Frédéric François : "Mes enfants ont peur pour moi !"

France Dimanche
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Confiné depuis huit mois en Belgique, le chanteur Frédéric François souffre de ne plus voir sa famille et se console en composant de nouvelles chansons d'amour…

Tandis que la Belgique affiche des taux de contamination deux fois supérieurs à ceux de la France et qu'un sérieux tour de vis a été annoncé par le premier ministre Alexander De Croo, nous avons souhaité prendre des nouvelles du crooner italo-belge qui a fêté ses 70 ans cet été et qui sort un album au titre plus que jamais d'actualité : La Liberté d'aimer...

France Dimanche : Bonjour Frédéric, vous ne vous attendiez pas à rester autant de temps confiné chez vous...

Frédéric François : Ah ça, non ! En Belgique, c'est actuellement le reconfinement de la dernière chance. Nous sommes le pays le plus touché d'Europe. L'objectif de ce tour de vis est d'éviter que les soins de santé ne craquent. Je redoutais cette seconde vague. On doit être plus vigilant que jamais. C'est une période très difficile à vivre face à cet ennemi invisible. Je n'ai jamais autant passé de temps chez moi et avec ma femme, à la couvrir de réconfort. Si tout le monde était comme moi, il n'y aurait pas une explosion des divorces comme en France ou ailleurs ! [Rires].

FD : Vous ne sortez plus du tout ?

FF : Je ne suis pas sorti pendant plusieurs mois. J'ai juste fait une entorse en venant à Paris, dernièrement, faire de la promotion, mais je n'ai pas voulu prendre le train. J'ai réservé un chauffeur pour faire la route et j'ai mis deux masques et une énorme écharpe. J'ai vraiment peur pour moi et les miens.

FD : Comment vont vos proches ?

FF : Tout le monde va bien, mais je ne vois plus du tout mes enfants et petits-enfants ! C'est une vraie souffrance. Ils ont peur pour moi et veulent nous épargner avec ma femme. L'une de nos filles vient nous voir de temps à autre, mais on se tient à distance. Il n'y a pas pire déchirement pour un père que de se tenir à distance de sa famille, de ne pas pouvoir les embrasser. Je ne les vois que par écran. Je prends sur moi et, en bon patriarche, je remonte le moral des troupes !

FD : Comment vous occupez-vous ?

FF : Lors du premier confinement, au printemps, j'ai installé un « home studio » dans mon sous-sol. C'était la première fois que je réalisais un disque à mon domicile ! Mes nouvelles chansons sont prêtes, il est prévu que cet album soit disponible dès cette semaine. Je l'ai souhaité joyeux, enjoué. J'ai dit à mon orchestrateur que je voulais que les batteries et les basses chantent, dansent et groovent ! Sinon, ce confinement m'a permis de me poser et de vivre pleinement avec ma femme, ce qui est loin d'être toujours le cas pour un artiste qui est souvent absent. Je fais du sport, je ne suis jamais loin de mes guitares, et je me suis remis aux fourneaux.

FD : Et la scène ?

FF : Nous avons reporté toutes nos dates de tournée à partir du printemps prochain, et mon Olympia au 30 octobre 2021. J'essaye d'être actif sur les réseaux sociaux, mon nouveau clip est en ligne. Je veux garder le lien avec mon public. La scène me manque cruellement. Je souffre, mais je ne le montre pas. Le rideau est tombé. Je me languis qu'il se lève à nouveau. On vit tous des jours sans fin.

FD : Pour la sortie de votre nouveau disque La liberté d'aimer, vous deviez être accompagné de votre attachée de presse Sylvia Bonhomme, qui vient de décéder...

FF : Elle était en clinique et malade depuis quelque temps. Je lui avais envoyé un message pour l'assurer de ma pensée et lui insuffler des ondes positives pour se battre. C'était une figure familière du métier, elle travaillait depuis longtemps avec Sylvie Vartan. J'étais fou de joie de collaborer avec elle lors de la sortie de mon précédent album, Juste un peu dÕamour. C'était une grande professionnelle. J'ai été heureux qu'elle soit à mes côtés, avec son acolyte Renée Orio, pour célébrer mes cinquante ans de carrière au Grand Rex, l'an dernier. Je garderai son sourire et son énergie. Plus j'avance dans l'âge et plus les êtres chers de mon métier et certains de mes amis, comme Christophe ou Annie Cordy, disparaissent et cela m'attriste. Ils me manquent...

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Dominique PARRAVANO

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