNAVOUR

Didier, qui fait ses débuts sur scène, confie un jour à son aîné qu’avant chaque lever de rideau il est terrifié à l’idée d’oublier les paroles de sa première chanson. « Si tu as tellement peur de la première, commence par la deuxième, ça va rouler tout seul », lui suggère Aznavour. Conseil qui s’est révélé très efficace ! 

Alors que l’interprète de La bohème se balade dans une ville de province, une dame lui demande timidement un autographe. « Ça ne vous dérange pas, au moins, parce que vous êtes là avec vos amis, mais c’est si rare de vous croiser. » Réponse d’Aznavour : « Vous savez, madame, avec tout le mal que je me suis donné pour devenir célèbre, j’aurais mauvaise grâce à vous refuser un autographe ! »

Gilbert BÉCAUD

Sur le point d’assister à un concert de l’homme à la cravate à pois, Didier lui confesse que c’est la première fois qu’il le voit sur scène. Bécaud s’en étonne : « Ça alors, tu dois bien être le seul dans la profession, mais c’est pas grave, ce soir tu vas voir un truc extraordinaire : un type entrer en scène complètement à jeun et finir le tour de chant complètement bourré. » 

L’interprète de L’important c’est la rose possédait une ferme dans le Poitou, où il passait ses vacances avec sa femme, Kitty, sa fille Emily et ses animaux de compagnie : une laie prénommée Simone et un loup apprivoisé !

Gérard DEPARDIEU

En cure de thalasso à Quiberon, l’acteur propose à Didier de le rejoindre pour le week-end. Pour le dîner, il a commandé d’énormes plateaux de fruits de mer, mais comme c’est un restaurant diététique, il n’y a pas d’alcool. Dès la première bouchée, Gérard se lève et se dirige vers les cuisines en hurlant : « Y a du vin ici et j’en veux ! Le chef est un alcoolique et tout le monde le sait. » Il revient avec deux bouteilles à la main, un sourire victorieux aux lèvres : « Alors, je vous l’avais pas dit ? »

Lino VENTURA

Barclay a invité plusieurs artistes à dîner, dont Didier et Lino Ventura. Ce dernier arrive avec vingt minutes de retard, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Un camion bloquait une rue. L’acteur est descendu de voiture pour demander au chauffeur de s’activer et lorsqu’il est remonté dans son véhicule, ce dernier l’a traité d’« enc... » L’acteur raconte en être alors redescendu pour lui en coller une. Eddie lui fait remarquer : « Comment peux-tu savoir qu’il t’a insulté puisque tu étais dans la voiture ? » Réponse de Lino : « Comme si je ne savais pas lire sur les lèvres ! »

Claude FRANÇOIS

Cloclo n’aime pas le dernier texte que Didier vient de lui présenter au studio où il est en train d’enregistrer son prochain disque. Il lui ordonne de s’enfermer dans une cabine avec une feuille et un crayon afin d’en retravailler les paroles. Didier s’énerve : il est attendu chez lui et écrira le texte demain. Il se fait alors agonir d’insultes par un Claude François furieux. « Ce type est un dingue. Je vais le griller dans tout le métier. Il me plante la séance où je devais enregistrer sa chanson. Barbelivien, tu es un nul, un inconscient, un pauvre taré, je vais te détruire ! » 

À 2 heures du matin, tandis que Didier est chez lui en train de réécrire la chanson, coup de fil. C’est Claude qui s’excuse de s’être emporté et l’invite à le rejoindre chez lui, boulevard Exelmans. « J’ai une super bouteille d’alcool de poire et si tu veux, je fais chercher un plateau d’huîtres chez Charlot (célèbre resto parisien). Pour moi, ils sont ouverts toute la nuit. »

Jean-Paul BELMONDO

Après avoir écrit les titres des Misérables du XXe siècle, de Lelouch, Didier suggère de faire chanter Belmondo. Le cinéaste approuve, mais doute que Bébel accepte. Didier invite l’acteur à dîner et lui fait part de son idée. Ce dernier refuse, mais, devant l’insistance de son hôte, entame Au clair de la lune. Au bout d’une minute, Didier l’arrête. Jean-Paul, qui chante horriblement faux, lui explique alors : « J’ai usé les oreilles d’un régiment de nurses anglaises, j’ai provoqué des démissions, des dépressions nerveuses, j’ai désespéré tous mes professeurs de musique. » 

En 2003, deux ans après son AVC, Bébel retrouve Didier, qu’il n’avait pas vu depuis un moment. « Tu vois, lui dit-il, à force d’avoir voulu imiter tant de fois Michel Simon, eh bien, je finis par parler comme lui, elle est pas drôle la vie ? »

Johnny HALLYDAY

L’idole des jeunes a convié Didier à une répétition de son prochain spectacle. Ce dernier s’étonne : Johnny n’est pas sur scène, mais à côté de lui dans la salle. « Tu ne répètes jamais tes chansons en entier avec l’orchestre ? » lui demande-t-il à la fin de la session. Le rocker lui répond : « Pourquoi ? Tu répètes souvent avant de faire l’amour, toi ? Moi, je le fais d’instinct. »  

Lors d’un dîner chez Mathilde Seigner, celle-ci demande à chaque invité d’interpréter sa chanson préférée. Johnny choisit Le Gorille, de Georges Brassens, qu’il exécute sans une erreur, lui qui, en concert, a toujours besoin de trois prompteurs. Comme il le confiera à Didier sur le chemin du retour : « Je raconte toujours que j’ai appris à chanter sur les chansons d’Elvis, mais c’est pour tromper l’ennemi. Moi, mon école, c’était Brassens, et Brassens c’est comme la bicyclette, ça s’oublie jamais. »

COLUCHE

Pendant une soirée showbiz à laquelle participe Catherine Deneuve, l’humoriste glisse à Didier : « J’te présente pas Catherine D’occase, que tu connais depuis longtemps, comme nous tous. »

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Lili CHABLIS

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