Jean Dujardin : Dans les chaussons de Lino Ventura !

France Dimanche
Jean Dujardin : Dans les chaussons de Lino Ventura !

Populaire comme lui, très attaché à la famille et à ses valeurs, Jean Dujardin alias “Brice de Nice” pousse encore plus loin sa  ressemblance avec le “Tonton flingueur”.

Quand il a commencé à être connu, on a d’abord dit de lui qu’il était une sorte de mélange réussi entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Du premier, en effet, Jean Dujardin détenait ce charme indéfinissable, cette élégante désinvolture qui sait si bien faire chavirer les femmes. Du second, il possédait la chaleur, la cordialité et ce sans-façon qui plaît aux hommes.

Et puis, en vieillissant, en s’affirmant, aussi bien physiquement que dans son jeu d’acteur, Jean s’est mis à rappeler quelqu’un d’autre ; un autre grand comédien français doté, lui aussi, de cette stature qu’il semble acquérir un peu plus chaque jour.

À mi-chemin entre la quarantaine et la cinquantaine, Dujardin a des airs de Lino Ventura. Même s’il n’a pas – encore – la carrure de l’ex-champion de lutte, les ressemblances entre eux se font de plus en plus nombreuses. Surtout maintenant que Jean vient d’ajouter un point commun : non content de mettre ses pas dans ceux de Lino, il va très bientôt s’installer dans ses murs !

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Fauteuil

On apprend tout juste en effet que Jean Dujardin, Nathalie Péchalat et leur petite Jeanne, âgée de 8 mois, quittent le quartier du Marais, à Paris, pour s’installer sur les hauteurs de Saint-Cloud, dans l’hôtel particulier que Lino Ventura avait acheté dès les années 60 pour loger sa famille, et notamment pour que sa fille « pas comme les autres » puisse y couler des jours sereins, loin de l’agitation de la ville. Bref, dans quelques semaines, « Brice de Nice » va donc se carrer dans le fauteuil du « Silencieux ».

Même si elle est proche de la capitale, la maison que l’acteur a achetée aux héritiers d’Odette et de Lino n’a rien d’un pavillon de banlieue. La demeure de 350 mètres carrés, au toit d’ardoises, construite sur un terrain de 1 400 m2, jouit d’un accès privé au domaine de Saint-Cloud et d’une sublime vue sur Paris. L’imposante bâtisse, avec parquets d’origine et moulures aux plafonds, comprend notamment un hall d’entrée, de belles pièces de réception avec cheminée, une suite parentale avec terrasse, cinq chambres, quatre salles de bains, ainsi qu’un bureau en rez-de-jardin. Évidemment, un tel éden a un coût : 3 millions d’euros, tout de même !

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Mais cette superbe propriété, nous le disions, jouxte un immense domaine de 460 hectares, composé de jardins, décoré de fontaines et de sculptures, accessible directement depuis la maison. Ce havre de paix, toute la petite famille va pouvoir en profiter, comme en ont profité durant des années les Ventura.

À l’époque, c’était un privilège assez rare d’être reçu par Lino dans la pièce du rez-de-chaussée dont il avait fait son bureau bibliothèque... surtout si l’on était journaliste car, il faut bien le reconnaître, ce « Tonton flingueur » ne nous aimait pas beaucoup... Mais quand cela arrivait, le visiteur découvrait une pièce remplie de livres, pour la plupart reliés, décorée par de nombreuses photos de ceux qu’il aimait. Sur la table, où il se faisait un devoir de répondre lui-même et à la main à tous ceux qui lui écrivaient, sa fameuse collection de pipes, une passion partagée avec son vieil ami Bernard Blier.

Car les copains, eux, étaient toujours reçus à bras ouverts. Et ceux qui ont eu la chance de passer une soirée chez les Ventura s’en souviennent pour le restant de leurs jours, soyez-en assurés. « Comme tous les Italiens, j’ai le goût de la maison, de la famille et de l’amitié vraie, se plaisait à dire Lino. J’aime recevoir, cuisiner des plats que je sers moi-même à table ensuite, comme l’osso-buco, et faire goûter les vins de ma cave. »

Lecture

La maison et la famille sont aussi, dirait-on, les priorités du nouveau propriétaire de ce petit paradis. En mars dernier, alors qu’il était en train d’acheter la propriété, Jean Dujardin faisait, dans Elle, une déclaration qui « sonnait » étrangement comme du Ventura : « Être un homme à la hauteur, c’est arriver à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, explique le comédien. J’ai été un père très tôt, j’ai loupé des choses avec mes fils... À un moment, le boulot nous bouffe. Être à la hauteur, c’est pouvoir dire : je vais faire la lecture de ce texte, mais avant je vais aller changer la couche de ma fille. »

Jean Dujardin parviendra-t-il à être un homme à la hauteur de son illustre devancier dans la maison de Saint-Cloud ? C’est probable, mais à deux conditions, essentielles : il va lui falloir apprendre à mitonner l’osso-buco... et reconstituer la cave.

Jean-Louis Vinteuil

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