Frédéric Zeitoun : "Chaque soir, je saute d'un avion sans parachute"

France Dimanche
Frédéric Zeitoun : "Chaque soir, je saute d'un avion sans parachute"

D'Adamo à Souchon, tous les amis de Frédéric Zeitoun l'accompagnent sur scène

On connaissait Frédéric Zeitoun chroniqueur dans Télématin et C'est au programme sur France 2. On le savait aussi parolier pour de nombreux artistes comme Frédéric François, Charles Dumont, Hugues Aufray...
C'est désormais sur scène que l'on peut apprécier l'énergie débordante de Frédéric Zeitoun, qui joue le rôle d'un fou de chansons dans un spectacle musical tiré de son livre Toutes les chansons ont une histoire, publié en 2000 chez Ramsay.
->Voir aussi - Frédéric Zeitoun : "Je présente le spectacle grâce à Télématin"
Confidences d'un homme heureux qui chaque soir fait un tabac à Paris, sur les planches du théâtre Le Trianon...D'Adamo à Souchon, tous les amis de Frédéric Zeitoun l'accompagnent sur scène

France Dimanche (F.D.) : Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'adapter votre livre en spectacle musical ?

Frédéric Zeitoun (F.Z.) : Je n'ai toujours fait qu'écrire pour les autres. Et ça m'allait très bien comme ça. J'étais très heureux aussi en faisant de la télé. Mais j'ai pris goût à la scène lorsque j'ai présenté la tournée « Âge tendre et têtes de bois ». Après cette formidable expérience, j'ai ressenti le manque du public. J'avais encore besoin de cette montée d'adrénaline enivrante. Avec mon ami auteur, Quentin Lamotta, nous avons donc eu l'idée de nous servir de ce que j'avais déjà fait dans mon livre et d'en faire un spectacle.

F.D. : Est-ce facile de passer de chroniqueur à comédien ?

F.Z. : J'essaie justement de ne pas jouer à l'acteur. Je me sers surtout de l'énergie, de l'enthousiasme que j'ai en moi. J'interprète le rôle d'un fou de chansons qui a côtoyé quasiment tous les grands noms de la chanson française. Sur un écran sont d'ailleurs projetées des petites vidéos où apparaissent des artistes qui ont gentiment accepté de participer au projet : Hugues Aufray, Alain Sou-chon, Salvatore Adamo, Charles Dumont, ou encore Laurent Gerra avec qui j'ai écrit, il y a quelques années, une parodie de Belle de Notre-Dame de Paris qui a connu un grand succès.

F.D. : Avez-vous le trac ?

F.Z. : J'ai beau passer régulièrement à la télévision, et avoir fait 128 dates en un an pour la tournée « Âge tendre et têtes de bois », ça n'a rien à voir avec la pression que j'ai en jouant sur scène. Là, j'ai l'impression de sauter d'un avion de nuit sans parachute !

F.D. : Avez-vous quelques anecdotes à nous confier sur certaines chansons dont vous parlez dans le spectacle ?

F.Z. : Je peux vous raconter par exemple l'histoire de La vie en rose. Édith Piaf, qui n'était pas quelqu'un de facile, a écrit cette chanson pour s'excuser d'avoir piqué le fiancé d'une de ses amies chanteuses. En guise de pardon, elle lui promet de lui écrire une chanson. Les deux copines se réconcilient, mais après avoir entendu son amie chanter « sa » chanson sur scène, Édith réalise qu'elle tient là un éventuel grand succès et lui reprend son « cadeau ». Donc, après lui avoir piqué son amoureux, Édith lui a repris cette chanson qui a fait le tour du monde...

F.D. : Vous interprétez également sur scène une chanson dont vous avez écrit les paroles...

F.Z. : Oui, le titre Bien au contraire, que j'ai écrit après le décès de mon père l'an passé. Au printemps dernier, j'ai montré ces quelques lignes à un ami éditeur qui l'a fait lire dès le lendemain à un certain Charles Aznavour. Trois mois plus tard, le jour de mes 48 ans, je reçois un coup de fil d'une assistante de Charles qui me dit qu'il avait composé, sans que je le sache, la musique de cette chanson. Quel magnifique cadeau d'anniversaire ! Moi qui voulais que mon père soit présent avec moi sur scène, d'une manière ou d'une autre, je suis ravi...

F. D. : La dernière fois que vous avez accordé une interview à France Dimanche, vous nous aviez parlé de votre projet d'adoption avec votre épouse. Où en êtes-vous ? Ce projet s'est-il enfin concrétisé ?

F.Z. : Eh bien, je peux vous dire que je suis aujourd'hui le plus heureux des hommes avec mon petit garçon Simon, qui a 2 ans et demi ! Il est magnifique et il a hâte de venir me voir au théâtre.

Philippe Callewaert

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