FAITS DIVERS : Empoisonnée par sa mère !

France Dimanche
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Trois ans après le drame, la maman, accusée dès le début par son mari du meurtre de leur fille, a été écrouée…

La cause du décès d'Enea ne laisse pas de place au doute : overdose médicamenteuse de bêtabloquants. Ci-dessous, l'ex-handballeur international Yannick Reverdy, père d'Enea.

Yannick Reverdy, ancien handballeur international, est un père détruit depuis la mort de sa fille Enea, 18 ans, le 19 novembre 2019. Et très en colère, car, depuis des années, il n'avait cessé d'alerter toutes les juridictions, en disant que les choses finiraient mal pour ses enfants. Mais il est aussi en partie soulagé : son ancienne compagne, la mère d'Enea, a été mise en examen pour empoisonnement, le 20 janvier dernier.

Menaces

Il y a désormais douze ans qu'une photo ne le quitte plus. Celle d'Enea, quand elle avait 8 ans : « Cette lumière dans ses yeux, je ne l'ai plus jamais revue », se souvient-il. Tout bascule en 2009 quand Yannick Reverdy, après avoir mis un terme à sa carrière de sportif de haut niveau, décide de quitter sa compagne Maëlys, mère de leurs deux filles, Enea et Louanne.

“Cette lumière dans ses yeux, je ne l'ai plus jamais revue."

Les raisons lui appartiennent, naturellement, mais on ne peut s'empêcher de se demander si l'ancien handballeur ne perçoit pas déjà chez Maëlys, quelque comportement bizarre... Toujours est-il que celle-ci feint un malaise cardiaque, avant de lui annoncer que plus jamais il ne reverra ses deux filles. Des menaces qui sont mises à exécution. Au mois d'octobre de cette même année, il rentre chez lui. La maison est vide. Posée en évidence sur l'un des derniers meubles que cette mère a laissés, une photo de ses deux filles. Et Yannick Reverdy de confier au Parisien : « Elle avait tout prévu. Une plainte pour violences avec un certificat de complaisance, qui sera infirmé par une contre-expertise médicale, et des dessins inquiétants d'Enea et de sa sœur. En quelques jours, je suis devenu l'homme à abattre. Et dans cette guerre, mes filles, alors âgées de 8 et 6 ans, sont devenues de bons petits soldats qu'on manipule. » D'où la terrible confession de ce père meurtri : « Quand l'assistante sociale leur demande chez quel parent elles veulent vivre, la cadette répond “les deux". Enea la frappe et lui lance : “Tu sais bien que si on va chez papa, maman va se suicider !" » Yannick Reverdy doit alors se contenter de rares droits de visite que Maëlys Daubon fait tout pour rendre impossibles.

“Capable de tout"

“Famille, amis, médecins, juges, personnel des établissements scolaires, tous ont laissé faire Maëlys !"

Le drame s'est déroulé dans cette maison peinte en rose où la mère de famille vivait, entre autres, avec ses deux filles, Enea et Louanne.

De plus en plus suspicieux vis-à-vis de la mère de ses enfants, il tente d'en savoir un peu plus sur son passé, avant de se rendre compte qu'il a partagé la vie d'une parfaite inconnue. Ainsi, prétendait-elle avoir été « consultante ». De cette carrière, il ne retrouve pas la moindre trace. Un précédent compagnon l'aurait quittée parce qu'elle était atteinte de leucémie... Un autre mensonge ! Quant à sa qualité d'ingénieur, son travail au consulat de Norvège et autres missions effectuées pour le compte de... Vladimir Poutine. Rien n'est avéré. Dans la foulée, il découvre que ses comptes en banque ont été pillés et les cartes grises de ses véhicules modifiées, à son insu. Ce qui entraînera la condamnation de Maëlys Daubon pour faux, mais sans que cela n'influe sur le droit de Yannick à voir ses propres filles. En effet, la machine judiciaire est lancée et s'entête à lui attribuer le mauvais rôle. Ce préjugé envers les pères qui privilégie souvent la parole de leur ex-épouse rend sa lutte plus ardue encore.

Plus terrible, il redoute que sa fille aînée, qui commence alors à comprendre qui est véritablement sa mère, ne soit en danger. « L'a-t-elle menacée de tout raconter ? » s'interroge-t-il aujourd'hui. Ce d'autant plus que ses avocats poursuivent leur enquête, mettant au jour « la personnalité toxique de Maëlys Daubon ».

De là à imaginer que celle-ci soit allée jusqu'au meurtre de la chair de sa chair, il n'y avait qu'un pas, vite franchi par le père : « Famille, amis, médecins, juges, personnel des établissements scolaires, tous ont laissé faire Maëlys. Je la savais capable de tout. Mais avec mes avocats, on a crié dans le désert pendant dix ans. La dernière juge que j'ai vue, je lui ai même demandé si la prochaine pièce que je lui amènerai serait le certificat de décès de ma fille... »

Dans une ultime pirouette, la mère aurait prétendu que la perte de cheveux de sa fille était due à une leucémie. La cause de la mort ne laisse pourtant pas de place au doute : overdose médicamenteuse de bétabloquants. Maëlys Daubon a sans doute eu le temps de méditer tout cela depuis janvier et son placement en détention provisoire.

RIXE DE LYON Trois policiers lynchés !

Et aussi

Le 20 juillet, trois policiers en civil intervenaient dans le quartier de la Guillotière à Lyon pour un vol à l'arraché, quand ils ont été pris à partie par la foule.

Bien loin d'applaudir les membres des forces de l'ordre, une dizaine de personnes déchaînées se sont alors jetées sur eux, les obligeant, à force coups de pied et de poing, à se retrancher dans l'entrée d'une supérette, tandis que l'agresseur, lui, prenait la fuite.

Grégory Doucet, maire écologiste de la capitale des Gaules, a déclaré : « Rien ne peut justifier les violences exercées à l'encontre des policiers. » De son côté, Gérard Collomb, son prédécesseur socialiste et ancien ministre de l'Intérieur, ne se prive pas de charger l'actuel édile : « Pour remplacer l'ancien responsable de la sécurité, qui était commissaire de police, la ville vient de recruter le responsable finances d'une ville. » Quant à Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'Intérieur, il assure avoir illico déniché le coupable. Un immigré récidiviste promis à l'expulsion. Pas de chance, l'homme arrêté n'était pas le bon, mais il devrait malgré tout être soumis à la même peine d'expulsion. De quoi faire rire des voyous ayant manifestement compris depuis longtemps qu'entre eux et les policiers, la peur avait changé de camp depuis bien longtemps. NG

NG, Nicolas GAUTHIER

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