Marie Myriam : Sa déchirante histoire d’amour avec Patrick Sébastien !

France Dimanche
Marie Myriam : Sa déchirante histoire d’amour avec Patrick Sébastien !

À l’occasion de ses 40 ans de carrière, celle qui demeure notre grande gagnante de l’Eurovision, Marie Myriam, raconte tout de ses bonheurs et de ses drames…

«Comme un enfant aux yeux de lumière / Qui voit passer au loin les oiseaux / Comme l’oiseau bleu survolant la Terre / Vois comme le monde, le monde est beau... » Beau, également le destin de cette jeune femme âgée de 20 ans qui, grâce à ce titre, emmenait la France sur la première marche du podium de l’Eurovision. C’était en 1977.

Pour célébrer ses 40 ans de carrière, Marie Myriam, qui soufflera ses 60 bougies le 8 mai prochain, a choisi de rassembler quarante de ses chansons dans un double CD Best of événement. Et parce que deux cadeaux valent mieux qu’un, elle se livre comme jamais dans son autobiographie parue aux éditions de l’Archipel, La fille du Ribatejo. Entre émotions et vérités, l’artiste, que nous avons rencontrée, évoque pour la première fois son parcours hors du commun...

France Dimanche (F.D.) : Dans votre ouvrage, vous racontez vos joies, mais aussi vos peines, ça n’a pas été trop difficile ?

Marie Myrian (M.M.) : Très douloureux, si. Mais le plus dur n’a pas été d’écrire car, comme mille et une idées se bousculaient dans ma tête, je n’ai pas vraiment réalisé. Non, c’est de me relire qui a été terrible. Quel choc ! En même temps, ça m’a fait beaucoup de bien de parler pour la première fois de mon papa, de sa disparition, de Michel, mon mari, et de la brutalité avec laquelle il est parti il y a trois ans... Mon père a été emporté par une longue maladie, donc on a pu se dire au revoir ; Michel, lui, a juste dit : « Je suis fatigué ». Et il est mort. Tout allait pourtant si bien ! Nous étions le 20 décembre et préparions l’arrivée de nos enfants et petits-enfants à la maison pour Noël quand, soudain, il s’est effondré, victime d’un infarctus. Il ne s’est d’ailleurs pas rendu compte qu’il s’en allait. Michel était le père de mes enfants, Laureen, 34 ans, et Richard, 26 ans. On s’adorait et il me manque énormément.

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F.D. : Avant il y a eu Patrick Sébastien...

M.M. : Vous savez, je n’ai eu que deux hommes dans ma vie. Patrick, que j’ai rencontré alors que j’étais vierge, a été mon premier amour. Et j’aime à répéter que si l’on a raté notre vie de couple, on a réussi notre séparation. On est restés de vrais amis, il sait qu’il peut compter sur moi et inversement. Aujourd’hui, je suis très fière de la relation que nous avons tous les deux. Elle est saine, vraie et tellement rare. Rien à voir avec ce que nous vivions avant. On s’est tellement fait souffrir ! Je pense que j’étais trop jeune et je n’ai pas compris qui il était. Ou plutôt je l’ai compris trop tard. De plus, j’étais enceinte et la décision de me faire avorter a été l’une des pires de ma vie. Patrick, qui voulait garder l’enfant, a tenté de se suicider quand je lui ai annoncé que je le quittais. C’était terrible mais je ne voulais plus de cette vie-là, et encore moins d’un enfant qui n’ait pas de papa. Pourtant, depuis toute petite, je rêvais de devenir mère... J’ai mis très longtemps à m’en remettre, au point que, même plus tard, avec Michel, je ne parvenais pas à tomber enceinte. Et je pleurais dès que je croisais un ventre rond. J’étais traumatisée.

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F.D. : Vous est-il arrivé de regretter d’avoir quitté Patrick ?

M.M. : Le Patrick de nos débuts quand nous vivions à Brive-la-Gaillarde, oui, celui-ci m’a beaucoup manqué ; mais le Patrick show-biz, pas du tout. Ce n’était pas mon univers, ni le monde que je m’étais imaginé. Très fleur bleue, je rêvais d’une vie bien rangée, avec le papa, la maman, les enfants... En revanche, j’ai été très triste de quitter sa famille, notamment sa maman, Dédée. On s’aimait tant ! Je m’occupais aussi beaucoup du fils de Patrick, Sébastien, qui a été pour ainsi dire mon premier enfant. Je me souviens comme si c’était hier du jour où Patrick m’a appelée pour m’annoncer sa mort. J’étais effondrée. La compagne de Sébastien était enceinte et, à cause ou grâce à moi je ne sais pas, sa fille s’appelle Marie. ça m’a bouleversée. La famille de Patrick m’avait adoptée et je l’adorais.

F.D. : êtes-vous nostalgique du passé ?

M.M. : Oh non ! je ne voudrais surtout pas revivre tout ça. Certes, il y a eu des moments fabuleux, mais les peines ont été tellement grandes qu’aujourd’hui, à 60 ans, je n’aurais plus la force de les surmonter.

F.D. : Appréhendez-vous la réaction de vos enfants par rapport à votre ouvrage ?

M.M. : Non. Néanmoins, je sais qu’ils vont découvrir des choses que je ne leur ai jamais dites, sur le décès de leur papa ou ma vie avec Patrick. Bien sûr, ils savent qu’on a eu une histoire, mais pas racontée de ma bouche avec tous ces détails. Avec ce livre, je me dévoile beaucoup à eux.

F.D. : ça va bientôt être l’Eurovision, d’où vous n’avez jamais été détrônée...

M.M. : Alors ça, c’est à cause de ma maman ! Parce que les soirs du concours, que l’on regarde toujours évidemment, elle prie et croise les doigts en disant : « Je ne veux pas que la France gagne ! » Du coup, je lui dis que c’est elle la responsable de l’échec de notre pays depuis toutes ces années, et on éclate de rire. Ma mère est extraordinaire. Elle a aujourd’hui 80 ans et m’a beaucoup aidée pour mon livre. Elle est ma mémoire. Ma naissance au Congo, notre vie au Portugal, mon arrivée en France à 5 ans et demi... tous ces souvenirs m’ont été si précieux !

F.D. : Vous aimez toujours chanter ?

M.M. (les yeux embués de larmes) : Non. Je sais pourtant à quel point c’est agréable et combien le public vous le rend. Je n’y arrive plus, je suis comme amputée. Un jour, peut-être... Et si ça devait s’arrêter là, je me dirais : « Mon Dieu que j’ai eu de la chance ! » Comme je l’écris : « J’ai réalisé mes rêves. »

Caroline Berger

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