Gérard Klein : “Je suis prêt à tourner une suite de l’Instit !”

France Dimanche
Gérard Klein : “Je suis prêt à tourner une suite de l’Instit !”

Voilà dix ans que la série est arrêtée mais le personnage de Victor Novak, interprété par Gérard Klein, continue de vivre dans le cœur des téléspectateurs. Ce qui ravit l’acteur…

C’est la seconde fois que l’acteur Gérard Klein, rendu populaire par son rôle de Victor Novak dans L’instit, participait au Festival de la fiction TV, du 9 au 13 septembre dernier à La Rochelle. Ses admirateurs étaient venus le saluer sur les quais du Vieux Port, où nous l’avons rencontré...

France Dimanche (F.D.) : Les fans de L’instit sont toujours aussi nombreux, cela vous étonne ?

Gérard Klein (G.K.) : Je suis surpris et heureux de voir combien les télé­spectateurs se souviennent de mon personnage dix ans après l’arrêt de la série. Je ne remercierai jamais assez mon ami François Luciani [le réalisateur et coauteur, ndlr], de m’avoir confié ce rôle. Je garde un souvenir ému du tournage du premier épisode. C’était à Saou, dans la Drôme. On avait invité tous les habitants à voir les rushes dans la salle polyvalente et la réaction de nos cinquante premiers spectateurs nous a convaincus que nous avions tout bon. C’était magique.

F.D. : Victor Novak vous a valu de recevoir les Palmes  académiques...

G.K. : Oui, des mains de François Bayrou. Il m’a même élevé au grade d’officier... Le même jour, il a fait chevalier une institutrice qui exerçait son métier dans un quartier difficile. Elle avait largement mérité cette reconnaissance. Pour ma part, avec L’instit, j’espère avoir contribué à donner une bonne image de cette profession.

F.D. : Comment expliquez-vous le succès de votre personnage ?

G.K. : C’est François Luciani qui a imaginé cet homme à la vie brisée, abandonné par sa femme et sa fille, dont on ne saura jamais si elles reviendront ni pourquoi elles l’ont quitté. C’est la seule faille dans la vie de L’instit. Il n’avait toujours pas retrouvé sa fille quand j’ai quitté la série, il est donc tout à fait possible de lui donner une suite.

F.D. : Vous avez commencé à la radio comme animateur...

G.K. : En 1965 sur France Inter. J’ai travaillé avec Jean-Louis Foulquier [fondateur des Francofolies de La Rochelle, ndlr], Roland Dhordain, à Inter service route, pour payer mes études de médecine. Quand je suis revenu du service militaire, Dhordain était passé directeur des programmes. C’est comme ça que je suis devenu animateur radio. En 1995, j’ai coproduit et animé Va savoir pour la Cinquième chaîne dans mon bus jaune.

F.D. : Qu’avez-vous fait depuis l’arrêt de la série ?

G.K. : De la télévision. Pendant trois ans, j’ai sillonné l’Amérique en voiture en compagnie d’un réalisateur, Laurent Le Gall, et d’un preneur d’images, Greg. Nous avons fait le portrait de paysans, mais aussi d’intellectuels et de célébrités. Dans le Sud Dakota, Dan O’Brien, qui est écrivain et professeur de littérature, mais aussi éleveur de bisons et fauconnier, nous a reçus pendant une semaine. Quand nous sommes arrivés, il s’est excusé de ne pas s’occuper de nous : il avait trois cents piquets à arracher. Je lui ai proposé de l’aider. « J’ai élevé des vaches en France, les piquets, je sais faire ça », lui ai-je dit. Il nous a invités à manger chez lui et nous a fait visiter sa maison. Au sous-sol, il y avait une pièce avec des revolvers partout. Il a appelé un copain à lui, installé dans le Montana, l’écrivain Jim Harrison, et lui a dit : « Tu peux les recevoir, je sais que ce ne sont pas des casse-couilles. »

F.D. : Vous avez d’autres projets ?

G.K. : Il me reste vingt Etats à visiter sur les cinquante que comptent les États-Unis. Et, pourquoi pas, envisager une suite à L’instit...

Dominique Préhu

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