Certains quittent le pouvoir sur un « au revoir », d’autres en invoquant « les forces de l’esprit », mais combien descendent les marches du palais pour dire au peuple de France, les yeux dans les yeux, le cœur au bord des lèvres : « Je vous aime ».
C’était en 2007, et ce président, resté douze années à la tête de l’État, partait comme un homme ordinaire, avec une sincérité et une simplicité désarmante.
Tellement français, tellement romanesque, coureur de jupons, père modèle, il aimait la Corrèze, Paris, bouffer, boire et fumer et se cachait pour s’adonner à un inavouable vice : regarder des combats de sumo !
De l’énergie à l’estomac, séducteur, menteur, manipulateur, jamais battu, il est tombé dix fois, pour se relever onze fois. Un fauve de la politique. La disparition de sa fille Laurence donnera le coup de grâce à celui qui est déjà très affaibli par la maladie. C’est le drame de sa vie, il se mure dans le silence.
Les Français sont nostalgiques de l’homme qu’il était, d’une époque aussi, moins de ce qu’il fit. Que les méchantes langues qui traitaient de ringard celui qui « appelait » mulot une souris d’ordinateur se souviennent aussi que c’était un président visionnaire. Bien avant l’insurrection des banlieues ou la révolte des « gilets jaunes », il avait stigmatisé la fracture sociale, et près de vingt ans avant le cauchemar climatique redouté, il prononçait en 2002, au sommet de la Terre, ces mots, hélas prémonitoires : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Prenons garde que le xxie siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie »...
Philippe Bonnel
Directeur de la rédaction
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