Jean-Pierre Foucault : Dans l'enfer de la drogue !

France Dimanche
Jean-Pierre Foucault : Dans l'enfer de la drogue !

Lui, d'habitude si courtois, Jean-Pierre Foucault s'est transformé en un personnage odieux et agressif. Un véritable dédoublement de personnalité.

Si l'on devait définir le caractère de Jean-Pierre Foucault en deux mots, ce sont probablement « gentillesse » et « sérénité » qui reviendraient le plus souvent. C'est pourquoi il est à peu près impossible d'imaginer l'animateur préféré des Français se conduisant soudain comme un dément en pleine crise !

Terrifié

C'est pourtant bien ce qui lui est arrivé. Comme il le raconte dans son dernier livre, La couleur des souvenirs (Albin Michel), il était alors sous l'emprise d'une drogue dont il ignorait les effets ! Jeune, Jean-Pierre était très gourmand et avait alors tendance à « faire du lard ». « J'étais une boule », commente-t-il dans son livre.

Une boule qui se met à prendre des proportions inquiétantes à l'occasion d'un séjour linguistique en Angleterre. Lorsque Jean-Pierre revient à Marseille, il est obèse ; sa mère, inquiète, le conduit alors à l'hôpital Saint-Joseph, où un médecin lui prescrit un coupe-faim, le Califon. Et c'est là que sa vie bascule dans le cauchemar.

->Voir aussi - Jean-Pierre Foucault : Son père a sauvé des Juifs !

Pratiquement du jour au lendemain, le semi cancre qui somnolait tranquillement au fond de la classe se métamorphose en une sorte de trublion diabolique : il crie, saute sur les tables, coupe la parole à ses professeurs, bref il devient intenable.

« Cet état avait atteint son paroxysme au lycée de Marseille-Veyre, écrit-il, lorsqu'on s'avisa tout de même qu'un tel comportement n'était pas totalement naturel. » Une conduite aussi insupportable pour son entourage que pour lui-même : « J'étais, au fond de moi, un enfant timide et introverti et j'assistais, terrifié, au spectacle de mes propres extravagances », écrit-il.

Bref, l'adolescent était au bord de basculer dans le dédoublement de personnalité. D'autant que s'ajoutaient à cela des crises d'angoisse nocturnes, des insomnies et d'atroces cauchemars. Mais le « pompon » fut atteint le jour où il fut accusé de... harcèlement sexuel !

Humiliation

Plusieurs filles s'étant plaintes d'être importunées à la sortie du lycée, les soupçons se portèrent sur le jeune garçon, qui fut dénoncé à la police ! Et il dut subir l'humiliation de voir sa mère convoquée au commissariat. Heureusement, Jean-Pierre en ressortit blanchi, mais tout de même, les choses ne pouvaient plus continuer comme ça...

Finalement, l'explication se fit jour. Elle tenait dans les pastilles orange que l'adolescent avalait chaque jour : son fameux, et en principe innocent, coupe-faim.

« Le Califon était un anorexigène dérivé d'amphétamines très efficace pour couper la faim, mais qui pouvait provoquer des troubles du comportement lorsqu'il était absorbé régulièrement, écrit-il. Ce qui était mon cas. À 13 ans, j'étais drogué aux amphets, aussi sûrement que si j'avais reniflé de la cocaïne ! »

Effectivement, dès qu'il cessa de prendre ce médicament (qui fut ensuite interdit en France), il redevint moins agité. En revanche, comme le reconnaît volontiers Jean-Pierre Foucault, ce n'est pas pour autant qu'il cessa d'être un demi-cancre !

Didier Balbec

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