Elizabeth II : Le roc dans la tempête !

France Dimanche
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Malgré les nombreux tourments qu’elle a traversés en soixante-huit ans de règne, Elizabeth II, qui fête ses 94 printemps ce 21 avril, n’a jamais flanché.

Tandis que partout, sur la planète, les peuples et leurs dirigeants luttent pour en finir avec la crise sanitaire engendrée par la propagation du Covid-19, la reine Elizabeth II, 94 ans ce 21 avril, se montre, comme toujours, digne et forte dans l’adversité... Malgré cette tempête qui, comme partout ailleurs, s’est abattue sur le Royaume-Uni, la souveraine conserve son calme olympien, cette attitude rassurante dont elle a su faire preuve en toute occasion depuis soixante-huit ans à la tête de son pays. Ce sens du devoir chevillé au corps et un flegme en béton, de hautes qualités morales, lui ont valu à juste titre le surnom admiratif de « patronne » !

Et cette « patronne », consciente de l’impact de sa parole sur les Britanniques touchés de plein fouet par ce fléau, a pris la décision de s’adresser à ses sujets, mais aussi, au monde entier, au cours d’une allocution télévisée exceptionnelle. Ce n’est d’ailleurs que la quatrième fois qu’elle s’exprime ainsi depuis son couronnement le 2 juin 1953 – hormis ses traditionnels discours de Noël qu’elle prononce chaque année. Les trois précédentes ont eu lieu en 1991, lors de la première guerre du Golfe, en 1997, à la veille des funérailles de la princesse Diana, et en 2002, après le décès de sa maman.

Le dimanche 5 avril dernier, c’est donc depuis le château de Windsor, où elle est confinée au côté de son époux, Philip, que Lilibeth a délivré son important message. Vêtue d’une robe d’un vert éclatant, couleur de l’espoir, qu’elle n’a évidemment pas choisie par hasard, la monarque aux allures de chatoyante miss Marple, a, durant plus de quatre minutes, regardé ses sujets droit dans les yeux, tout en ouvrant pour eux, par son discours positif et confiant, une fenêtre vers un avenir meilleur... Une prise de parole ferme, déterminée, mais amicale et presque sereine qui a sans nul doute réchauffé le cœur de tous ceux qui, depuis l’arrivée de ce nouveau virus, souffrent dans leur chair, pleurent des proches ou sont, comme elle, séparés de leur famille : « Je souhaite que dans les années à venir, tout le monde puisse se sentir fier de la manière dont nous avons relevé ce défi, a-t-elle déclaré. Et ceux qui nous succéderont diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que les autres, et que les qualités d’autodiscipline, de détermination bienveillante et de camaraderie caractérisent toujours ce pays. » Et la reine d’ajouter : « Nous vaincrons, et cette victoire sera celle de chacun d’entre nous. Alors que nous pourrions avoir à endurer plus encore, nous devrions trouver du réconfort dans le fait que des jours meilleurs viendront : nous retrouverons nos amis ; nous retrouverons nos familles ; nous nous retrouverons de nouveau. »

Cette allocution en dit long sur la force de caractère de cette monarque à la longévité extraordinaire qui continue de s’imposer, malgré son grand âge, comme un véritable roc alors que tout semble s’écrouler autour d’elle ! Une femme au tempérament affirmé qui ne craint rien ni personne, et va même jusqu’à défier cette épidémie, qui emporte sans distinction de rang les personnes les plus fragiles et les plus âgées. Dieu sait pourtant qu’elle aurait toutes les raisons de s’inquiéter pour sa propre vie, mais aussi pour celle de son cher et tendre, qui aura 99 ans le 10 juin prochain !

L’on a en effet appris, le 25 mars dernier, que le fils aîné du couple royal, Charles, âgé de 71 ans, avait été testé positif au Covid-19, et avait contracté la maladie, ne développant fort heureusement que des symptômes bénins. Mis en quarantaine au château de Balmoral, en Écosse, auprès de son épouse, Camilla – testée négative –, le prince héritier a pu poursuivre ses activités de son domicile tout en se remettant de ces quelques jours de fièvre. Mais à peu près au même moment, un employé du palais de Buckingham était également dépisté et s’avérait porteur du virus. Un peu plus tard, à la grande consternation des Britanniques, c’était au tour du premier ministre, Boris Johnson, d’annoncer qu’il était atteint par le coronavirus. Après quelques jours dans un état proche de celui induit par la grippe hivernale, le chef du gouvernement anglais a dû être hospitalisé et placé en soins intensifs ! Mais il serait aujourd’hui guéri.

Puis, le 28 mars dernier, le journal The Sun a révélé qu’un des valets de pied de la souveraine était lui aussi contaminé ! Le domestique, récemment promu, avait notamment pour mission de promener les chiens adorés d’Elizabeth II, de lui présenter ses invités, lui livrer ses repas et son courrier. Une proximité avec la nonagénaire jugée très préoccupante par son entourage. Prudente malgré tout, la reine n’a pas tardé à se retirer à Windsor où ses contacts avec le personnel ont été réduits et les mesures d’hygiène renforcées afin qu’elle et son époux ne risquent pas d’être contaminés...

Tout juste sortie d’une année 2019 épouvantable, la souveraine n’avait pas besoin d’une nouvelle catastrophe... Les brouilles à répétition entre Harry et William et leurs épouses ; les accidents de voiture causés coup sur coup par son cher et tendre qui a dû renoncer à contrecœur à prendre le volant ; le départ définitif pour le Nouveau Monde de Meghan et de son petit-fils avec leur bébé Archie ; les soupçons d’abus sexuels commis par le prince Andrew révélés par la presse ; et le divorce de Peter Phillips, le fils de la princesse Anne... Sans parler de l’entrée en vigueur du Brexit, qui a énormément occupé l’esprit des Britanniques avant de finalement prendre effet le 31 janvier 2020. Cet événement n’a pas manqué de briser le cœur de cette fervente partisane d’une Europe forte et unie. Autant d’épreuves qui auraient pu la plonger dans une profonde dépression !

Elle avait formulé le vœu, dans son allocution traditionnelle de Noël à son peuple, le 25 décembre 2019, que cette nouvelle année se déroule dans le calme et la sérénité, et le moins qu’on puisse c’est que la grande garante de la maison Windsor n’a pas vraiment été exaucée ! Mais devant cette crise, une fois encore, celle qui a pour devise « Never complain, never explain » (Ne jamais se plaindre, ni s’expliquer) reste fidèle à elle-même, magnifiquement... royale !

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Clara MARGAUX

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