Jan-Michael Vincent : La descente aux enfers de Supercopter !

France Dimanche
Jan-Michael Vincent : La descente aux enfers de Supercopter !

Après avoir sombré dans l’alcool, Jan-Michael Vincent a dû, en 2012, être amputé par deux fois de la jambe droite.

Le héros invincible des années 1980, c’était lui. Lorsqu’ils le voyaient aux commandes de son Supercopter, réaliser les prouesses les plus périlleuses et affronter les méchants sans jamais trembler, tous les gamins espéraient lui ressembler un jour désiraient ardemment avoir la vie palpitante de Jan-Michael Vincent...

Heureusement pour eux, ils n’ont pas eu sa vie ! Et si certains ont connu ne serait-ce que la moitié des épreuves endurées par l’acteur américain, alors ils sont vraiment à plaindre. Car si l’expression «descente aux enfers » s’applique à quelqu’un, c’est malheureusement bien à lui.

Jan-Michael Vincent a tout juste 40 ans lorsque la fameuse série fait de lui, au début des années 1980, une star mondiale et l’acteur le mieux payé de la télévision américaine. Mais, alors qu’il semble atteindre le zénith, le «Supercopter» de son existence se met en torche et va le précipiter dans le plus effroyable des gouffres. Son principal ennemi : l’alcool ! Dès la troisième saison, en 1986, les producteurs se résignent à le renvoyer.

Il est ivre quasiment du matin au soir et a de plus en plus de mal à tenir son rôle. Dès lors, sa chute sera implacable. Conduisant le plus souvent en état d’ivresse, il enchaîne les accidents de voiture et, plusieurs fois, ne réchappe à la mort que par miracle. Ces crashs, Jan-Michael Vincent affirme à chaque fois n’en garder aucun souvenir. C’est dire à quel point il est imbibé...

Y a-t-il une vie après Supercopter ? Pas pour lui. Il décroche bien quelques petits rôles par-ci, par-là, mais de moins en moins. L’ex-playboy vire à l’épave et se retrouve même clochard dans les rues de Los Angeles. En 2002, il met un terme définitif à sa carrière et disparaît des écrans radar, et des écrans tout court. A-t-il touché le fond ? Pas encore...

Il y a quelques jours, Jan-Michael Vincent a réapparu, accordant une longue interview au National Enquirer, laquelle a été en grande partie filmée. Et c’est un choc que de découvrir cet homme de 70 ans, usé, diminué, l’air hagard et... cloué à son fauteuil roulant.

À ses interlocuteurs, l’ex-héros révèle son calvaire : en 2012, suite à une septicémie qui a manqué de le tuer, il a dû être amputé d’une partie de la jambe droite. Et le pire, c’est qu’un mois après cette première opération, l’infection a récidivé et que les chirurgiens ont été contraints de l’amputer de nouveau, cette fois-ci au niveau du genou !

Cette vidéo est vraiment atroce pour tous ceux que Supercopter a fait rêver jadis. Jan-Michael Vincent n’y est plus que l’ombre fantomatique de l’homme qu’il fut naguère. Le corps fatigué, le visage ravagé, le regard éteint, la voix évanouie (en raison d’une intubation en 1996 après un terrible accident de voiture). On le croit sur parole quand il dit avoir « frôlé la mort ».

Il se souvient de la douleur après la première amputation : « J’avais l’impression d’avoir été frappé avec un fouet. » Et dire qu’il lui a fallu repasser par là !

Alzheimer

« J’ai dû être courageuse pour lui », relate Anna, que l’Enquirer présente comme sa quatrième femme. Après la seconde amputation, elle l’a aussi aidé quand il s’est agi d’apprendre à marcher avec la prothèse. Une jambe de substitution qui lui a redonné un peu le moral : « Quand je la regarde, là, je me dis que je n’ai aucune raison de m’apitoyer, quand je vois ce que nos soldats américains affrontent. Eux, ce sont de vrais héros. »

Rester positif, Jan-Michael Vincent semble y parvenir, mais en sacrifiant au passage bien des souvenirs. Lorsque l’Enquirer lui demande de s’exprimer sur les nombreuses turbulences qu’il a connues ces trente dernières années, le malheureux se contente de balbutier : « Je suis béni, j’ai eu la chance de devenir un acteur.

– Vous avez eu beaucoup de problèmes, avec l’alcool, et autres...
– Non, non », murmure l’acteur.
Son terrible accident de voiture en 1996 ? Aucun souvenir.
Ses moments difficiles ? « Je n’ai pas connu de bas. »

Même son personnage culte de Stringfellow Hawke semble s’estomper dans son esprit : « Je me souviens de lui, oui, mais je n’y pense plus, non. » Jan-Michael Vincent ne souffrirait-il pas de la maladie d’Alzheimer : « C’était quand mon anniversaire ? » demande-t-il, l’air égaré, lorsque son interlocuteur lui demande ce qu’il a fait pour ses 69 ans. Une voix féminine lui rappelle que c’était l’été précédent ; il dit ne rien se rappeler...

Quelle triste fin, pour le héros flamboyant de toute une génération !

Didier Balbec

En vidéo