Les débuts de la royauté anglaise : une bande de barbares !

France Dimanche
Les débuts de la royauté anglaise : une bande de barbares !

La Grande-Bretagne s’est construite grâce aux diverses invasions qu’elle a subies. Dès le Vème siècle, des groupes barbares germaniques prennent position sur l’île.

Lorsqu’on évoque la royauté britannique aujourd’hui, on pense immédiatement à la Reine actuelle, Elisabeth II, entourée de ses corgis et d’une pleine théière d’Earl Grey. À des personnages un peu rigides, figés dans un décorum bienveillant, évoluant dans des châteaux luxueux où se disputent de mornes parties de chasse. Pourtant, l’histoire de la monarchie britannique n’a pas toujours relevé de cette ambiance apaisante et surannée. Elle est en fait constellée d’épisodes sanglants, de trahisons, de rivalités fratricides qui ont mené plusieurs fois le pays au bord du chaos. Les différentes maisons royales se sont succédé, se livrant tour à tour à la débauche, au lourd tribut du sang ou à l’abus de pouvoir. Dès 1642, plus d’un siècle avant la Révolution Française, le pays s’embrase et la monarchie parlementaire s’érige sur ses cendres. Depuis, la chambre s’est continuellement renforcée, profitant de l’apathie de certains monarques et des attentes des citoyens, institutionnalisant dans le marbre cette monarchie parlementaire qui subsiste encore aujourd’hui.

9ème siècle : Des débuts de la monarchie britannique

La Grande-Bretagne s’est construite grâce aux diverses invasions qu’elle a subies. Dès le Vème siècle, des groupes barbares germaniques prennent position sur l’île après avoir forcé les Romains à abandonner toute emprise sur le territoire. S’ensuivent de nombreuses batailles pour l’hégémonie de cette terre très disputée. Rapidement, les barbares prennent le dessus sur les Celtes, qui doivent se réfugier au nord et à l’ouest du pays. Les Angles et les Saxes se partagent les fruits de cette victoire, et vers 830, Egbert devient le premier roi d’Angleterre (littéralement, le pays des Angles). C’est le début de longs épisodes bellicistes chez nos voisins de la perfide Albion.

Mis sous pression par les envahisseurs danois, les Anglais doivent attendre le XIe siècle pour restaurer la dynastie saxonne. En 1042, Édouard le Confesseur récupère le trône et imagine avoir enfin débarrassé le pays des menaces étrangères. Le danger arrive pourtant du sud, de Normandie. Le fils illégitime du duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, dirigeant de cette province indépendante puissante et crainte par le roi de France en personne, soumet toute l’Angleterre sous sa férule. L'exploit est réalisé en un seul combat : la légendaire bataille d’Hastings, en 1066. Son accession au pouvoir redistribue les cartes en Europe, et sous sa coupe, le royaume d’Angleterre connaît de nombreuses transformations. Guillaume le Conquérant met en place un système féodal précis et contraignant, et le peuple anglo-saxon ploie sous le joug de l’envahisseur. Les tentatives de révoltes sont découragées, et l’antagonisme franco-anglais prend racine à ce moment-là, dès le XIe siècle : les Normands, assimilés aux futurs "froggies" venant du Sud, ont osé envahir l'Angleterre; ce seront les derniers qui réussiront cette prouesse, après l'invasion romaine du Ier siècle avant Jésus-Christ et les invasions barbares.

Jean sans Terre, roi contrit

Henri Plantagenêt, originaire de la branche angevine, devient monarque en 1154. Cette période est marquée par des troubles entre la famille royale et la noblesse. Le royaume britannique est visiblement devenu trop grand, trop lourd à assumer pour un roi. Le tournant se fait avec l’accession à la charge royale de Jean « sans Terre ». Face à la menace d’une noblesse de plus en plus revendicative, le souverain signe la Magna Carta. Les privilèges des barons sont largement rehaussés, le royaume perd des terres, les impôts royaux sont revus et contrôlés, et les libertés individuelles reconnues.

Raphaël Marchal

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