Jean-Paul et Paul Belmondo : "Fâchés très fort !"

France Dimanche
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Dévasté par le chagrin, le fils de Bébel ne peut s'empêcher de ressasser cette vive querelle qui les a séparés avant la mort du magnifique.

À la mort de nos parents, trop souvent les regrets se mêlent aux remords. Comme toute rupture brutale, il n'est pas rare que le décès d'un papa ou d'une maman avec qui l'on a été en conflit réveille les tiraillements du passé, faisant rejaillir des colères enfouies qui rendent le deuil encore plus insurmontable. Ainsi Paul Belmondo, qui a eu la douleur de perdre son père le 6 septembre dernier, ne parvient toujours pas à effacer cette violente dispute survenue avant la mort de l'acteur. Et deux mois après sa disparition, la blessure demeure béante.

Jean-Paul Belmondo s'est éteint à 88 ans, après une existence bien remplie, mais son fils, lui, doit s'efforcer de rester debout pour Alessandro, Victor et Giacomo, ses trois garçons, et Luana, son épouse. Comment ne pas s'effondrer quand ressurgissent ces mésententes qui assombrissaient une relation pas toujours facile avec un patriarche souvent entêté ? Paul, qui vient de se confier dans les colonnes de Paris Match, révèle en effet qu'entre son père et lui, tout ne fut pas toujours rose. Notamment lors du remariage de Jean-Paul avec Natty Tardivel...

Alors qu'ils vivaient une histoire d'amour depuis plus de dix ans, Jean-Paul Belmondo et l'ancienne coco-girl de Stéphane Collaro se disaient oui en 2002, à la mairie du VIe arrondissement, à Paris. Une union à laquelle Paul n'avait pas assisté, comme l'a rapporté Carlos Sotto Mayor dans son livre Jean-Paul, mon homme de Rio (éd. Flammarion). Cette absence signifiait, en réalité, un profond désaccord entre Paul et son père au sujet de ce mariage. Ces épousailles, survenues un an à peine après l'accident vasculaire cérébral qui avait laissé son père fortement diminué, plongeaient l'ancien pilote automobile dans la méfiance. Il ne pouvait alors s'empêcher de douter de la sincérité de la future mariée, âgée de trente-deux ans de moins que son illustre géniteur. Et avait décidé de le faire savoir à son père peu de temps avant la cérémonie. Une violente dispute avait éclaté, mais chacun, hélas, avait campé sur ses positions.

Paul avait certes crevé l'abcès, mais à quel prix ! « J'ai pu signifier à mon père, il y a maintenant vingt ans, ce que je pensais de son remariage. Cela n'a pas été simple. Mais il fallait que je le fasse, je ne voulais pas qu'il y ait des non-dits entre nous », a-t-il confié.

Pourtant, même si Jean-Paul Belmondo avait vécu auprès d'Élodie Constantin, la mère de Paul, une belle histoire d'amour dans les années 50 et 60, l'artiste, grand séducteur, avait ensuite serré dans ses bras nombre de femmes sublimes, dont la renversante actrice suisse Ursula Andress...

Lorsque l'acteur tombe sous le charme de Natty, en 1989, il a déjà 56 ans, elle, 24. Mais ce qui aurait pu n'être qu'une passade parmi tant d'autres débouche, à la surprise générale, sur une relation solide au point que Jean-Paul souhaite l'épouser.

Son fils, qui redoute que Natty ne s'intéresse à son père que par intérêt, décide de mettre les pieds dans le plat. Une dispute retentissante explose entre les deux hommes. Paul admet aujourd'hui qu'ils se sont « fâchés très fort » et qu'ils ont eu du mal à recoller les morceaux. Heureusement, la naissance de Stella, en 2003, la plus jeune fille de Jean-Paul Belmondo, parviendra à apaiser les tensions. « Nous avons tourné la page et nous n'en avons plus jamais reparlé. Il n'y a jamais eu de rancœur à ce sujet », assure Paul. Quand le Magnifique a rendu les armes, ils avaient déjà fait la paix depuis longtemps.

Paul, dévasté par le chagrin, se tenait à son chevet avec les siens pour lui dire adieu. « C'était tellement important que nous soyons ensemble avec lui ! Je le remercie de nous l'avoir permis », conclut le mari de Luana, pas mécontent d'avoir su faire la paix avant que son père adoré ne rejoigne tout là-haut « Gabin, Ventura, Bedos, Brasseur, Marielle, Rochefort, Charles Gérard » et tous les autres...

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Valérie EDMOND

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