Letizia d'Espagne : Une reine rock’n’roll !

France Dimanche
 Letizia d'Espagne : Une reine  rock’n’roll !

Un divorce, un avortement et un goût prononcé pour les concerts de rock..., la � souveraine � est une femme libre et moderne au pays des rois très catholiques.

« Devenir reine d’Espagne est le pire qui puisse arriver », disait-on à la cour des Bourbons. Une sombre prophétie qui a sûrement hanté la princesse Letizia lorsque, le 19 juin, elle est montée sur le trône avec son époux, le prince Felipe. Le pire ! Le mot n’est sans doute pas trop fort.

Le protocole a en effet toujours été plus strict que dans les autres cours d’Europe. Au pays des rois très catholiques, les souveraines sont enfermées dans un carcan dont elles ne peuvent sortir, au risque de perdre leur personnalité. « Une reine d’Espagne n’a pas le droit d’avoir de défauts », affirme en effet l’historienne Maria José Rubio.

Or, selon les critères des conservateurs, la belle Letizia Ortiz Rocasolano, ancienne présentatrice du journal télévisé, est loin d’être sans « défauts ». De fait, lorsque le 1er novembre 2003, le palais de la Zarzuela annonce les fiançailles de l’héritier avec la jeune femme, la nouvelle est bien loin de provoquer l’enthousiasme général.

Roturière

Et pour cause, la bien-aimée de Felipe est une roturière, fille de syndicaliste et petite-fille de chauffeur de taxi ! Plus grave encore : elle est issue d’une famille de républicains et, comme si cela ne suffisait pas, elle est divorcée d’un professeur épousé civilement.

Enfin, pour couronner le tout, l’un de ses cousins a récemment sorti un livre nauséeux, intitulé "Adieu princesse", dans lequel il revient sur un avortement que la jeune femme aurait pratiqué avant de rencontrer Felipe !

Pour Letizia, le conte de fées va donc vite tourner au cauchemar. Elle entame son parcours du combattant sans jamais se plaindre mais elle se durcit, perd du poids et sourit peu. Heureusement, la naissance de ses deux filles, Leonor, en 2005, puis Sofia, en 2007, la rend plus humaine et ces deux ravissantes têtes blondes font craquer les plus insensibles des monarchistes. Les Espagnols apprécient le couple qu’elle forme avec Felipe, un couple moderne, amoureux qui redore le blason de la monarchie.

Mais, il y a quelque temps, le service de presse de la Maison royale a admis qu’entre les époux il y a des hauts et des bas. C’est que, si Letizia a mis les bouchées doubles pour assimiler les règles du protocole, si elle suit des cours d’anglais et reçoit des milliers de personnes en audience, elle n’en a pas pour autant renoncé à sa vie de princesse branchée : quitte à déranger, elle court concerts de rock, spectacles de théâtre alternatif, et se rend à des sorties entre amies.

Bars

Veste en cuir noir soulignant son extrême minceur, Letizia s’était ainsi glissée dans le public au concert du groupe de rock américain Eels, en avril 2013. Quelques mois plus tôt, elle faisait partie des spectateurs qui retrouvaient un incontournable de la musique indépendante espagnole des années 1990 : Los Planetas. Enfin, elle était également aperçue au plus gros festival rock de l’été ou encore dans les bars à cocktails de Madrid.

Des loisirs peu compatibles avec son futur rôle de reine. « Les Espagnols ont eu vent de ses sorties l’an dernier », affirme José Apezarena, auteur d’un livre récent sur le couple. Des sorties auxquelles la jeune femme va devoir renoncer si elle veut devenir une souveraine irréprochable.

Le 19 juin dernier, Letizia est devenue reine d’Espagne au cours d’une cérémonie très simple, crise oblige, à laquelle ni l’ex-roi Juan Carlos, qui désirait laisser à son fils le rôle principal, ni les familles royales européennes n’ont assisté. Le matin, Felipe a prêté serment au Parlement devant les députés et sénateurs avant de présider un défilé militaire et de se rendre au Palais royal, où le nouveau roi et son épouse ont salué la foule depuis le balcon central.

Souhaitons alors bonne chance à cette jeune femme belle et intelligente, qui ne peut plus échapper à son destin...

Catherine Venot

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