Garou : Propriétaire d'une auberge hantée !

France Dimanche
Garou : Propriétaire d'une auberge hantée !

L’établissement de Garou a été ravagé par un incendie à la fin du XIXe  siècle, tuant une petite fille qui prenait une leçon de piano avec son
grand-père. Depuis, des � sons étranges � se font entendre…

Il a choisi de chanter malgré tout. Le jour des attentats de Paris, Garou décollait de l’aéroport de Montréal. Plus tard, le 26 novembre, il partageait la scène bruxelloise du Palais 12 avec Roch Voisine et Corneille, ses compères de la tournée Forever Gentlemen, alors que la capitale belge était en état d’alerte maximale.

« On a été les seuls à maintenir notre concert, note fièrement Garou. On avait besoin de jouer, même s’il y avait des militaires armés devant la salle. J’ai le sentiment que c’est comme si un nouveau virus avait fait son apparition et pouvait nous toucher à n’importe quel moment. »

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Que tous les terroristes se le tiennent pour dit, l’artiste ne cédera ni à la peur ni aux fantômes ! Et pourtant les fantômes, ça le connaît !
Ayant déjà possédé par le passé ce genre d’établissements, Garou, en homme d’affaires avisé – et fêtard notoire –, achète, en 2003, avec ses amis Marc Bolay et Guy Laliberté, l’Auberge Saint-Gabriel à Montréal.

Le premier est suisse et restaurateur, le second est milliardaire, fondateur du Cirque du Soleil. Attiré par la beauté de la demeure aux solides murs de moellons, le trio décide d’en faire un lieu branché où se déroulent mariages, fêtes et événements médiatiques, avec un « club branché » au sous-sol.

Douze ans plus tard, le pari est gagné puisque l’Auberge Saint-Gabriel est un haut lieu des soirées montréalaises. On peut y déguster un tartare de bison, un poulet de Cornouailles, un copieux confit de canard ou se contenter d’enchaîner les bières Molson au comptoir.

Le tout dans un décor animalier constitué d’une colonne vertébrale de baleine, d’une peau d’ours et d’une lampe géante faite de deux caribous empaillés. Bref, un vrai train fantôme ! C’est que la bâtisse du « 426 Saint-Gabriel » dans le Vieux Montréal a une sacrée histoire...

Esprit

Construite en 1688 par Étienne Truteau, soldat français venu en Amérique combattre les Iroquois, elle est considérée au Québec comme la plus ancienne auberge du pays. En 1754, elle est la première en Amérique du Nord à avoir le droit de vendre de l’alcool. Au XIXe siècle, elle se transforme en hôtel particulier, jusqu’à ce que s’y produise un drame atroce.

À l’époque, elle est la propriété d’une famille bourgeoise de la Belle Province. Alors qu’un incendie ravage le rez-de-chaussée de la maison, deux de ses occupants sont pris au piège : une petite fille et son grand-père qui lui donnait une leçon de piano au grenier.

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N’arrivant pas à redescendre, ils meurent asphyxiés par la fumée – ce drame de la fin des années 1800 marque d’autant plus l’esprit des Montréalais qu’il est contemporain de l’incendie de l’asile Saint-Jean-de-Dieu, l’une des pires tragédies qu’ait connues la ville, avec 104 victimes.

Depuis lors, le fantôme de la petite fille hante l’auberge ! Peu de temps après sa mort, des voisins toujours terrorisés par le drame entendent les accords de piano nocturnes venant du grenier. Pourtant, cette tragédie n’empêchera pas que le lieu redevienne l’Auberge Saint-Gabriel en 1914, grâce à Ludger Truteau, descendant d’Étienne.

Le grenier couvre pratiquement toute la surface du bâtiment et se trouve être la salle la plus vaste de l’auberge. Sur son plancher ancien, parmi les têtes de caribous éclairées et les lustres de cristal ornant murs et plafond ont lieu les réceptions. Cependant, comme tous les employés de son établissement, Garou redoute cet étage. Et il a une bonne raison !

« Il se passe des choses étranges ici, admet le chanteur dans Le Parisien. Il y a sept ans, le matin où ma grand-mère est décédée, pile au moment où mon père m’annonçait sa disparition, le piano qui est à l’étage dans la salle de réception [l’ancien grenier, ndlr] s’est mis à jouer tout seul. Deux serveurs l’ont vu. »

Garou n’en mène pas large. Celui dont le pseudo vient de l’adolescence – quand un copain avait mal prononcé son nom de famille Pierre Garand – a-t-il décidé de se séparer de l’encombrante petite fille ?

Toujours est-il qu’au printemps dernier, l’équipe de télévision québécoise de L’étrange province s’est rendue sur place pour essayer de la rencontrer « grâce à des caméras infrarouges et à un certain nombre d’indices », comme l’explique Frank, l’un des deux animateurs de l’émission.

Les cryptozoologues et spécialistes du show ont passé une nuit mémorable. Ils assurent avoir entendu le son du fameux piano et enregistré un phénomène de voix électronique (PVE, manifestation de la présence d’un esprit). Mais ils n’ont pas réussi à faire déguerpir la fillette !

« Elle pense qu’elle vit encore à l’époque où elle est née. Faudrait lui expliquer qu’elle est décédée pour la persuader de partir », estime le Québécois Sylvain Lajoie, du Bureau d’enquêtes en phénomènes paranormaux (BEPP). Garou voudra-t-il se dévouer ?

Benoît Franquebalme

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