Fabienne Thibeault : "J'ai une relation particulière avec la mort !"

France Dimanche
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La chanteuse québécoise Fabienne Thibeault vient encore de perdre un être cher dans de terribles circonstances…

Le mois dernier, la plus française des Québécoises a été confrontée à un nouveau drame familial. Résiliente face aux diverses épreuves de la vie, elle a une nouvelle fois bien voulu partager avec nous la peine qui l'envahit...

France Dimanche : Après votre maman il y a deux ans, puis le père de votre fille un an plus tard, et quatre autres cousins par la suite, votre famille doit une nouvelle fois faire face au deuil. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

Fabienne Thibeault : Comme quelqu'un qui vient de perdre une personne très chère à son cœur. Mon oncle Laurent était très important pour moi depuis ma tendre enfance. C'était un homme si bon, ça me fend le cœur.

FD : Quels souvenirs gardez-vous de lui ?

FT : Quand j'étais petite, je passais les fêtes de Noël et les étés chez mes grands-parents maternels, dans ma région d'origine, à Charlevoix, au nord de Québec. Ma mère avait onze frères et sœurs, et le dernier de cette fratrie, c'était Laurent, de qui j'étais sans doute le plus proche. Surtout parce qu'il était le benjamin de la famille et que je l'ai par conséquent le plus côtoyé. Il m'emmenait voir les animaux, m'a appris à traire les vaches. Il a toujours été un très bel homme, très gentil et très doux.

FD : Et que lui est-il donc arrivé ?

FT : Le mois dernier, alors qu'il sortait de chez lui, il est tombé dans l'escalier. Il avait beau ne pas avoir de soucis de santé, la chute lui aura été fatale. C'est vraiment trop injuste ce qui lui est arrivé. Il n'avait pas loin de 90 ans, mais était pourtant toujours en très bonne forme. Du côté de ma mère, on a toujours été très sobre. Pas d'alcool, pas de cigarette ! Ils ont tous mené une vie très saine. Lui vivait paisiblement à Québec et passait son temps à s'occuper de sa collection de timbres.

FD : Vous semblez encore très émue en parlant de lui...

FT : Parce qu'il a vraiment ensoleillé mon enfance ! Et puis parce que je constate qu'il ne reste plus beaucoup de monde de ma famille qui était pourtant nombreuse, aussi bien du côté de mon père que du côté de ma mère. Car j'ai aussi perdu cette année tante Jeanne, du côté de mon père. Il ne me reste donc plus que ma tante Rachel. Tous les autres sont partis, ça fait un sacré vide. Sans parler de ma mère, il y a deux ans, ou encore, peu après, de Saüd, le père de ma fille Zoé, mort d'un arrêt cardiaque à 62 ans... Ça me donne des frissons de voir ainsi une génération entière s'éteindre...

FD : On imagine que les circonstances de l'accident doivent être difficiles à accepter...

FT : Exactement ! Si j'avais d'ailleurs un message à faire passer aux lecteurs de France Dimanche, c'est de bien faire attention en prenant les escaliers ! En vieillissant, ça peut devenir extrêmement dangereux. J'ai appris d'un de mes proches que quatre personnes autour de lui sont décédées suite à une chute dans les escaliers. C'est malheureusement un accident assez fréquent. Je hais les escaliers !

FD : Malgré cette terrible épreuve, arrivez-vous à garder le moral ?

FT : J'ai forcément beaucoup de peine après ce qu'il s'est passé, mais mon moral reste assez bon. D'autant que, comme je vous l'ai déjà confié l'an passé [France Dimanche n° 3787, ndlr], j'ai une relation particulière avec la mort. Je suis persuadée qu'on va tous se retrouver dans l'au-delà. C'est toujours très délicat de parler de ça parce qu'on peut me prendre pour une folle. Mais c'est la vérité ! Ma mère défunte m'a bel et bien rendu visite ! Elle m'est apparue sur le plafonnier quelques heures après son décès. À noter que de son vivant, il lui arrivait de sortir de son corps. Elle m'avait déjà raconté certains de ses « voyages ». C'est sans doute grâce à ce don qu'elle a pu venir me dire cet ultime au revoir... Connaissant le rapport que ma mère avait avec mon oncle Laurent, je suis sûre qu'elle l'a accueilli comme il se doit, là où elle est...

FD : Comment vivez-vous ce confinement ?

FT : Hormis le fait que je n'ai pas pu me rendre aux obsèques, parce que les restrictions sanitaires sont encore plus strictes au Québec qu'en France, ça ne se passe pas trop mal. Je le vis même assez bien aux côtés de mon mari, Christian. Et mon projet de conte musical historico-fantaisiste sur le thème du Val-de-Loire avance doucement, mais sûrement. On travaille beaucoup par visioconférence. Mais je suis très sensible au triste sort de la société, à celui de l'ensemble des gens de mon métier, celui des commerçants et des restaurateurs... Voilà ce qui m'inquiète beaucoup aujourd'hui.

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