Juan Carlos : l'ancien roi d'Espagne a-t-il une fille belge ?

France Dimanche
Juan Carlos : l'ancien roi d'Espagne a-t-il une fille belge ?

L'ancienne tête couronnée d'Espagne possède un passé de séducteur bien connu. Mais Juan Carlos connaît quelques déboires depuis que plusieurs de ses enfants illégitimes présumés exigent d'être reconnus par leur père...

Juan Carlos Ier n'en est plus à un scandale près... L'ancien souverain d'Espagne, déjà suspecté d'avoir un fils illégitime, Alberto Sola, pourrait bien avoir à reconnaître un nouvel enfant. C'est du côté d'une autre monarchie que l'un d'entre eux demande à être officiellement reconnu : Ingrid Sartiau, de nationalité belge, estime être la fille illégitime du monarque. Le tribunal suprême espagnol vient d'ailleurs d'accepter d'examiner la demande en reconnaissance de la femme de 48 ans.
En abdiquant en faveur de son fils le 19 juin 2014, Juan Carlos a perdu l'immunité totale qui l'avait protégé des exigences d'Alberto Sola en 2012. Et malgré une loi votée dans la précipitation afin de rétablir cette immunité, l'ancien roi va bel et bien devoir s'expliquer devant les instances espagnoles.

Un "faux-frère" espagnol

Alberto Sola et Ingrid Sartiau n'imaginaient pas partager un lien familial aussi fort, mais après les confessions de leur mère respective, ils ont bien dû se rendre à l'évidence : apparemment, ils étaient frère et sœur. Une intuition qui aurait été confirmée par des tests ADN réalisés en Belgique, montrant qu'ils ont un parent commun à 91%. Une trouvaille émouvante pour la Belge et le Catalan... qui renforce leur détermination. Ingrid, qui s'est séparée de son conjoint suite à la découverte perturbante de l'identité de son père, décide de rejoindre ce frère tombé du ciel à Gérone, pendant un an. Les deux frère et sœur présumés deviennent très proches, jusqu'au jour où un autre test ADN vient contredire le premier : Ingrid et Alberto ne partagent finalement aucun lien de parenté. Le tribunal suprême espagnol vient d'ailleurs de refuser d'examiner la demande en reconnaissance d'Alberto Sola.

Ingrid Sartiau peut en revanche envisager sereinement la suite des opérations : d'après Le Figaro, les juges vont pouvoir demander à l'ancien monarque de se plier à un test ADN. Celui-ci aura vingt jours pour méditer sa réponse... Mais un refus pourrait bien entacher sérieusement sa défense.

En se lançant dans cette action, Ingrid Sartiau ne lorgne aucunement sur la couronne ou la fortune de la famille royale. "Je ne demande rien de plus que la reconnaissance, explique-t-elle. Je voulais que l'affaire se déroule tranquillement, en respect pour la monarchie et pour ma maman", ajoute la Belge.

Liliane Sartiau, trois nuits d'amour et la peur au ventre

La mère d'Ingrid, Liliane Sartiau, aurait rencontré le futur souverain en 1956, alors qu'elle travaillait pour la maison princière de Mérode, en Belgique. La jeune femme tombe immédiatement sous le charme du prince et n'oubliera plus jamais cette rencontre. D'après le Daily Mail, c'est une décennie plus tard que son souhait le plus cher, retrouver Juan Carlos, est exaucé. En décembre 1966, Liliane se rend à Marbella, station balnéaire située sur la Costa del Sol, dans l'unique espoir de revoir l'infant d'Espagne.

Juan Carlos est alors marié à Sophie de Grèce depuis quatre ans, et le couple royal a déjà deux filles. Un détail qui ne ralentit pas les ardeurs du prince des Asturies. Liliane et Juan se retrouvent dans une discothèque et se rendent ensuite dans l'un des hôtels les plus luxueux de la ville. Ils ne le quitteront pas pendant trois jours, durant lesquels ils laisseront libre cours à leur passion.

Mais Liliane n'est pas dupe. Elle sait qu'elle n'est que la maîtresse d'un roi dont la vie est ailleurs. Elle reprend la direction de la Belgique après que le prince a été formellement identifié par le concierge de l'hôtel. Elle ignore encore qu'elle est enceinte ! De lui ? Liliane assure aujourd’hui ne plus avoir eu une seule relation sexuelle depuis son départ de Marbella jusqu'à la naissance d'Ingrid. Mais une terrible menace plane sur ce petit être qui n'a pas encore vu le jour : les franquistes, qui pourraient bien en avoir après l'enfant. C'est donc dans le plus grand secret que Liliane se prépare à donner la vie.

Cachez ce nez que je ne saurais voir

Malgré les conseils que lui prodiguent deux infirmières, Liliane ne veut pas avorter. Elle déclare vouloir garder l'enfant de "l'homme de sa vie". Mais la peur que le dictateur Franco découvre l'existence de ce bébé illégitime force Liliane à réaliser tous les sacrifices. La petite Ingrid est tout d'abord confiée à une famille belge pendant un an avant que Liliane ne se résolve à élever seule l'enfant. Le soulagement n'interviendra qu'en 1975, à la mort du Caudillo. Juan Carlos est alors proclamé roi d'Espagne. Pour autant, pas question de révéler à Ingrid l'identité de son père. Liliane n'est pas prête à dévoiler son secret. Ingrid subit même une opération chirurgicale l'âge de dix-huit ans, afin de changer la forme de son nez, jugé trop "Bourbon" !

Il faudra attendre 2011 pour que la vérité éclate au grand jour. Cette année là, Ingrid, amoureuse des animaux, reproche au souverain le massacre d'un éléphant au Botswana. Liliane prend alors la défense de Juan Carlos, un "homme bon", et finit par avouer à sa fille que le père qu'elle a désiré durant toute son enfance n'est autre que le monarque espagnol. Passé le choc, la Belge de 48 ans n'a plus qu'une idée en tête : le rencontrer ! Ingrid, qui gagne suffisamment bien sa vie avec son métier de photographe, désire seulement obtenir la reconnaissance de son père, et la permission de porter le nom royal...

Juan Carlos n'est pas à l'abri d'autres surprises. Plusieurs autres enfants illégitimes pourraient sortir du bois. En effet, d'après la journaliste espagnole Pilar Eyre*, le souverain aurait eu plus de 1500 amantes depuis son mariage avec la princesse Sophie en 1976 !

Raphaël Marchal

* Pilar Eyre, La soledad de la reina : Sofia, una vida, 2012

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