Jean-Paul Belmondo : Il a mis deux ans
 à pouvoir reparler

France Dimanche
Jean-Paul Belmondo : Il a mis deux ans
 à pouvoir reparler

Alors que son ex-compagne vient d’être
 condamnée, l’acteur Jean-Paul Belmondo, plus Magnifique que jamais, raconte son douloureux combat pour la vie…

Comme Renaud, Jean-Paul Belmondo est un phénix qui renaît de ses cendres. Foudroyé par un AVC en 2001, l’acteur qui nous a tant fait rêver s’était retrouvé muet, paralysé, brisé. Si diminué que tous les grands spécialistes lui prédisaient un avenir des plus sombres. « Je me suis réveillé en baragouinant, vient-il d’ailleurs de confier dans les colonnes du Figaro magazine. Le médecin m’avait dit que je ne reparlerais jamais. »

Mais la star n’aura dès lors qu’une idée en tête : faire mentir ce pronostic. Pour se donner du courage, il songe alors à ses parents, à qui il doit sa renaissance. « Je pensais qu’il fallait m’en sortir et que je pouvais y parvenir à condition, encore une fois, de le vouloir, comme ils me l’avaient toujours enseigné. Le fait d’être sportif m’a beaucoup aidé. J’ai mis deux ans à pouvoir reparler, j’y suis arrivé. Preuve que la volonté permet beaucoup de choses. Et pas seulement dans le cinéma ! », a-t-il déclaré.

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Il aura donc fallu plus de quinze ans au comédien pour parvenir à évoquer ce terrible accident qui a bien failli ruiner sa vie. Et ironie du sort, Bébel nous revient plus Magnifique que jamais, au moment même où son ex-­compagne Barbara Gandolfi, qui a partagé sa vie de 2008 à 2012, vient d’être reconnue coupable d’escroquerie à son encontre et condamnée à neuf mois de prison avec sursis et 5.500 € d’amende par le tribunal correctionnel de Bruges, en Belgique.

L’ex-mannequin de 41 ans était en effet accusée, avec son associé et ex-mari Frédéric Vanderwilt, d’avoir extorqué plus de 200.000 € à l’acteur, afin d’alimenter un douteux business de boîtes de nuit. Après cinq années d’une bataille judiciaire acharnée, ponctuée de nombreux coups bas, la justice a enfin tranché, et même si Jean-Paul n’a pas encore réagi à ce verdict, on imagine son immense soulagement, ainsi que celui de tous ceux qui n’ont jamais cessé de l’aimer et de l’entourer.

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À l’image de ces acteurs français posant fièrement à son côté pour cette superbe photo de famille, toujours dans Le Figaro magazine. Guillaume Canet, François-Xavier Demaison, Monica Bellucci, Jean Dujardin, Alice Taglioni, Clovis Cornillac, Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, sans oublier sa plus fidèle compagne, Chipie, une petite chienne offerte par Brigitte Bardot, et son fils Paul, bien sûr, une main protectrice sur l’épaule de son héros de père.

Alors que tous ne tarissent pas d’éloges au sujet de leur idole, Bébel évoque son unique ligne de conduite : « Rester optimiste ! » Malgré toutes les épreuves endurées, il avoue n’éprouver aucune nostalgie. « Je n’ai aucune rancune, aucune amertume, aucune aigreur liée au passé. Quand c’est fini, c’est fini ! » Et c’est sans doute parce qu’il a toujours pensé que tout pouvait s’arrêter très vite qu’il ne s’est jamais pris au sérieux.

C’est ainsi qu’il se rappelle ses débuts dans le métier : « Je me suis rendu à Rome pour un tournage, mais en sortant du train, le soir, je n’ai pas réussi à trouver les studios de Cinecittà. J’ai passé la nuit allongé sur le parvis d’une église. » Il se souvient aussi de ses bêtises de gamin, quand il volait les bouteilles de lait déposées sur le perron des maisons. L’une de ces demeures avait sa préférence, jusqu’au jour où il a su à qui elle appartenait.

« Quand j’ai découvert que les victimes de mon larcin quotidien étaient Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, j’ai immédiatement arrêté ! » Il évoque par ailleurs un épisode survenu bien plus tard, lorsqu’il ravageait les chambres d’hôtel. « Sur L’homme de Rio, explique-t‑il, c’était un jeu qui consistait à jeter par la fenêtre les lits et les armoires qui se trouvaient dans la chambre du voisin. »

Alors, pour tout ce qu’il a été et reste aux yeux de nombreuses générations, le monstre sacré, qui s’apprête à souffler ses 84 bougies le 9 avril prochain, sera mis à l’honneur sur la chaîne Canal + cinéma, avec la diffusion de ses plus grands succès du 18 au 23 février. Avant d’être consacré par ses pairs lors de la 42e grand-messe du cinéma, le 24 février, salle Pleyel, à Paris, où Bébel recevra un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Une renaissance dont le comédien Jean-Paul Belmondo semble savourer chaque seconde et qu’il doit aussi à sa foi : « Je crois qu’il y a quelque chose et que, lorsque l’on se meurt, on revit, confie-t-il. En quoi, je ne sais pas, mais on revit, ça, c’est sûr. »

Laura Valmont

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