Et le coeur perforé de Lady Diana s'est arrêté de battre...

France Dimanche
Et le coeur perforé de Lady Diana s'est arrêté de battre...

Paris, 31 août 1997, 4h du matin, le cœur de Lady Diana, perforé par une côté cassée s’arrête de battre... La princesse et Dodi devaient regagner Londres le plus vite possible. Au dernier moment, ils ont choisi de passer la nuit en France. Leur dernière nuit. Revivez l’effroyable enchaînement des faits qui a abouti au tragique accident.

La soirée du 30 août avait bien commencé pour Lady Diana et son ami Dodi Al Fayed. Arrivé dans l'après-midi à Paris, le couple était descendu au Ritz, le célèbre palace, qui appartenait et -appartient toujours- au père milliardaire de Dodi, Mohamed Al Fayed. Une petite escapade dans la Ville lumière, n'était-ce pas une façon romantique de conclure leurs tendres vacances d'été, après les croisières à Saint-Tropez et en Sardaigne ? A l'origine, le couple devait prendre l'avion et rentrer directement à Londres, le 30 août. Mais ils avaient finalement différé leur retour de 24 heures, pour s'accorder une ultime nuit en tête à tête. La princesse de Galles était visiblement heureuse. Ce soir-là au Ritz, Dodi lui avait fait la surprise d'un magnifique dîner dans sa suite privée. Sans aucun doute, cet amour tout neuf la faisait renaître.

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Dimanche 31 août, un peu après minuit. La princesse et son chevalier servant choisissent de passer la nuit dans le splendide hôtel particulier que l'homme d'affaires égyptien possède dans le XVI' arrondissement. Pour échapper aux photographes, ils quittent discrètement le palace de la place Vendôme, par la cour arrière, à bord d'une Mercedes 600 noire.

Soudain, la voiture heurte violemment un pilier du tunnel

Les amoureux s'installent confortablement à l'arrière du véhicule, tandis qu'un garde du corps prend place au côté du chauffeur. En fait, ce dernier n'est autre que le chef de la sécurité du Ritz. Le vrai chauffeur, lui, est au volant de la Range Rover de Dodi. Il sort par l'entrée principale du palace pour attirer l'attention des chasseurs d'images. Hélas, ces précautions ne servent à rien. Les photographes savent dans quelle voiture se trouve le couple.

Dans quelques minutes, ils seront dans la luxueuse demeure de Dodi, où ils pourront enfin savourer la joie d'être ensemble. La Mercedes fonce à vive allure sur le macadam de la rue de Rivoli, traverse la place de la Concorde. La voici sur les quais rive droite, qui s'engouffre dans le tunnel légèrement en courbe de l'Alma, toujours poursuivie par le petit groupe de photographes. Soudain, c'est le drame. La voiture qui roule vraiment très vite, heurte violemment un pilier du tunnel. Le choc la projette brutalement contre le mur opposé. La Mercedes s'immobilise complètement défoncée sur la chaussée. La moitié avant du véhicule n'est plus qu'un tas de ferrailles broyées. Le bloc moteur a reculé d’un mètre !

La police et les premiers secours arrivent sur les lieux, sept minutes seulement après le drame. On tente de réanimer Dodi par un massage cardiaque. En vain. Le malheureux est mort sur le coup, ainsi que le chauffeur. Diana, elle, est prisonnière des tôles froissées. Il faut dix à quinze minutes pour l'en extraire. Elle est très grièvement blessée : elle souffre d'un hémo-thorax (un enfoncement de la cage thoracique), de gros traumatismes du crâne, du bassin et des jambes. Son état est si grave que durant une heure trente les pompiers et les médecins du SAMU doivent se résoudre à essayer de la soigner sur Place.

La moitié avant de la Mercedes n’est plus qu’un tas de ferrailles broyées. Le bloc moteur a reculé d’un mètre !

Une côte cassée a embroché le cœur de Diana

Le professeur Bruno Riou, chef du service réanimation de la Pitié Salpêtrière annonce la mort de Lady Diana. Il est 4h du matin.

Le garde du corps est également très sérieusement touché. Dans la collision, le radiateur de la Mercedes s'est pulvérisé sur ses genoux. C'est dire la violence du choc. Vers 2 h 00, Lady Di, toujours vivante, est transportée en une dizaine de minutes à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, directement au sous-sol, au bloc opératoire. Le professeur Alain Pavie, 47 ans, un chirurgien thoracique disciple du célèbre professeur Cabrol, opère la jeune femme immédiatement.

En ouvrant son thorax, il découvre qu'une côte cassée a embroché le coeur. La veine pulmonaire gauche est atteinte elle-aussi. L'hémorragie est gravissime, à tel point que le coeur de Diana cesse de battre. Pendant deux longues heures, un double massage cardiaque, interne et externe, pratiqué par l'équipe du professeur Bruno Riou, chef du service réanimation, n'y changera rien. Le coeur de la princesse refuse de repartir. Il faut se rendre à l'évidence : il n'y a plus rien à faire pour espérer la sauver. Diana est officiellement déclarée morte à 4 heures du matin, le 31 août. Le garde du corps, lui, est toujours hospitalisé dans un état sérieux.

Jean-Pierre Chevènement a été la première personnalité à se rendre à la Pitié-Salpêtrière. C'est lui qui a annoncé le décès de Diana, présentant « les condoléances de la France à la famille royale, aux familles des victimes et au peuple britannique tout entier. » Le ministre de l'Intérieur a ajouté que la brigade criminelle de la Préfecture de police, habituellement en charge des affaires de terrorisme, était chargée de l'enquête, afin de déterminer les causes exactes du terrible accident. Vers les 9 heures du matin, des centaines de parisiens et des touristes de toutes nationalités ont commencé à affluer vers la Salpétrière, pour rendre un ultime hommage à la défunte. L'émotion, la stupeur, mais aussi parfois la colère se lisaient sur les visages.

En quelques minutes, le quartier, pourtant quadrillé par les forces de police, a été envahi par des reporters du monde entier. Des anonymes, quant à eux, déposent des gerbes de fleurs à l'entrée de l'hôpital. Des gestes reproduits au tunnel du pont de l'Alma, devant le pilier du drame, ainsi qu'à l'ambassade d'Angleterre. Il est 9 h 30 quand Bernadette Chirac, au nom de son mari, vient se recueillir, auprès de la dépouille de la princesse. Dans le même temps, le président Jacques Chirac exprimait sa vive émotion : « Lady Diana était une jeune femme de notre temps, chaleureuse, pleine de vie et de générosité. Sa mort tragique sera profondément ressentie, car elle était une figure familière à chacun. En ces heures terribles, je pense à sa famille et surtout à ses enfants. » Lionel Jospin, qui se trouvait à La Rochelle pour l'université d'été du PS, est revenu en trombe à Paris pour déclarer : « Au nom du gouvernement français, j'adresse mes condoléances à la famille royale, aux autorités britanniques, et surtout aux enfants, aux proches de la famille de Lady Diana. »

William et Harry deviennent en un quart de seconde orphelins

Son homologue anglais, Tony Blair, est lui aussi intervenu sur les ondes pour signifier son désarroi et son chagrin : « Je me sens comme tout le monde dans ce pays, absolument anéanti. Nos pensées, nos prières vont à la famille de la princesse Diana, et en particulier à ses deux fils. Nous sommes maintenant une nation en état de choc, en deuil. »

Elizabeth II et Charles ont appris vers 4 heures l'épouvantable nouvelle, depuis le château de Balmoral, la résidence d'été de Sa Majesté. Buckingham a alors émis un communiqué très court : « La reine et le prince de Galles sont profondément choqués et bouleversés. » L'ex-époux de Diana n'a pas attendu pour réveiller William, âgé alors de 15 ans, et Harry, 12 ans, et leur annoncer la mort de leur mère.

Est-il besoin de décrire la douleur des deux garçons ? Les voilà devenus orphelins du jour au lendemain. Vers 17 heures, le prince Charles est arrivé à Villacoublay par l'avion officiel de la famille royale. Les deux soeurs de Diana, Lady Jane Sellowes et Lady Sarah Mac Corquodale étaient du voyage. Une voiture du corps diplomatique britannique - la Jaguar verte de l'ambassadeur anglais en France, Sir Michael Jay - a conduit l'équipage royal à la Salpêtrière.

A 17 h 40, Charles et ses anciennes belles-soeurs ont été accueillis par le président Jacques chirac, sa femme Bernadette, le secrétaire d'état à la santé Bernard Kouchner, et le ministre des affaires étrangères Hubert Védrine. Une chapelle ardente a été dressée au premier étage de l'hôpital. Un corbillard a transporté le cercueil plombé jusqu'à Villacoublay.

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Mais revenons au samedi 30 août. Dans l'après-midi, Diana avait téléphoné à ses fils chéris pour les avertir qu'elle ne rentrerait à Kensington Palace que le lendemain. Mais surtout qu'ils ne s'inquiètent pas ! Elle serait comme prévu avec eux le lundi 1er septembre pour préparer la rentrée des classes. La seule promesse, hélas, que Lady Di n'aura pas tenue dans sa vie de mère exemplaire...

Emmanuel Ducasse

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