Frédéric François : "Je ne veux plus sacrifier ma vie à mon travail !"

France Dimanche
Frédéric François : "Je ne veux plus sacrifier ma vie à mon travail !"

Après nous avoir fait très peur, il y a six mois, le chanteur récupère peu à peu, et rêve de retrouver bientôt son public. Mais pas à n'importe quel prix !Après nous avoir fait très peur, il y a six mois, le chanteur récupère peu à peu, et rêve de retrouver bientôt son public. Mais pas à n'importe quel prix !

Il peut se vanter de nous avoir fait une belle peur ! Il y a six mois encore, alité et considérablement amaigri, Frédéric François n'était plus que l'ombre de lui-même.

Le chanteur n'avait pas voulu prendre au sérieux les signes de faiblesse que lui envoyait son corps épuisé depuis un certain temps déjà. Une négligence qui lui a valu de sérieux problèmes de santé et une longue hospitalisation.

Pourtant, à l'occasion de l'édition « spéciale fête des Mères » de son DVD Tour 2008, de l'Olympia à Forest National, album auquel est exceptionnellement intégré le clip inédit de son duo avec sa fille Victoria, c'est un homme visiblement en forme qui nous a reçus.

->Voir aussi - Frédéric François : Sa fille l'a sauvé !

Une interview qui, telle une parenthèse, ponctue les longs mois de convalescence qu'il lui reste encore à respecter avant de revenir sur scène.

France Dimanche (F.D.) : Comment allez-vous ?

Frédéric François (F.F.) : Bien. Enfin... un peu mieux. Les médecins m'ont dit qu'il me faudra un an pour me remettre complètement. Je prends donc mon mal en patience. Je fais un peu de sport : du vélo, de la marche... Et puis, surtout, je me repose et je dors énormément. Mais ne vous tracassez pas, j'ai un coeur sicilien. C'est toujours la vie qui reprend le dessus.

F.D. : Vous n'êtes pourtant pas très raisonnable ! On vous a vu sur le plateau du Télévie, en Belgique, puis sur celui de Sophie Davant, en France... Ce n'est pas la définition même du « repos complet » !

F.F. : Écoutez, j'ai voulu également faire taire les méchantes langues qui propageaient d'odieuses rumeurs sur mon état de santé. J'estime que le public a le droit de prendre de mes nouvelles. C'est ma façon de leur en donner... J'ai reçu tellement de témoignages de sympathie. Je n'aurais jamais pensé que mes fans se mobiliseraient autant. Certains étaient même en pleurs au téléphone ! Je me suis dit : « Ils t'attendent, ils ont besoin de toi. » Du coup, ma boulimie d'écriture de chansons est revenue...

F.D. : Rassurez-nous , vous n'allez pas reprendre le même rythme de travail et mettre votre santé de nouveau en péril ?

F.F. : Non. Je vais privilégier la qualité à la quantité. Cette épreuve a changé mon regard sur la vie. Sur mon lit d'hôpital, j'ai vécu des instants épouvantables, en attendant les résultats des analyses. Ça remet les choses à leur juste place. Désormais, je ne veux plus sacrifier ma vie de famille ou mes amis à mon travail.

F.D. : C'est la première fois que vous posez avec vos petits-enfants !

F.F. : C'est vrai. Je vous présente Nina, 4 ans, qui est la fille d'Anthony. Alia, 1 an, est celle de Vincent. Pour que la photo soit au complet, il manque Mateo, le fils de Gloria qui a 12 ans, mais il est à l'école. Et puis, il manque aussi mon quatrième petit-enfant ! Celui-là, il est encore dans le ventre de sa maman.

F.D. : Voyez-vous souvent vos petits-enfants ?

F.F. : Ils passent leur vie à la maison. Pour une soirée, si leurs parents sortent, ou pour plus longtemps... Par exemple, je les emmène en vacances dès que l'occasion se présente. Nous sommes une vraie famille italienne. Nous aimons passer du temps ensemble. Pas question, par exemple, de rater le déjeuner du dimanche en famille, les trois générations réunies autour d'un plat de pâtes...

F.D. : Votre gendre et vos belles-filles apprécient-ils cette conception de la famille ?

F.F. : Apparemment, ça ne les gêne pas : chacun de mes enfants habite avec son conjoint à moins d'un kilomètre de la maison, et personne n'a l'air de s'en plaindre ! Rien n'est obligatoire. Quand on se voit, il est vrai très fréquemment, c'est toujours avec le même plaisir !

F.D. : Vous allez fêter vos 59 ans en juin. Y a-t-il un âge pour abandonner ses habits de latin lover et endosser la panoplie du grand-père ?

F.F. : Sûrement pas. Je me sens plus que jamais latin lover. Et puis, si mon destin est d'être sur scène jusqu'à 83 ans, comme Sinatra, je serai ravi. Franchement, je ne me lasse pas de faire vibrer mon public et de chanter le bonheur d'aimer.

F.D. : À ce propos, ça veut dire quoi exactement « aimer à l'italienne »?

F.F. : Je n'en sais rien. C'est une drôle de question !

F.D. : Mais vous le chantez si bien, avec tellement de conviction...

F.F. : C'est une caricature du comportement italien. Disons que nous avons une façon très théâtrale d'aimer. Il faut qu'il y ait de la jalousie, des fleurs, des larmes, des cadeaux. Bref, toute une mise en scène !

F.D. : Et quelle mise en scène avez-vous prévu, le 24 mai [ L'interview s'est déroulée le 14 mai, ndlr. ], pour fêter le 40e anniversaire de votre rencontre avec Monique ?

F.F. : Rien pour l'instant. Probablement un dîner en famille. Elle est si fière d'avoir autour d'elle ses enfants et petits-enfants. À moins qu'elle ne préfère un dîner en amoureux. C'est elle qui décidera.

F.D. : Pas de surprise alors ?

F.F. : Ne vous inquiétez pas. Ça m'étonnerait que madame Barracato se lasse de moi : je la surprends chaque jour !

F.D. : Quand vous serez sur pied, souhaiteriez-vous faire partie de la tournée Âge tendre et têtes de bois ?

F.F. : On ne me l'a pas demandé et on ne me le demandera pas. Je remplis encore l'Olympia à moi tout seul pendant quinze jours d'affilée ! Auriez-vous posé cette question à Johnny ? Non ! Eh bien, voilà...

Daphné Givry

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