Line Renaud : Une grande menteuse !

France Dimanche
Line Renaud : Une grande menteuse !

Un signe de l'au-delà a fait de Line Renaud une grande menteuse !

Pendant quatre semaines, nous n'allons pas du tout aimer Line Renaud : elle sera la redoutable héroïne du Miroir de l'eau, la saga de l'été que France 2 diffusera à partir de la mi-août.

Il semble que, depuis Suzie Berton sur France3 où elle était soupçonnée d'avoir assassiné son jeune amant, Line Renaud a pris goût aux rôles de femmes odieuses, tout le contraire de ce qu'elle est en réalité.

Venue présenter ce téléfilm en quatre parties le 1er juillet au 44e festival de télévision de Monte-Carlo, la grande actrice a assisté à la projection du premier épisode. Elle nous a avoué que c'est à un signe de l'au-delà qu'elle doit d'être devenue, pour un été, une grande menteuse.

France Dimanche (F.D.) : Permettez-nous de vous souhaiter votre anniversaire avec un jour d'avance.

Line Renaud (L.R.) : Ne vous excusez pas! Si je suis née le 2 juillet, c'est à minuit et demi que j'ai poussé mon premier cri qui a dû ressembler à «Maman !». Contrairement à d'autres qui préfèrent ne plus compter les années à partir d'un certain âge, moi j'adore fêter ce jour-là et chaque année, je dis «merci à la vie», merci d'être encore de ce monde».

F.D. : Dans Le miroir de l'eau, pour France 2, vous campez un personnage de femme sévère, méchante, de grande menteuse.

L.R. : C'est la première fois que je joue dans une saga. Mon personnage est très différent de moi principalement par le fait qu'elle ment toute sa vie. Je suis totalement incapable de garder un secret.

F.D. : Lors de la projection, vous nous avez expliqué que vous aviez accepté ce rôle d'une bien étrange manière.

L.R. : L'histoire de cette femme murée dans son secret, qui ne se remet pas de la perte de sa fille m'a parlé immédiatement. Perdre son enfant est antinaturel, les parents partent les premiers, pas le contraire. Je réussis à supporter l'idée de la mort de mes proches, grâce à des signes qu'ils m'envoient. Cette histoire de jeune fille morte qui se manifeste, qui hante le lac où elle s'est noyée, m'a émue. Je suis pourtant très cartésienne. Quand mes deux piliers m'ont quittée, j'ai eu besoin de croire aux signes qu'ils m'envoient. Au début, c'est inquiétant, ensuite, c'est pesant et après c'est très bon. Nos disparus sont là, près de nous, ils nous protègent. Ce film en est un exemple. C'est comme si Loulou et Maman étaient intervenus pour que j'accepte ce rôle. Je suis née dans une petite ville du Nord de la France, Niep, près d'Armentières. Un pays si petit qu'il ne comptait que 500 habitants à l'époque où j'y vivais avec mon arrière grand-mère, ma grand-mère et ma mère. Je n'y retourne pratiquement jamais. Je n'y ai plus guère de famille. Un jour, cependant, j'ai rendu visite à l'une de mes cousines, souffrante. Je passais en voiture devant la maison familiale quand le téléphone s'est mis à sonner. C'était mon agent, Dominique Besnehardt qui me proposait le rôle de cette vieille dame dans la saga de l'été. Je lui dis que je me trouve à Niep. « Comme c'est curieux ! Niep ? mais le réalisateur, Edwin Baily est natif de ce village. » C'est la première fois de ma vie qu'il m'a été donné de rencontrer un « pays » ailleurs qu'à Niep ! J'ai accepté le rôle les yeux fermés, considérant que cette coïncidence n'en était pas une, mais bien un signe de mes deux piliers, Loulou, disparu en 1995 et maman, en 1999. Loulou m'a toujours conseillé de choisir des rôles à la Gabin et c'est devant notre maison que la proposition m'a été faite... Un autre signe est venu confirmer mon sentiment : nous avons appris de la bouche du propriétaire de la maison dans laquelle nous avons tourné qu'ils avaient découvert une chambre condamnée quand ils avaient acheté l'endroit, la chambre d'une jeune fille morte accidentellement, tout comme dans l'histoire du Miroir de l'eau.

F.D. : Quels sont vos projets ?

L.R. : Je joue actuellement avec Pierre Mondy dans un téléfilm pour TF1, une comédie intitulée Menteur, mon beau menteur, écrite par Nicole Jamet. Je participe également à la trilogie de Claude Lelouch.

Dominique Préhu

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