Franck De La Personne : “Je téléphone à ma mère plusieurs fois par jour”

Faire rire ou pleurer, mettre son physique de roux enveloppé au service de grands réalisateurs et metteurs en scène, voilà le credo de Franck De La Personne, 51 ans ! Cet acteur n’est jamais rassasié, jamais lassé de passer d’un genre à un autre, pourvu qu’il se sente entouré d’amis. Avec lui, c’est : « Familles, je vous aime ! »

«  Mes parents m’ont eu tard, je les ai toujours considérés comme mes meilleurs amis. Je ne me remets pas de la disparition de mon père, survenue il y a six ans. Je téléphone à ma mère plusieurs fois par jour. Quand je rejoins une équipe de comédiens, j’ai besoin de me sentir comme dans ma famille », nous a déclaré l’acteur rencontré dans le quartier des Tuileries, à Paris.

Au cours de sa vie professionnelle, il a eu besoin d’appartenir à une tribu. Ce merveilleux comédien ne sait en fait pas travailler sans tisser de liens ! Il a été très proche de Jean-Michel Ribes, avec qui il a œuvré dans la série Palace et dont il garde d’excellents souvenirs. Il était aussi l’ami de Roland Topor : « Je m’entendais très bien avec Roland. Il m’a appris à fumer le cigare et surtout à aimer la vie. C’était pour moi un personnage fascinant », nous a-t-il confié.

Parmi les autres membres du clan, Gérard Mordillat et ses fictions pour Arte, comme L’île Atlantique (2005) dans laquelle Franck campe, avec Catherine Jacob, un couple ignoble. Et les deux comédiens Thomas Ngijol et Fabrice Éboué qui lui ont donné le rôle de l’affreux curé de la plantation dans leur Crocodile du Botswanga (2014). Et, enfin, Luc Besson pour la série No Limit (2012-2015) sur TF1, avec lequel il espère bien poursuivre l’aventure : « J’aimerais beaucoup participer à la quatrième saison. Je suis très fier d’avoir été choisi par Luc Besson pour cette série réalisée par Didier Le Pêcheur et Julien Despaux. Ce fut un honneur pour moi. »

Tournée

Comme il se doit, le professeur Grimberg, qu’il incarne dans No Limit, n’a pu s’empêcher d’ajouter à sa déjà nombreuse famille Vincent Elbaz, qui joue son patient, et sur lequel il ne tarit pas d’éloges : « Son personnage touche les gens parce qu’il s’agit d’un surhomme qui montre des fragilités. Mais ce comédien est aussi un homme attachant, qui réalise ses cascades lui-même, ce qui m’impressionne beaucoup. »

En attendant de rempiler pour la prochaine saison, Franck De La Personne est revenu à ses premières amours, le théâtre, après une interruption de sept ans. Il est en tournée avec Le bouffon du président, une pièce hilarante d’Olivier Lejeune dans laquelle il forme un duo impayable avec Michel Guidoni.

« J’aime les gens, j’aime les entendre rire comme des fous quand j’interprète le rôle du bouffon face à un président irrésistible de drôlerie campé par Michel. Je joue de mon physique enveloppé plus facilement aujourd’hui qu’à mes débuts. Il m’a fallu trouver un accord entre ce que je suis intérieurement et le physique que mes parents m’ont légué. Moi, je suis le roux, celui qui est d’abord rejeté par ses camarades de classe. Il m’a fallu me faire accepter, trouver ma place tant au cinéma que sur les planches », nous a-t-il avoué.

Fantaisie

Ces retrouvailles avec la scène ont dû faire plaisir à Michel Bouquet, son « second père professionnel » dont il a été l’élève au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris de 1983 à 1986 ! En effet, à l’époque, ce dernier lui disait qu’il gâchait son talent en faisant de la télévision et des concours d’improvisation !

Cela a néanmoins permis à Franck de se faire recruter en 1992 par Agnès Vincent, responsable des émissions pour la jeunesse sur France 2. Il a ainsi pu coanimer une émission concurrente du Club Dorothée qui s’appelait Sparadra : « J’y incarnais un clown extraterrestre, Ono, qui me permettait de donner libre cours à mon imagination et à ma fantaisie. »

Si jouer a toujours été son seul but dans la vie, ce n’est toutefois pas son unique passion. En effet, le comédien s’intéresse aussi de très près à l’histoire de ses ancêtres. Membre de l’association généalogique de Charente, il a remonté jusqu’à la 99e génération la branche paternelle. Et il entend bien, à présent, s’attaquer à celle de sa mère !

Quand on vous dit que Franck De La Personne est très famille...

Dominique Préhu