Johnny Hallyday : Cette fois, c’est la fin !

France Dimanche
Johnny Hallyday : Cette fois, c’est la fin !

Le 8 mars dernier, le chanteur Johnny Hallyday révélait au monde qu’il était atteint d’un cancer. Aujourd’hui, face à l’inéluctable, la star prend ses dispositions…

Il devait revenir en France le 10 mai. Un rendez-vous prévu depuis longtemps, puisqu’il devait commencer ses répétitions pour la tournée Les vieilles canailles, avec ses complices de toujours, Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Dix-sept spectacles de pure musique, de pur show, de pur plaisir pour l’idole... Une série de concerts qui mettait Johnny Hallyday en joie, mais signifiait sans doute beaucoup plus que ça à ses yeux.

Comme si partir pour cette aventure avec ses deux amis représentait un pied de nez absolu au cancer qui le ronge. Comme si le rock and roll qui l’habite depuis tant d’années lui permettait, une fois de plus, de surmonter les terribles épreuves de la vie...

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D’ailleurs, habité par cette volonté farouche de n’en faire qu’à sa tête, et peut-être pour conjurer le sort, Johnny publiait sur son compte Twitter, le 8 avril, une magnifique photo de lui, debout, sur scène, la main saisissant fermement le pied du micro et les jambes comme incrustées dans le sol, avec une légende qui ne laissait pas de place au doute : « Rendez-vous en juin les amis ». Sous-entendu, rendez-vous le 10 juin, pour la première des Vieilles canailles, au stade Pierre-Mauroy de Lille...

Oui, comme des milliers de fans, comme tous ceux qui aiment le rocker et le suivent depuis des années, comme ses proches, Læticia, bien sûr, et leurs deux adorables petites filles, nous aimerions vraiment, sincèrement, que le soir du 10 juin, Johnny soit là, sur scène, écrasant de sa présence mythique un public gonflé à bloc. Mais les dernières nouvelles que nous avons de lui ne semblent pas aller dans ce sens.

Comme l’a révélé Paris Match, « la production a déjà décidé de reculer le début des répétitions »... La décision de différer son retour en France, le chanteur ne l’a pas prise seul. C’est avec ses médecins américains, devenus, ces derniers temps, ses interlocuteurs principaux, que la star arrêtera la date de son retour. Si retour il y a... Car depuis peu, la donne aurait changé. La production du spectacle aurait en effet approché un autre chanteur, qui pourrait éventuellement remplacer Johnny, au cas où il ne pourrait pas honorer son engagement.

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Au cas, vous l’avez compris, où, contre sa volonté, son état de santé ne lui laisserait pas la liberté de faire cette tournée à laquelle on sait qu’il tient tellement. Apprendre qu’aujourd’hui, ses producteurs envisagent l’éventualité que Johnny puisse déclarer forfait est une nouvelle terrible. Et à cette triste information, viennent s’ajouter d’autres éléments qui, hélas, accentuent encore l’inquiétude que l’on peut nourrir.

Pire que tout peut-être, c’est aussi son moral qui serait atteint aujourd’hui... Car si l’on observe le déroulement de ses récents faits et gestes, en tentant, avec précaution, de comprendre ce qu’ils pourraient signifier, l’analyse paraît n’aller que dans une seule et unique direction : celle du dépouillement, de l’économie de soi, de l’aveu, de la part de la star, que quelque chose est vraiment fini.

Tout récemment, par exemple, sans qu’on y prenne garde, il s’est séparé de deux objets auxquels il était intimement attaché. Plus encore que cela, ils faisaient partie de lui, puisqu’il les surnommait carrément ses « bébés » ! Une Cadillac et une Harley-Davidson. Attention, nous ne parlons pas ici « d’une » voiture, ni « d’une » moto. Mais bien de LA Cadillac Série 62 cabriolet de 1953, et de LA Harley-Davidson Springer, qui étaient les compagnes de Johnny depuis de très longues années !

Le rocker était tombé amoureux de la voiture dans les années 80, un jour qu’il se promenait à Los Angeles... Il l’avait fait customiser par un as du genre, qui avait passé pas moins de 400 heures dessus ! Quant à la moto, peut-être était-elle encore plus chère à son cœur, puisque c’est le seul deux-roues qu’il avait emporté avec lui, lui faisant traverser l’océan, lorsqu’il s’était installé à Los Angeles. Il l’avait achetée à Paris en 1989, et depuis, la bichonnait comme si c’était un bijou...

Eh bien, ces deux « compagnons », symboles de l’amour de Johnny pour la liberté, pour la vitesse, témoins de sa jeunesse aussi, la vedette s’en est séparée... Comme si, par ce geste, il prenait acte de la nouvelle réalité qui s’impose à lui. Une réalité qui lui rappelle qu’il a 73 ans, que sa vie est fragile et qu’il n’aura sans doute plus jamais l’occasion de rouler à fond la caisse sur la Route 66...

D’une certaine façon, Johnny s’est sûrement consolé de cette perte, puisque c’est à l’association de son épouse, « La bonne étoile », qui s’occupe des enfants malheureux du Vietnam, que l’argent de la vente a été versé. Mais le fait que le chanteur ait abandonné en chemin ces objets si chargés de sens semble montrer qu’il est résolument passé dans une ère nouvelle.

Feu

Dans cette zone, qu’il doit apprendre à apprivoiser jour après jour, il a besoin de toutes ses forces, de toute sa concentration. Il doit aussi pouvoir compter sur chacune des personnes qui l’entourent au quotidien. Là, on ne joue plus, chaque action, chaque échange est teinté de rigueur et de sérieux, car c’est de la vie de Johnny dont il est question. C’est sans doute la raison pour laquelle, dans ce mouvement de dépouillement dont nous vous parlions plus tôt, ses employés de maison qui, jusque-là, s’occupaient de la splendide demeure et de ses habitants, ont quitté les lieux.

Tout comme son assistante américaine, qui habitait la maison et gérait là-bas le côté administratif des choses. D’après l’une de nos sources, la famille Smet serait en ce moment à la recherche d’une personne spécialisée en oncologie, afin de veiller sur Johnny... Son entourage aurait tout mis en œuvre pour que le chanteur soit comme dans un cocon, un cocon de soins, mais aussi d’amour.

Voilà sans doute pourquoi, début février, il a reçu la longue visite, pendant une dizaine de jours, de sa fille Laura, accompagnée de sa mère, Nathalie Baye. Car les chimiothérapies qu’il subit sont éreintantes. Son entourage reconnaît, toujours dans Paris Match, qu’il est très fatigué, que sa voix traîne quand il parle. Comme toute personne qui subit un tel traitement, Johnny a besoin de toute son énergie pour lutter contre le cancer, mais aussi pour supporter les effets secondaires des médicaments.

On peut comprendre que dans de telles conditions, comme le laisse entendre notre confrère, le chanteur soit « bouleversé ». Car Joy aura 9 ans en juillet, Jade 13 en août... Plus que tout, plus que la peur de mourir et même de souffrir, sans doute Johnny redoute-t-il de ne pas voir grandir ses filles. Une angoisse terrible, que Læticia vivrait aussi au jour le jour...

Mardi 14 mars dernier, moins d’une semaine après l’annonce du cancer par Johnny, elle avait trouvé la force d’aller recevoir le prix Clarins, remis pour saluer le travail de sa fondation. Si, durant la cérémonie, elle avait su donner le change, dès que les caméras ont arrêté de tourner, la jeune femme aurait fondu en larmes, comme l’a révélé un de ses proches à Paris Match...

Et lundi 10 avril dernier, David est arrivé à Los Angeles. On se souvient qu’il était déjà venu voir son père en 2009, lorsque le rocker était hospitalisé, dans le coma, entre la vie et la mort, à la clinique Cedars-Sinaï de la ville américaine.

Mais, avant de s’alarmer, il faut repenser à la force folle que le chanteur a en lui. À son amour des siens et de la vie. À la façon dont il a toujours mené son existence. La vérité sur son état de santé, personne au fond, même les médecins les plus doués, ne peuvent la connaître.

Le feu, Johnny l’a allumé et éteint plus d’une fois dans son existence. Et avec la présence aimante des siens, et les soins de la science, Johnny Hallyday peut encore nous surprendre et reprendre le dessus sur sa maladie.

Laurence Paris

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