Éric Naulleau : "Dick Rivers était un homme très attachant !"

France Dimanche
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Le 24 avril dernier a marqué les deux ans de la disparition du célèbre rockeur niçois. L'occasion pour Eric Naulleau de rendre un bouleversant hommage à son ami de longue date…

Le 24 avril 2019, Hervé Forneri, plus communément appelé Dick Rivers, tirait sa révérence après un combat malheureusement perdu contre le cancer. Deux ans plus tard, celui qui a eu la lourde tâche de prononcer son éloge funèbre lors des obsèques à l'église Saint-Pierre-de-Montmartre ne se remet toujours pas de la disparition de son ami chanteur. Il n'est pas le seul à le regretter et à ne pas l'avoir oublié.

À cette occasion, un DVD regroupant 56 chansons de l'artiste enregistrées à la télévision vient de sortir chez Marianne Mélodie. France 3 rediffusera par ailleurs ce vendredi 23 avril, à 21 h 05, le documentaire La Génération Salut les copains, réalisé par un certain Pascal Forneri, qui n'est autre que le fils de l'ancien leader des Chats sauvages. Pour couronner le tout, c'est au tour de l'acolyte d'Éric Zemmour sur Paris Première, coanimateur de Balance ton post ! (C8), mais aussi auteur de Ruse, son premier roman, sorti en octobre dernier chez Albin Michel, d'avoir gentiment accepté de répondre à nos questions. En hommage à son éternel ami Dick...

France Dimanche : Depuis quand êtes-vous fan de Dick Rivers ?

Éric Naulleau : J'ai toujours bien aimé l'artiste. Il a démarré à peu près à l'époque où je suis né donc ça commence à dater. Musicalement, je me suis toujours reconnu en lui. C'était un des rares à s'être approprié la musique américaine sans tomber dans la caricature. Ses disques étaient d'excellente qualité car il s'entourait de très grands musiciens. Je connais évidemment les tubes de sa première partie de carrière à l'époque yé-yé. Mais je crois que je leur préférais bien plus les chansons un peu plus rock qui ont suivi. Son dernier album, par exemple, est formidable ! Sa qualité de chant en fait quelqu'un de complètement à part des Johnny Hallyday et autre Eddy Mitchell. Dick avait son propre rêve américain qui en faisait, selon moi, le plus authentique de la « bande ». Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi il avait été tenu à ce point à l'écart des autres... C'est un mystère que je n'ai jamais réussi à élucider. Il n'avait pourtant vraiment pas de quoi rougir de la comparaison.

FD : L'écoutez-vous encore régulièrement ?

EN : Oui, bien sûr ! Et surtout ses derniers disques qu'il m'avait lui-même donnés. Je trouve que sa musique vieillit très bien, qu'elle se bonifie. Il avait un niveau d'exigence extrême dans la réalisation de ses chansons. Je pense que la postérité arrivera à écarter un peu l'image caricaturale que certains pouvaient avoir de lui. Bref, réentendre sa voix me procure forcément beaucoup d'émotion. D'ailleurs, j'ai gardé ses messages sur mon répondeur. Il envoyait toujours des messages vocaux à ses proches pour leur souhaiter la bonne année... plusieurs jours avant le réveillon ! On en rigolait beaucoup entre nous. Je ne peux me résoudre à supprimer ces messages. Pour la petite anecdote, j'ai gardé le contact avec Babette [sa dernière compagne, ndlr], et comme elle a conservé le numéro de Dick, à chaque fois qu'elle me passe un coup de fil, ça me fait un choc. Sur l'écran de mon téléphone, il me faut toujours quelques secondes pour réaliser que ce n'est pas Dick lui-même qui m'appelle...

FD : Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?

EN : Oui, c'est lui qui a fait une première approche il y a une bonne dizaine d'années. Il m'avait envoyé un message pour me dire qu'il aimait bien regarder On n'est pas couché [l'émission de France 2 animée par Laurent Ruquier, dans laquelle il était chroniqueur aux côtés d'Éric Zemmour, ndlr]. On a donc commencé à correspondre et il m'a finalement invité à dîner chez lui. Je m'en souviens encore, c'était une soirée très agréable. Au-delà de l'artiste, Dick était un homme très attachant. C'était quelqu'un de très curieux, il s'intéressait à beaucoup de choses. Il avait des connaissances assez profondes dans des domaines très divers. On ne se voyait pas toutes les semaines, mais on s'appelait assez souvent pour discuter de tout et de rien.

FD : Lors de ses obsèques, vous avez prononcé son éloge funèbre qui a manifestement marqué les esprits...

EN : J'ai appris que c'était lui qui avait émis le souhait, peu avant sa mort, que je le fasse. Il aurait dit : « S'il y en a un qui a compris qui je suis, c'est bien lui », en parlant de moi. Quel honneur ! C'est donc bien tristement que j'ai accepté d'honorer son vœu. Je me devais de respecter les dernières volontés d'un ami, mon ami...

Philippe CALLEWAERT

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