Freddie Highmore : Le fabuleux destin d’un enfant de la balle !

France Dimanche
Freddie Highmore : Le fabuleux destin d’un enfant de la  balle !

“Charlie” de la Chocolaterie, c’était lui ! L’Arthur des “Minimoys” aussi. A 26 ans, Freddie Highmore, l’acteur du “Good Doctor” explose les audiences des mardis soir de TF1.

Comme Obélix, Freddie a tété la potion magique tout petit. À savoir : un ticket d’or glissé dans ses langes pour le monde si fermé du cinéma. Né le 14 février 1992 à Londres, il a pour maman Sue Latimer, agent artistique très influent en Grande-Bretagne, une sorte de Dominique Besnehard made in England, avec, excusez du peu, Daniel Radcliffe, le célèbre interprète de Harry Potter, comme principal poulain. Papa Edward, lui, est acteur.

Rien d’étonnant donc qu’à 26 ans à peine, Highmore Jr. soit déjà un vieux routier des studios, avec 24 films et 4 séries à son compteur, ni qu’il collectionne les honneurs décernés par la profession. Pour autant, il ne suffit pas que les fées se penchent sur votre berceau pour durer. Les enfants stars qui survivent à l’adolescence, comme Shirley Temple ou Jodie Foster, sont si rares qu’on les compte sur les doigts d’une main.

Tout petit, Freddie enchaîne les figurations pour des publicités et décroche son premier rôle à 7 ans. Cinq ans plus tard, le métier le consacre déjà dans Neverland. Son interprétation de Peter lui ouvre les portes de la gloire avec un prix de meilleur jeune acteur décerné par la Broadcast Film Critics Association. De plus, cet enfant déluré va faire craquer Kate Winslet et Johnny Depp, avec lesquels il tourne. Au point que Johnny va chaudement le recommander à Tim Burton qui cherche désespérément la perle rare pour interpréter Charlie Bucket dans Charlie et la chocolaterie. Ce premier rôle-titre fait un carton absolu au box-office ! Avec près de 500 millions de dollars de recettes, une étoile est née !

Sa présence magnétique face à la caméra n’échappe pas à non plus à Luc Besson qui jette son dévolu sur lui pour Arthur et les Minimoys : « Quand j’ai vu les rushes de Charlie et la chocolaterie, j’ai immédiatement flashé ! » se souvient le réalisateur.

Mais son succès se poursuit au-delà de l’enfance. À 21 ans, il se résout enfin à troquer son sourire poupin, qui a fait chavirer tous les ados de la planète, pour la grimace du terrifiant Norman Bates. Dans Bates Motel, il prête ses traits au célèbre tueur immortalisé par Anthony Perkins dans Psychose de Hitchcock. Virage sur l’aile réussi, la série fait frissonner tous les publics de 7 à 77 ans durant cinquante épisodes. Pour autant, Freddie ne se laisse pas griser par le succès et obtient par contrat la possibilité de poursuivre ses études entre deux tournages. Inscrit à Cambridge, il en ressort doublement diplômé en espagnol et en arabe. Il explique cette exigence par son obsession de nourrir son imaginaire personnel : « Si vous passez vos plus jeunes années sur des plateaux, sans faire votre propre expérience de la vie, arrive un moment où il devient difficile de s’identifier à un rôle. »

C’est dans la foulée qu’il signe Good Doctor. Une chance inouïe, reconnaît-il : « J’ai lu le scénario trois jours seulement après avoir fini de tourner Bates Motel. » Pour mieux incarner le Dr Shaun Murphy, un chirurgien autiste atteint du syndrome d’Asperger, imaginé par David Shore, le génial créateur de Dr House, Freddie visionne des kilomètres de documentaires sur le comportement et le ressenti des autistes, puis fait engager à plein temps un consultant atteint de ce même syndrome. À l’entendre : « Shaun est quelqu’un de bien qui s’efforce de faire ce qu’il faut pour aider ses patients. C’est très rassurant quand, chaque jour, la télé ne propose que des drames traumatisants. Shaun ne parle pas seulement aux gens qui sont atteints d’autisme, mais à tous ceux qui sont différents ou qui sont victimes de discriminations. »

Les fans de Dr House retrouvent avec délices l’univers de l’hôpital où le franc-parler des hommes en blouse blanche se révèle plus tranchant qu’un bistouri. Mais alors que le Dr House se complaisait dans le cynisme pour se protéger de ses confrères, Dr Good les bombarde de questions jusqu’à les déstabiliser et, parfois, les pousser à craquer. Et les deux acteurs usent du même flegme britannique pour mieux faire accepter leur étrange comportement.

Obsessionnel lorsqu’il tourne, Freddie « vit » son personnage comme un double intime. Tout le temps du tournage, comme beaucoup d’autistes, il se recroqueville sur lui-même : « Il a déteint sur moi : sur les plateaux, je suis plus introverti que d’habitude, avec une voix blanche et un phrasé si particulier que je continue à parler “décalé" quand je quitte le studio. »

Un tel professionnalisme paie. En tête des audiences télé aux USA, The Good Doctor a été nommé aux Golden Globes. En France, où la série a débuté fin août sur TF1, les épisodes réunissent plus de six millions de téléspectateurs. C’est le meilleur démarrage sur la Une pour un feuilleton américain depuis 2014 !

Mais s’il excelle à l’écran, le « play-boy doctor » réussit moins bien dans sa vie sentimentale. De 2006 à 2009, il fréquente Sarah Bolger, qui jouait sa sœur aînée dans Les chroniques de Spiderwick. L’actrice des Tudors cédera sa place à la jeune Dakota Fanning, âgée de 15 ans en 2009. Mais la star de Twilight s’est lassée d’un Freddie qu’elle trouvait gauche et immature, et a mis fin à leur romance. Séparation aussi brutale que définitive. Son ego crucifié, le comédien se serait consolé avec Emma Roberts, avec laquelle il partageait l’affiche du Jour où je l’ai rencontrée. Depuis, c’est le calme plat, en dépit de rumeurs qui lui prêtent une liaison avec Abigail Breslin (l’héroïne de Little Miss Sunshine).

Pour se consoler, Freddie se plonge dans le travail et élargit son champ de compétences. N’a-t-il pas écrit le scénario du premier épisode de la saison 2 du Good Doctor et signé avec les studios pour réaliser la saison 3 ? La fiction vaut parfois mieux que la vie...

Philippe MARGAUX

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