Les Chœurs de l'Armée Rouge : Toujours aussi fringants !

France Dimanche
-Jérôme Mars

Notre reporter a rencontré cet été les membres du célèbre ensemble musical, chez eux, à Moscou, Les Chœurs de l'Armée Rouge. Entre deux verres de vodka, ils nous ont confié être impatients de se produire devant le public français…

Mieux vaut se lever tôt pour organiser une séance photo de l’Ensemble officiel des Chœurs de l’Armée Rouge MVD, dirigé par le général Viktor Eliseev. Car déplacer une centaine de choristes, musiciens et danseurs n’est pas de tout repos.

Surtout dans un lieu public tel que la fameuse place Rouge, à Moscou, où, avec leurs costumes folkloriques bariolés et leurs instruments imposants, ils passent difficilement inaperçus !

En ce début du mois de juillet, les touristes venus du monde entier sont nombreux. Curieux de découvrir les monuments féeriques que sont le Kremlin et la cathédrale Basile-le-Bienheureux, quelle n’a pas été leur surprise de croiser cette célébrissime troupe !

En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, un tsunami d’estivants s’est déversé sur la place, s’extasiant devant les stars russes. Sans le charisme naturel du colonel Igor Shustikov, directeur administratif de l’Ensemble, nous aurions frôlé la catastrophe. D’une voix autoritaire, il parvient finalement à rétablir l’ordre, figeant les badauds qui oseraient forcer le périmètre de sécurité.

S’il n’a pas l’air commode, c’est pourtant un homme chaleureux qui nous a fait entrer, pour une visite privée, dans le fief de la troupe, situé au cœur de Moscou, juste en face de l’ancien KGB et à deux pas du Bolchoï.

C’est là qu’ils ont répété ces derniers mois Une nuit à l’opéra, leur nouveau spectacle en tournée un peu partout : Turquie, Hongrie, Roumanie, Slovénie, Italie, Belgique, Suisse, Moyen-Orient, et bien entendu en France (du 21 octobre au 8 novembre).

Alexey Dmitriev, 40 ans, soliste des Chœurs de l'Armée Rouge depuis une décennie, est fier d’être « une sorte d’ambassadeur de la culture russe ». Et si ce n’est pas la première fois qu’il chantera chez nous, il se réjouit d’avance de retrouver un pays qu’il apprécie tant.

Notre reporter avec le chanteur Alexey Dmitriev

« Le public français est assez particulier, dit-il. Il est très chaleureux. Il se lâche plus facilement qu’ailleurs, tout en étant exigeant. Il est très réactif aux émotions qu’on essaie de faire passer. Nous nous sommes déjà produits au Palais des congrès, à Paris. Ça reste un grand souvenir pour moi. C’est là que j’ai eu l’immense joie de rencontrer la grande Mireille Mathieu. À la fin de notre concert, elle nous a gentiment rejoints dans les coulisses. Je n’osais pas m’approcher d’elle. Et encore moins lui demander de poser à côté de moi le temps d’une photographie. Je restais donc dans mon coin lorsque, soudain, je l’ai vue s’approcher de moi. Elle voulait juste me féliciter pour ma prestation. Elle s’est dite très touchée par ma voix. Je n’en croyais pas mes oreilles, j’étais si fier qu’une vedette comme elle me fasse ce genre de compliments. Ça reste un des plus beaux souvenirs de ma vie ! »

Alexey est d’autant plus ravi qu’il chantera, lors de cette tournée, pour la toute première fois à L’Olympia, à Paris, le 31 octobre et le 1er novembre. Un rêve d’enfant qui couronne le parcours exceptionnel d’une troupe qui ne l’est pas moins avec, au compteur 7.000 spectacles dans plus de cinquante pays devant plus de 20 millions de spectateurs. Voilà qui laisse songeur... Et ce n’est pas tout !

En février 2014, lors de l’ouverture des JO d’hiver à Sotchi, ils avaient fait sensation devant plus de 3 milliards de téléspectateurs avec une reprise de Get Lucky des Daft Punk.

Leur chemin a, en outre, déjà croisé celui de Céline Dion ou, plus récemment, celui de Vincent Niclo avec qui ils ont eu l’honneur de partager la scène. Pour cette nouvelle tournée, ils promettent de nous offrir leur immortel répertoire (Kalinka, Katioucha, Les braves Cosaques du Don...), ainsi que des reprises des chefs-d’œuvre de la musique classique (Carmen, Le barbier de Séville, La Traviata...).

L'ensemble des Chœurs de l'Armée Rouge. Photos : Jérome Mars

Un sacré lifting pour cet ensemble créé en 1939 sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, qui ne proposait au début que des chants traditionnels russes !

Si au début, l’Ensemble, Les Chœurs de l'Armée Rouge, avait pour rôle de remonter le moral des troupes épuisées par leur combat contre les nazis, c’est aujourd’hui le cœur du monde entier qu’ils veulent réchauffer...
 
 

Philippe CALLEWAERT

En vidéo