Ghislaine Arabian : Victime de violences conjugales !

France Dimanche
Ghislaine Arabian : Victime de  violences conjugales !

L’ex-jurée de “Top chef”, dont le caractère bien trempé a marqué l’émission, a failli mourir sous les � coups � de son ex-compagnon. Ghislaine Arabian s’en est tirée avec trente jours d’incapacité totale de travail.

« La table, c’est le cœur, le poumon, le cerveau, l’esprit. La table, c’est l’union, la réunion de la famille... La table, c’est la vie ! », confiait en 2013, Ghislaine Arabian, l’ex-jurée de Top chef au magazine Bon Goût. Mais, si la cuisine est avant tout une histoire d’amour, il arrive, hélas, que l’amour ne fasse pas bon ménage avec la cuisine !

Ghislaine Arabian, qui a quitté le télé-crochet culinaire de M6 l’année dernière pour se consacrer à son établissement, Les petites sorcières, dans le XIVe arrondissement de Paris, est bien placée pour le savoir. En janvier 2014, en effet, la célèbre cuisinière à la gouaille inimitable déposait plainte contre son ancien compagnon, pour violences conjugales.

Un fléau qui touche essentiellement les femmes, tous milieux sociaux confondus. Rappelons ce chiffre dramatique : aujourd’hui encore, en France, une femme décède sous les coups de son conjoint tous les trois jours... Et il s’en est fallu de peu pour que Ghislaine Arabian connaisse ce triste sort !

Selon une source policière, elle a été victime, devant témoins, de coups entraînant trente jours d’incapacité totale de travail. Sans vouloir entrer dans des détails sordides, il faut en effet cogner fort, très fort, pour provoquer des lésions assez sérieuses pour nécessiter un mois complet d’arrêt de travail !

Violence aveugle, violence gratuite, qui ne touche pas que les plus faibles, mais aussi celles qui, comme Ghislaine Arabian, sont ce qu’on appelle des « maîtresses femmes » : une personnalité ­charismatique, un caractère bien trempé, une autorité incontestable...

Étoilée

C’est peu de dire que cette native de Croix, dans le Nord, Belge d’origine, mère de quatre enfants, a eu un parcours hors norme ! Pas de vocation culinaire dès l’enfance pour celle qui est une des rares femmes à avoir obtenu deux étoiles au Guide Michelin, mais une capacité particulière à prendre la vie comme elle vient, et à la vivre intensément.
Ghislaine l’a confié à La voix du Nord : « Je ne parle jamais du passé, je ne regrette jamais ce que j’ai fait, je ne revois jamais un film... J’ai horreur de la nostalgie. » De nostalgie, donc, pas question lorsqu’elle se sépare de son premier mari et de la boutique de vêtements qu’elle tient alors à Roubaix pour partager l’existence de Jean-Paul Arabian, propriétaire d’Au restaurant, un établissement réputé de Lille.

Un jour, ce dernier recrute un chef, dénommé Thierry Cambier. Pour Ghislaine, qui n’était pas du tout cuisinière à l’époque, voir ce maestro à l’œuvre a été une véritable révélation. Sous la houlette de son mentor, elle se met aux fourneaux, faisant montre de réelles aptitudes. Et, très vite, l’élève rattrape le maître, ne cherchant pas simplement à l’imiter mais trouvant sa propre voie, à savoir une cuisine du terroir, inspirée de ses racines flamande et nordique.

Le succès ne tarde pas. Deux ans après avoir commencé son apprentissage, la cuisinière décroche la première étoile du prestigieux guide gastronomique, suivie d’une seconde, quatre ans plus tard ; son « meilleur souvenir », confiera-t-elle au magazine Bon Goût.

Désireuse d’élargir son horizon, la famille Arabian décide alors de quitter le Nord, mais hésite sur la destination à choisir entre Cannes et Bruxelles, pour finalement se fixer... à Paris.

Dans la capitale, Ghislaine Arabian reprend, avec brio, les rênes du très chic Pavillon Ledoyen. En 1994, elle reçoit le trophée des Femmes en or. Mais son tempérament de feu lui joue des tours. En 1997, elle se fait renvoyer de son restaurant, pour avoir licencié un membre de son équipe en direct devant les caméras de M6.

Le coup est dur, d’autant que cette même année le couple qu’elle forme avec Jean-Paul se sépare. Comme elle l’avouera à l’époque au Journal du Dimanche, leur amour n’était pas un long fleuve tranquille, et il est arrivé que la violence s’invite en cuisine : « Je me souviens du jour où il m’a lancé à la tête les plateaux en argent. Si je ne m’étais pas baissée, j’étais décapitée. »

Mais la reine de la cuisine à la bière est une battante. Elle monte un premier établissement, le Ghislaine Arabian, dans le XVIe arrondissement, puis fonde en 2007 avec le fidèle Thierry Cambier qui l’a rejointe, son bistrot Les petites sorcières. Un succès !

Attendre

Son passage remarqué dans le jury de Top chef l’impose au grand public comme une professionnelle ultra exigeante et à qui on ne la fait pas ! Ainsi, pas question pour elle, elle l’avait d’ailleurs affirmé à Voici, de « favoriser un candidat ». « Même s’il est beau gosse ? », avait alors insisté le journaliste. Et Ghislaine de répondre du tac au tac : « Mais je m’en fous qu’il soit beau gosse ! Pour l’usage que je fais des candidats, ce n’est pas à eux que je demande d’être comestibles ! »

Quant à son image de « méchante », que certains lui renvoyaient, la cuisinière étoilée l’a toujours assumée : « Parce que je suis une femme, les candidats pensent que je vais me comporter comme une maman, que je vais être douce et gentille. Mais moi, je suis jurée, je suis là pour dire ce que je pense. Si ça leur pose un problème, je m’en fous. »

C’était en 2013. Quelques mois plus tard, Ghislaine Arabian, qui pensait avoir retrouvé l’amour, payait au prix fort la colère d’un homme qui ne l’a pas respectée. Jeudi 27 août, son agresseur a passé plusieurs heures en garde à vue au commissariat du XIVe arrondissement.

Il faudra encore attendre trois longs mois avant sa comparution devant la 28e chambre du tribunal correctionnel de Paris, où il sera enfin jugé pour son crime.

Lili Chablis

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